L'argent, une représentation physique de ce qui est en réalité un phénomène s'étend comme ancré dans la nature humaine. Une domination plus qu'existentiel chez ses êtres serpentant ces terres, courant dans tous les sens pour s'enrichir encore et encore. A la base agissant dans la sorte pour pouvoir " vivre ", mais finissant très vite par vivre de cet argent. Ne se nourrissant plus d'aliment, mais du vert de ce papier dont on disait qu'il n'avait pas d'odeur. Une odeur, il devait bien en avoir une, la première venant à l'esprit étant celle de l'hémoglobine, ayant construit son monde en faisant couler le sang de plus d'un. Etant même à l'origine de la majorité de ces phénomènes quand il n'était pas sentimental, enfin c'était sans compter que le pouvoir de cette chose était si fort qu'on lui adressait à présent même des sentiments. Cela pouvait paraitre ahurissant, voire même idiot, mais la vie était folle et la folie prenait de plus en plus possession de ce monde, ce dernier allant bientôt se retrouver complètement consumé. Une vision d'horreur, peut-être bien, on pouvait très bien ignorer une telle chose, mais c'était une réalité qu'on ne pouvait nier sans se mentir à soi-même. Bien sûr il était toujours possible d'y échapper, voyant en l'argent que sa forme la plus basique, celle d'un système, faisant transformer n'importe quelle matière voire même idée en une donnée quantitative au lieu de qualitative. Pouvant dès lors ne pas en dépendre un instant, l'utilisant de tel sorte qu'elle nous permettait de contrôler le reste du monde. En tant qu'être puissant, le ninja, bien qu'également dans ce système, avait bien plus de chance de s'en sortir. Doté d'une force s'élevant au-delà du simple mortel, cela lui permettait de faire revenir le premier système déterminant de ce monde. La loi du plus fort, faisant de celui ayant le plus de capacité - physique comme intellectuel - celui qui gouverné. Un principe qui à la base se voyait appliquer dans le monde ninja, le Kage étant le premier symbole de cela, considéré comme le ninja le plus puissant, cette simple caractéristique lui suffisait. Mais à présent c'était bien différent, on valorisait bien plus un chef des troupes n'ayant pas à combattre, se cachant derrière ses troupes car l'on jugeait qu'il était le plus apte à les gouverner. Bientôt il ne serait même plus étonnant de voir que les Kages seraient des personnes n'ayant jamais posé les pieds dans un affrontement. Les temps changés …

Mais pourtant la puissance de l'argent elle se voyait toujours aussi grande. Se plaçant au-dessus du respect, il n'était même plus étonnant de voir que certain était même capable de voler sans le regretter et sans le moindre remord leur chef. C'était justement ce qu'il se passait ici, de l'argent disparaissait depuis un moment sans que personne ne s'en rendent compte. Il ne s'agissait pas d'un vol d'une occasion, fait sous l'effet d'une pulsion ou d'un besoin inédit, mais de vol à répétition, mené prudemment afin qu'on ne puisse remarquer quoi que ce soit. En claire cette personne ne montrait aucun sentiment bienveillant envers ce système, ne le considérant pas et ne pouvant pas accepter sa position, celle d'un être inférieur devant rester à sa place tranquillement. A la place elle préférait jouer au plus malin, jouant avec le feu sans se douter que déjà derrière elle se retrouvait entouré par les flammes. C'était justement le cas, cette personne volait les biens du village jours après jours, sans savoir qu'à présent on en était au courant et que son prochain vol lui sera le dernier avant un bout de temps. Car oui, il ne fallait pas tellement espérer, un voleur de sa catégorie finirait par céder à ses pulsions un jour ou l'autre, quoi que sa punition puisse être. Cela l'avait tellement envahi, qu'il avait corrompu sa propre personne, ne pouvant plus redevenir ce qu'il était avant ça. Telle une malédiction, il se voyait pris à vie dans ces ténèbres jusqu'à y sombrer pour de bon. La faiblesse de l'homme face au spirituel, bien qu'on pouvait exclure ces éléments dont la science n'acceptait pas l'existence, même la science ne pouvait pas tout expliquer sur l'homme.

Pour arrêter la personne se servant dans les caisses du Kage, un Chuunin allait devoir enquêter là-dessus. Tout d'abord, il pouvait être sûr qu'il allait s'agir d'un vol lorsque le Kage lui-même s'absentait de sa salle. La pièce où les vols s'opéraient ayant été identifié, cela allait lui arranger son enquête. Après quelques calculs, en utilisant les données qu'on avait sur les vols - nombre volé, jours de découverte du vol, heure d'absence du Kage - il put déterminer quel jour et sur quelle tranche d'horaire le vol allait s'exécuter. Il allait s'agir de la nuit entre le mardi et le mercredi de la première et dernière semaine du mois, cette nuit étant la plus longue absence du Kage, une nuit où la garde autour de la pièce vide était plus restreinte afin de s'occuper d'autres lieux. Il alla donc entrer dans la pièce dès l'instant où le Kage s'en alla, cherchant un lieu où se cacher au cas où le voleur se voyait toujours aussi prudent qu'à la première fois. C'est ainsi qu'il put voir un grand distributeur d'eau, ce style de grosses bouteilles renversés possédant un simple bouton au bout pour libérer le liquide vital. Ne devenant à son tour que liquide, il entra à l'intérieur, pouvant ainsi voir de sa position très clairement ce qu'il pouvait bien se passer prêt des caisses. Ces dernières n'étaient pas très importantes, servant en réalité de transit entre l'argent mis en réserve où il était impossible de voler quoique se soit sans se faire remarquer, et l'argent qu'utiliser la tour principale pour le commerce ou à disposition des ninja. En clair le meilleur instant pour voler sans qu'on aperçoive la perte, mais s'était sans compter l'inexactitude de l'attitude humaine. Il avait seulement suffi qu'un garde s'intéresse aux bourses sans même sans rendre compte pour que le lendemain il remarque qu'une chose clochait. Faisant dès lors les comptes pour voir la somme manquante, puis enquêtant sur le passé pour voir le différentiel présent depuis déjà un bon moment. C'est après quelques heures qu'une personne fit son entrée. Elle avait attendu que la nuit se fasse au plus sombre pour intervenir. Complètement habillé de noir, ayant même le visage camoufler, elle se dirigea sans inquiétude vers l'argent entreposé. Tout était parfait pour elle, pouvant se servir comme à son habitude. C'était sans compter ce qui se trouvait à présent derrière elle. Etant sortie de sa planque, il était à présent complètement à découvert, mais pourtant encore camouflé du regard du voleur. Posant sa main sur son épaule, quelques mots dit d'une douceur sortir de ses lèvres :

« Le théâtre ferme ses portes. »

Un bond de frayeur se manifesta chez le voleur, prit de panique, pivotant pour faire face à celui venant de le surprendre, il alla en profita pour, les bras écartés, donné un coup de la lame de son Kunai. Un coup assez bien placé, bien qu'assez maladroit il fallait dire, ressemblant plus à ce que ferait un apprenti en ayant appris jusque là que la pratique. La lame transperça le visage de l'homme, dans le noir faisant croire que les éclaboussures étaient celle du sang et non du corps liquéfié. Le voleur semblait terrifié, ne faisant plus attention à sa personne, enlevant sa cagoule ayant le rôle d'étreinte qui dans de telle situation avait l'air d'étouffer son porteur. Sa psyché complètement bouleversé, le voleur qui se voyait finalement être une voleuse, s'apprêtait sans réfléchir à se lever pour se diriger vers la fenêtre donnant sur la cour. Elle comptait partir en panique, certainement même fuir du village. Sauf qu'à peine elle commença à se lever qu'une main vint l'arrêter, la prenant par le poignet. Pouvant dès lors voir la tête de l'homme se reformant comme si de rien. Un soulagement masqué par la terreur vint se présentait chez elle, lâchant prise et tombant au sol. Elle venait d'abandonner tout simplement, devant juste être heureuse de n'avoir tué personne ... Bientôt elle allait réaliser sa vraie position, celle d'une voleuse arrêtée. Dès cet instant elle serait donc prise d'un certain désespoir, certainement plus grand que celui l'ayant la première fois poussé à voler. Pouvant, qui sait, se repentir par la suite ...