Matinée agréable, pour cause, la Kitsune avait reçu un ordre de mission des plus agréables pour elle, tout réuni pour lui convenir, le désert, donc la liberté, les rafales de vent et les tempêtes, le défi de leur contenir tête et pour finir, l’art de son affection, la recherche d’ingrédients pour son irou. Bref, tout bénef, être payé à faire ce que l’on aime, jour de chance, autant dire qu’Oni était bien décidé à en profiter, c’est donc à pas léger qu’elle passait les portes de Suna pour la deuxième fois depuis son réveil ici. Une sorte de promotion peut-être, la Kitsune n’était plus très sure du niveau que l’on lui attribuait ou du quelconque grade qu’elle avait désormais, d’ailleurs, aussi loin qu’elle s’en souvienne, ce genre de détail ne l’avait jamais marqué. Un passage chunin, le premier de sa vie remontant à dix ans, y réfléchissant un instant, elle ne put que rire, épique journée que celle-là, jour de cette examen. En ce temps-là, il y avait une épreuve de groupe et elle avait su comme toujours y semé une belle zizanie, un talent inné de la belle ? Qui sait…

Enfin le sable chaud caressait ses pieds s’enfonçant dans le sable, le vent léger pour le moment ne montrait pas ce qu’il lui réservait pour la suite, ce sentiment de liberté dans cette mer de sable n’avait pas de prix, bien souvent, il lui avait manqué. N’était-ce après tout pas après lui qu’elle courait s’en cesse, rêve ou illusion, peu importe, la ressentir de quelque façon que ce soit lui convenait. C’était évident qu’elle était quelqu’un de lunatique, qui aurait cru que la veille elle avait pleuré dans les rues de Suna, l’art de passer du mal être à la joie en un instant, comment faisait-elle. La réponse lui parut évidente, de longues années de chagrin ne lui avait rien apporté, avec le temps elle avait oublié l’essentiel en se laissant ronger, elle s’était oublié elle, l’idiote. Mais ces derniers jours, cette quête de souvenirs, cette volonté de se retrouver, lui avait rendu cette mémoire plus qu’elle ne l’espérait, remontant si loin qu’elle n’y aurait jamais pensé en d’autres circonstances. Un mal pour un bien alors, de là à dire qu’elle en était resté changé, difficile à dire, pourtant son comportement avait changé, elle reprenait la vie avec la légèreté qu’elle ne savait plus lui donner. Un léger je m’en foutiste du passé qui refaisait surface pour l’imprégner à nouveau, mais il ne fallait pas s’y tromper, c’était juste arrangeant pour la vile renarde qu’elle était.

Oni n’avait même pas besoin de consulter la carte qui lui avait été donnée, ce désert elle le connaissait par cœur, les plantes médicinales ou de nature à être utilisé, elle savait les trouver sans forcé, tant de fois elle leur avait couru après. C’est d’ailleurs dans cette zone qu’elle avait mis au point une de ses plus puissantes techniques de fuuton, l’occasion ou jamais de la passer en révision ou simplement de la retrouver, le détail de sa perte de compétence la frappa. Son sourire joyeux lui passait pour une mine contrarié, les pas dans le sol se faisaient plus enfoncer, la colère ? Sentiment fétiche de la Kitsune qui avait tôt fait de pointer le bout de son nez, il ne contraria pas sa course pour autant, bien vite elle fut là où elle devait se rendre et plus que jamais c’était une bonne chose. Le vent était déjà plus présent ici, un peu violent, il rabattait sur elle ses cheveux tels des coups de fouets sur son visage et son dos, le sable se chargeait de l’accompagner dans cette optique en tentant de s’infiltrer à travers sa gorge et troubler sa vue. En colère et amusée, quel curieux mélange, une série de mudras calmait bien vite ce ballet déplaisant pour madame, si elle combattait le feu par le feu, elle faisait de même pour le vent. Un courant circulaire l’entourait bientôt, résistant à sa source d’origine où il avait été pris, repoussant cette dernière loin de la Kitsune qui avançait sans plus être dérangé, la tempête se levait et c’était parfaitement ce qui lui fallait, un face à face avec le plus grand des shinobis de ce monde, le plus imprévisible, leur mère à tous, mère nature.

Trouver le spécimen de plante ne fut pas bien compliqué, à croire que jamais personne ne venait ici les cueillir et que seul les tempêtes savaient les déterrer, qu’importe, laissant celle que sa technique avait arraché faire le tour de son corps dans son courant, elle n’eut qu’à tendre la main quand le pied était à son niveau pour l’en extirper. Et de un… Prolongeant sa quête, elle pouvait sentir que sa barrière de vent peinait de plus en plus à tenir tête, enfin un peu d’action, le moment tant attendu pour elle, celui où elle allait pouvoir se défouler un peu. Et pour cause, la tempête se levait si vite ici, elle avait une facilité déconcertante de surprendre ceux qui arpentait le désert qu’elle aimait visiter. Ce n’était pas la première fois que la Kitsune devrait lui faire face, bien au contraire, voilà des années qu’elle avait pris l’habitude de le faire, juste dans l’optique de la défier, espérant un jour ne pas savoir lui faire face et apprendre encore plus d’elle qui lui avait déjà tant donné. C’est ici que ses entrainements se déroulaient, dans les entrailles méconnu et meurtriers de Suna, où le vent et la sable effaçaient toutes traces en quelque heure, comme-ci jamais rien n’avait existé. Son modèle, oui, c’était bien ça, la source de son inspiration, où la chaleur de l’astre solaire enseignait brûlure et tortures et où le vent murmurait les secrets de puissances, que longtemps elle avait aspiré. Et le sable jouait l’arbitre de ses rencontres hors normes dont seuls les protagonistes pouvaient comprendre ce qui s’y déroulait alors, des retrouvailles alors avec le berceau de ses techniques ninjutsu.

Alors il fallait monter d’un cran, l’idée la ravissait déjà, même-ci la fatigue la harcelait déjà, pour l’heure il fallait avant constituer le stock pour sa mission, irou elle-même, elle savait qu’elle pouvait se permettre un temps de rester ici, il survivrait, puis elle n’avait que faire de ce patient qu’elle était censé sauver en venant ici. Ce point-là d’elle n’avait pas changé, la voilà qui obtenait un deuxième, puis une troisième et enfin un dernier et le temps de sa tâche l’avait fait patienté jusqu’au moment de prédilection de la belle, celui où enfin. Elle allait s’épanouir dans son plaisir, celui qui montait cette adrénaline si particulière que seuls les Kamikaze connaissent, seuls ceux qui aimaient défi la mort, la caressant de près au point de la frôler si souvent qu’ils pourraient même plus la voir s’abattre le jour où elle le ferait vraiment. Ce genre d’être qu’elle était, pure folie ou pur talent qui sait, voilà tant d’années, tant d’occasion où elle avait su la nargué et aujourd’hui encore, aucune leçon de sa part ne lui était acquise, la voilà qui recommençait. Avec qui plus est ce sourire en coin qui la trahissait si bien et le vent fit enfin rage, détruisant progressivement sa barrière comme un château de sable, sable qui d’ailleurs s’élevait dans les airs au point de rendre la vue à un mètre impossible. Rejoignant ses mains à nouveau, elle poussa alors ce talent qu’elle avait mis longtemps à reconnaitre à sa juste valeur, celui du ninjutsu, celui du fuuton, la barrière s’intenssifia, vent contre vent, le souffle de Suna contre celui de la Kitsune, c’est ainsi qu’elle le voyait pour motiver la hargne avec lequel elle lui tenait tête. Se fut trop court à son goût, elle se senti vite faillir, mais il était une chose qui était bien vrai dans ce monde, les limites du corps savaient être poussé sous le courroux de la volonté, c’est donc en avançant qu’elle teignait un peu plus sa mère nature. Un peu trop même, car elle eut le dessus sur son enfant qui se fit assaillir par un sable rongeant et un vent tranchant, qu’importe, elle était arrivée à ce qu’elle voulait, son dernier souffle lui avait croire quelque seconde qu’il n’y avait plus de vent autour d’elle en le propulsant à l’extérieur.

C’est avec un sourire qu’elle tombait à genoux pour résister à l’assaut du désert, car avant ce face à face fatidique elle avait déjà su rusé et sa longue cape épaisse c’était déployé, accroché à ses chevilles, ses poignet et ses épaules, elle avait déjà un base les reliant. Il ne suffisait plus que la bloquer de ses genoux contre le sol et la tenir de ses mains, elle était dans un cocon de lin blanc, comme dans le passé, se laissant ensevelir sous sable avec une réserve d’air que sa capacité d’irou pouvait lui faire réduire d’utiliser bien encore. Oui, ce sourire était là pour ça, mère nature avait perdue en un sens, c’était un partout, car si elle n’avait pas la puissance, sa fille avait la ruse et toutes sortes de connaissances tirés de sa mère ennemi en ce moment justement, tel le serpent emblématique de ce désert elle se cachait sous le sable laissant le vent se calmer avant de refaire surface. Amusée et satisfaite, c’est ainsi qu’elle rentrait à Suna, la préparation du remède déjà faite, elle avait passé son ennui ainsi sous le sable, sans un mot, elle le donnait sur ce patient pour qui elle s’était déplacé, « Vous êtes fort chanceux si vous saviez… » Finissait-elle par lui dire en quittant le lieu. Eh bien pour vu que Suna lui offre d’ordre journée comme celle-ci, la cité de malheur avait quelque bons côtés, elle préparait le mal qui allait la ronger, enfin bon côté, cela dépendait encore une fois, question de points de vues, comme toujours…