"Vi..DEEE!"
Oui, désespérément vide. Non seulement aujourd'hui nous n'avions vendu aucune fleurs, mais en plus, l'étui de mon violon était absolument totalement dénué de la moindre petite pièce. J'avais passé trois heures à jouer pour les poules et autres volailles passant par là, et pas une n'avait daigné lâché une petite pièce... Évidemment, je jouais d'abord pour l'art, mais avouez qu'il pouvait être un tantinet vexant d'avoir aussi peu de succès.
Ainsi, après avoir ranger mon petit bazar, j'entamai une marche peu convaincue, les mains dans les poches, et le dos légèrement courbé. Mes yeux ne semblaient pas vouloir contempler autre chose que mes pieds, et tant mieux, au moins j'étais tout à mon ronchonnement.
Suivant l'allure de ma démarche, j'arrivai sans hâte au lieu-dit, car oui, il y avait un lieux dit. N'ayant pas encore un sensei officiel, j'étais un peu feuille ne pleine tempête dans ce village, si bien que je crus bon de prendre une initiative. Initiative prise, me voila en train de marcher, tant est que cette démarche trainante soit de la marche, vers mon nouveau, peut-être, éventuel, futur coéquipier.
"VouahMOIMOIDBhMAAHOUAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHoejr!
-Eh... ouai..."
Je vous l'accorde, ce genre de brouhara n'était pas si rare dans un village ninja, et pourtant je fus choqué, d'autant plus lorsque cette aphonie provînt d'un café de toute simplicité. Alliant l'utile à l'agréable, ce mystère s'avéra être le fameux lieux-dit, aussi, me faufilant entre les gens qui sortaient en courant (ils n'étaient que 4 mais qu'importe), je tombai sur un lieu un peu rustique. Des tables de bois sans finitions, une peinture verdâtre plus toute jeune...m'enfin, on s'en fou non?
"Eh...Mr Kaito?"
Je sais, mes talents dans l'art divinatoire n'avaient aucune limite... et puis bon, le seul mec avec un bandeau dans toute l'assemblée, il y avait de forte chance pour que ce soit l'autre convive du rendez-vous non? Souriant de mon plus beau sourire, soit un truc crispé où on ne voyait même pas mes dents, je tentai de me donner un air, et sortant ma main de la cape qui couvrait tout mon corps, je la tendis vers l'inconnu. Certes, planté comme un piquet je faisais pâle figure, mais je n'avais jamais été doué pour les présentations, et puis bon, cela n'avait en soit que peu d'importance. Au delà des manières, de ma gène, et de toutes ces frivolités, il se cachait peut-être le début d'une aventure.