Je suis un Genin. Waouh. C'est la fin d'un cycle, je me rapproche de la cour des grands. Fini les 'Alors mon petit ?', les 'Que veux-tu mon garçon ?'... Je ne suis plus le petit garçon tout gentil que vous avez connu. Mon diplôme en main, le chapeau enfoncé sur la tête, je me promène dans les rues du village du sable, de mon village bien aimé. Après tout, on ne peut que l'aimer ce village. J'ai entendu Maman dire qu'il avait des problèmes de sous, mais les gens n'en laissent rien paraitre. Tous ceux que je croisais paraissaient au contraire heureux, animés d'une joie de vivre increvable. Et ce temps, ce temps: il ne pleut jamais ici, le ciel est en permanence de bonne humeur, comme tout le monde ici...
Aujourd’hui, nouvel évènement marquant, j’ai obtenu ma première mission. Ok, c’est une mission de rang D, sans aucun risque, mais oh, faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Et il faut un début à tout… Je revenais du bureau du Kazekage, ma première rencontre avec lui, et il faut dire qu’il en impose. Je l’envie un peu, comme tout le monde je pense, c’est l’homme le plus important du village, sur lui que tout repose. Mais ne rêvons pas, ce n’est pas le moment… J’ai une mission à remplir.
J’arrivais à l’hôpital, et comme prévu, le médecin que je devais épauler m’attendait à l’entrée. On se salua, il se présenta – il s’appelait Ichiro. Il me montra le matériel médical que j’avais en charge de porter jusqu’à la maison du vieillard. Deux cartons remplis de médicaments, eh ben, il aura sûrement plus besoin de médicaments avant longtemps ce monsieur… Pendant le trajet qui nous menait de l’hôpital au patient, le médecin m’expliquait que la petite crise que traversait Suna avait de grandes répercussions sur l’hôpital. Ils étaient déjà en effectif assez réduit, et l’hôpital avait du mal à couvrir les salaires de tout le personnel. Certains médecins se trouvaient alors au chômage pendant quelques jours chaque mois. Ceux qui étaient à l’hôpital avaient alors une dose de travail inhumaine. Il me remercia d’être venu les aider, mais que ça ne résoudra pas les problèmes. Le Kazekage doit faire quelque chose pour redresser la barre. Il me parla d’une idée qu’il avait eue pour aider le village, mais j’ai un peu de mal quand on me parle économie… J’ai souri pendant qu’il m’expliquait et je lui ai dit que ça pourrait peut-être marcher. Les deux cartons que je portais n’étaient pas si lourds que ça, ils étaient remplis de petites pilules.
On arriva bientôt au domicile du patient. Ichiro avait la clé, car apparemment le vieillard était vraiment malade. Il restait pendant la plus grande partie de la journée au lit, car il avait du mal à marcher, et rien que le fait de traverser sa maison le soumettait à d’effroyables douleurs. Sa maison était baignée dans l’obscurité, les volets étant presque tous fermés. Il y régnait une odeur de renfermé. Je posai ce que je portais sur la table du salon, puis me dirigeai vers la fenêtre pour aérer la pièce, et y faire rentrer un peu de la lumière du jour. Ichiro lui toquait à la porte entrouverte de la chambre du vieillard. Celui-ci lui dit de rentrer. J’emboitais le pas du médecin, et le vieillard – Monsieur Gikan me dit-il – fut étonné de me voir.

- Eh bien, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une belle bouille comme la tienne mon petit ! – sans vouloir vous vexer docteur !!

Il rigola alors bruyamment, un rire qui se transforma vite en une violente toux grasse, on aurait dit qu’il allait cracher ses poumons.Le docteur attendit qu’il se calme, me demanda d’aller chercher un verre d’eau, et de lui sortir deux boites de médicaments. Je m’exécutai. Lorsque je revins quelques minutes plus tard, le docteur était en train d’ausculter son patient, à qui je tendis le verre, dans lequel Ichiro plongea deux comprimés. Le médecin laissa une ordonnance sur la table de chevet, puis estima qu’il était temps de partir. Avant de partir, il conseilla à Monsieur Gikan de ne pas rester tout le temps au lit, et lui demanda s’il connaissant des gens qui pouvaient lui rendre visite de temps en temps.

- Malheureusement je ne pense pas… Vous êtes la seule personne que je vois régulièrement docteur.

« Je peux venir vous voir, moi. Je ne suis encore qu’un Genin, mon emploi du temps n’est pas très chargé… »

- C’est très gentil mon garçon ! Je serais très heureux de t’acceuillir quand tu le voudras. On pourra peut-être jouer aux échecs ? Tu sais, dans ma jeunesse, j’étais presque imbattable. Mais au fait, je ne sais toujours pas ton nom… Quel prénom se cache derrière ce joli sourire ?

« Je m’appelle Ace, Datenshi Ace. J’essayerai de venir aussi souvent que possible ! »

Je vis un sourire se dessiner sur le visage de Monsieur Gikan alors que nous sortions. En sortant, le docteur me dit qu’il n’avait plus besoin de moi, me félicita et me remercia pour son aide, puis s’éloigna vers l’hôpital. Je restai un moment, immobile, le regardant, et pensant :

« Ok, première mission accomplie. Ça c’est fait. »