Minuit passé, toujours allongée, plonger dans ce noir profond, Oni patientait, elle agitait entre ses doigts des files qui formaient une toile dans sa main, voilà ce qui était sa seule distraction. Enfin, il fallait vraiment qu'elle est les idées tordues parfois, elle se tenait dans une armoire mortuaire, à la place d'une défunte jeune fille, à qui elle usurpait l'identité. D'ailleurs qu'avait-elle fait de cette dernière, le plus simplement du monde, elle avait conduite dans une chambre, un corps en plus aurait pu éveiller les soupçons, elle était en mission, aussi curieux cela puisse paraître. Des corps disparaissaient en ces lieux, l'affaire traînait depuis plusieurs jours dans l'hôpital et les gardes n'arrivaient pas à mettre la main sur le coupable. Ils soupçonnaient naturellement les médecins légistes et leurs assistants, ceux-ci étaient surveillé non-stop et pourtant, chaque soir, un nouveau cadavre leur passait sous le nez. Toujours le même critère de sélection, jeune et en bonne santé, des morts ayant perdu la vie tragiquement, des shinobis ou des civils, que de la gente féminine. Un fétichiste, un fou, ou allez savoir quoi encore, se foutant royalement du pourquoi du comment, la Kitsune, elle, n'attendait que le moment où il pointerait le bout de son nez qui se perdrait dans un de ses kunais saillants. Ce n'était vraiment pas de chance, le temps s'écoulait et avec lui la nature d’Oni prenait le dessus, comme-ci c'était écris dans ses gènes, on dit que le corps à une mémoire, peut-être était-ce de cela qui s'agissait. Cette furieuse envie de transpercer tout ce qui bouge en devenait presque maladive lorsqu'elle commençait à s'impatienter, les fils qui lui servaient de jeu en faisaient d'ailleurs les frais. De la prolongation d’un kunai ayant glissé de sa manche, ils avaient fini en lambeaux, l'emprise de ses derniers se lâchant, les mains s'étaient écarté d'un coup surprenant Oni, une pointe d’anxiété lui revenait alors, ce retour aussi précieux soit-il lui était incontrôlable.

Sous l'agitation et les palpitations que cela donnait à son cœur, quelque gouttes de sueurs s'écoulaient sur le visage de la Kitsune, qui plongeait dans cette pénombre n'avait pas pu avoir conscience de la marque qui la recouvrait à nouveau, quoi qu’elle s’en doutait un peu. Son trouble se dissipa enfin au bout de quelque minutes, alors qu'elle reprenait son souffle, le bruit de la porte de son casier s'ouvrait, recouverte par un drap blanc très fin, la kunoichi gardait les yeux ouverts un instant pour tenter de voir au travers en vain. Fermant ces derniers avant d'être découverte, elle sentit un léger courant d'air sur son visage, le linge venait d'être soulevé un court instant avant d'être reposé. Oni se sentait alors déplacé dans la salle, un léger bruit de mécanisme se fit entendre avant que la marche reprenne, elle semblait être allongée sur quelque chose qui roulait, probablement poussé par le profanateur. Son antre devait surement se situer au niveau même de là où il se servait, un comble, elle lui reconnaissait l'action ingénieuse. Le moment fatidique arrivé, des claquements d'ustensiles se firent entendre et quand le drap se faisait ôter, la fine main de la Kitsune venait se loger sur la gorge de son ravisseur, qui non seulement surpris de la voir en vie en avait le souffle coupé par la poigne qu'elle exerçait sur la zone qu'elle tenait, " Raté cette fois... Vous avez été trop gourmand on dirait... ", Sa voix était cynique et son ton plutôt bas. L'expression terrifié sur le visage de cet homme qui ne semblait pourtant pas bien méchant, lui fit presque de la peine, bien sûr un presque très lointain, elle-même avait depuis longtemps la même pratique que lui, pire encore, elle se servait au Panthéon la folle… Oni relâcha son emprise en le poussant en arrière, l'individu plutôt frêle se laissait faire, s'écroulant sur la table derrière lui, faisant suivre divers scalpel et autres bricoles avec lui. Pathétique, il pointait maintenant un de ces ustensiles pointus vers elle, assise en tailleur sur la table d'opération, la kunoichi fixait ce pauvre fou qu'elle pouvait tuer en un seul geste. Il pouvait être heureux, ce n'était pas pour le moment son intention, avant ça, elle voulait juste le questionner un peu, elle commença donc avec la question la plus censé à ses yeux, que faisait-il de tous ces corps, un bref regard dans la pièce, elle put en apercevoir quelques un ainsi que sentir l'odeur macabre qui s'en dégageait.

Descendant alors de sa position, la Kitsune s'aventura dans la salle gardant à l'œil sa proie, sur certains corps, des étiquettes avec des destinations étaient inscrites, un marché noir, probablement. Depuis des lustres, elle avait eu tôt fait d'entendre parlé de ce genre de pratique, rien de tout cela ne la surprenait, pour cause, elle y avait souvent recourt à l’époque elle-même, donc… Tournant alors volontairement un instant la tête, elle laissait le lièvre s'élançait vers l'issus de secours qui lui restait à définir. Elle lui souffla un « merci » tandis que sa main se tendit pour jeter des haris accompagnaient de vent qui se plantaient dans le dos du fuyard qui s'en écroula, pas très résistant tout ça. Alors qu'il couinait au sol, la kunoichi poussa la nouvelle porte, cette sortie donnait sur un cimetière, cela eu le don de la faire sourire, pas besoin de chercher plus loin où il se débarrassait des corps après usage ou même devait s’en procurer. " Ce n'est pas ce que tu crois jeune fille..."Tentait-il de se défendre, " Vraiment... Si vous m'expliquez alors...", elle le fixait attentive, prête toute fois à l'écouter, après ce type avait de quoi marquer son intérêt. " Je suis un homme intelligent, j'ai réussi ma vie, je suis en bonne santé, j'ai une bonne situation, mais mon enfant elle... elle est née dans un corps chétif et malade, la nature est bien injuste, si tu savais... Je tente juste de réparer son erreur... Elle est si jeune tu sais et sa vie se résume à être cloîtré dans sa chambre...", Il avait curieusement l'air sincère, mais cela n’aurait plus suffit maintenant pour Oni….

" Je n'ai pas été envoyé pour écouter les petits malheurs de votre vie, je peux aussi bien vous éliminez, tout peut dépendre de votre habilité à satisfaire ma curiosité... Que faites-vous de tous ses corps? ", Son ton était toujours aussi bas, elle murmurait presque. " Je cherche un moyen de sauver mon enfant, je remplace les organes défectueux de ma fille, par d'autre de gens de son âge... Je ne fais de mal à personne, ces gamines sont déjà mortes, je n'y peux rien... Je n veux seulement que mon enfant vive... Pauvre fou que je suis, comment pourrais-tu comprendre... Peut-être un parent le pourrait-il... Je suis prêt à tout, vraiment tout... Si je ne finis pas mon oeuvre ce soir, elle mourra, je vous en prie... ", Il avait à présent les mains sur son visage pour le cacher, il semblait même sangloté. Arff... Il ne manquait plus que ça... voilà qu'il se met à pleurer... Une voix instinctive mourait d'envie de le tuer pour mettre fin à ce calvaire, tandis qu'un autre la poussa à rester plus ouverte, son esprit malicieux prenant le dessus, après tout si il avait quelque chose a gagné, peut-être juste le fait qu’il lui est dit qu’elle ne pouvait comprendre qui l’agaçait, elle était mère aussi sombre idiot... « Prouvez moi vos dires et j’envisagerais de revoir mon idée de base, à propos, n'êtes-vous pas le second du directeur de l'hôpital si je ne n'abuse? »L'homme confirma d'un hochement de tête, tandis qu'il se redressait, d'un air sévère, la Kitsune le fixa une ultime fois avec la menace de lui ôter la vie à la moindre sensation d'entourloupe. Ils marchaient à grands pas donc dans les rues de Suna qu'ils avaient rejoint, ainsi tard dans la nuit, jusqu'à un quartier du village plutôt correct. Au détour d'une ruelle, il plongea la clef dans une serrure avant de l'inviter à entrer dans une petite bâtisse qui avait son charme malgré tout. D'un escalier qui se tenait tout de suite à droite en pénétrant dans le lieu, il la conduisait à l'étage, dans une chambre qui semblait plus être celle d'une petite fille que d'une jeune demoiselle de son âge, elle le fixa perplexe quand elle constata la gamine souffrante qui était allongé dans le lit.

Tout au plus, elle devait avoir dix-douze ans, " Preuve est faite, certes, mais ça suffit, je ne peux pas vous laisser vous servir librement à la morgue, même-ci vous ne tuez personne quoi vous disiez, vous n’êtes pas au marché non plus... Selon ma mission je devrais vous livrez..." Elle les regardait tous un instant avec de quitter la pièce, " Disons... Que nous ne nous sommes jamais vu, si à nouveau un corps disparaît... Je sais où vous trouvez.", Sur ces dernières paroles, elle comptait ressortir de cette maison. Restant surprise de sa réaction, de la compassion, de la pitié, mais qu'est-ce qu'il lui prenait, elle allait se retourner pour mettre fin à cette mascarade, quand elle entendait le souffle haletant de l'enfant, elle se sentait comme sa propre mère en ce moment. Était-ce un instinct maternel qui avait pris le dessus sur elle, elle fixa l'homme en soupirant, "J'ai mis le corps dans la chambre douze, premier étage... ", celui-ci lui répondait d'un sourire alors qu'enfin elle pouvait quitter le lieu complice au final de celui qu'elle devait attraper. Seulement un hic, elle devait ramener un coupable elle, elle se retourna pour le fixer à nouveau, "Et votre acheteur, il vient d'Âme n'est-ce pas? Quand est-ce que son commanditaire viendra chercher les corps?". L'homme hésitant un instant compris bien vite qu'il n'avait pas trente six choix malheureusement, " Il vient deux heures après chaque vol de corps toujours, pour ne pas se faire repérer et quitter Suna avant l'alerte, c'est un sunajins lui aussi...", la réflexion la travaillait alors, allait-elle le vendre pour couvrir celui-ci ou non? La réponse lui paru évidente devant le souvenir de ce dernier lui revenant, bien sûr que non, c'était un des ces principales contacts pour se fournir son "matériel", pas question. Il ne lui fallu pas longtemps pour gratifier le chargé de mission d'un rapport jeté à sa face avec noté "Affaire réglée", alors que l'homme rageait et demandait des détails, elle avait encore une fois disparu, elle était passé en coup de vent, il ne fallait pas que cela devienne une habitude non plus de lui demandait des comptes, certes, mais bon, au loin, on put entendre, " Il est cendre, vous voulez courir après le vent de Suna pour le récupérer?"... Ah ! La corruption, bon vieux souvenir agréable qu'elle avait de Suna...

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