Le lendemain de ma leçon enseignée aux aspirants, je m’enquérais d'une nouvelle tâche au bureau de l'Hokage et cette fois-ci, la personne qui me tendit la missive m'observa d'un œil intéressé et ne put s'empêcher de me poser une question.

"Excuse-moi, pourquoi portes-tu cette mâchoire immonde sur ton beau visage ?"

Interloqué, je ne sus que répondre, en même temps, il m'étais difficile de réagir face aux avances d'une femme d'un âge prononcé si l'on peut dire, une fois de plus c'était un nouveau fait qui m'écartait un peu plus de la population normale et me marginaliser un peu plus de la société et conforter dans ma conception du monde et des rapports des personnes entre sexes opposés. Passons cette anecdote inintéressante pour revenir au sujet principal : La mission. Tout en découvrant la nouvelle étape qui m'attendait pour cette seconde mission, je compris tout de suite que la difficulté était autre, bien que le rang soit identique, j'allais avoir affaire à des garnements qui ne se laisserait très certainement pas faire et qui serait plus coriace que les frères Bogdanov de l'académie, d'un côté, cela me permettrait d'employer mes talents de persuasion car il est bien dit qu'il serait préférable de ne pas déranger les habitants du faubourg. Intéressant, je vais finalement me retrouver dans une situation avec un intérêt plus important que celui de devoir se donner en spectacle devant des gamins d'une dizaine d'années bien que je n'ai pas non plus détesté la chose mais il est vrai que je suis un assassin et en soit, je recherche automatiquement quelque chose de plus palpitant. Seul contre-temps, nous n'étions qu'en début d'après-midi et la quête devrait s'effectuer toute la soirée où j'effectuerais une grande ronde au travers du quartier pour m'assurer que la sécurité soit maintenue et qu'aucun plaisantin ne trouble l'ordre public, à y réfléchir, on me considérait comme une brigade contre les délits mineurs. Comme tout bon assassin se respectant, il était très important de s'informer sur ce que nous devions faire et je pris l'initiative de m'inviter dans les habitats de certains résidents pour leur soutirer quelques informations qui me permettrait d'en savoir un peu plus sur le groupe de vermines.

Mes cibles préférées étaient vraisemblablement les personnes âgées, elles possédaient une mine d'informations sur tout les habitants grâce à leur oisiveté perpétuelle mais également des personnes qui ne disposent pas d'une énorme résistance pour divulguer quelques informations, ils sont plutôt mêmes heureux de communiquer des faits intéressants. Ma recherche débuta à deux heures et demi puis, pris fin vers sept heures du soir où j'avais suffisamment fais le tour des environs pour connaître les moindres recoins du quartier comme ma poche mais aussi avec suffisamment d'informations sur les coupables pour les appréhender avant même qu'ils n'agissent. Le plus difficile avec mes témoins fût le premier coup d’œil, ces derniers avait tous la même question et cette obsession pour mon ossature mais aussi cette allure sauvage en laissant au gré mes cheveux virevolter sur le sommet de mon crâne. Mis à part ce contre-temps, je réussis à utiliser mes dons de suggestion à bon escient et après avoir ingurgité un copieux repas, je pris mon temps pour vérifier mes équipements, lire les chroniques de mes ancêtres traitant sur la question du Crédo et lorsque le réveil-matin indiqua vingt-deux heures trente, je mis ma musculature en marche, mon bandeau bien vissé sur mon épaule gauche, j'étais fin prêt à en découdre. La Lune était lumineuse ce soir-là, je n'irais pas jusqu'à dire pleine car il manquait peut-être un quartier mais la lueur était si intense que l'obscurité était absente mais je m'acharnai à rester un maximum dans l'ombre où ma vision était la plus efficace, plus je me rapprochais du Centre-Ville où la place Marchande était bondé et le calme fit place à une omerta des plus indescriptibles. Pandaemmonium : la capitale des Enfers avait établi son campement provisoire avant de disparaître de nouveau dans les entrailles du Tartare, c'était un Konoha différent de celui que tous côtoyer en pleine journée. Les effluves d'alcool s'emparer de mes narines et certains bars aux aspects lugubres abritaient des femmes affriolantes avec des tenues suggestives à l'acte sexuel.

Imperturbable, je poursuivis ma route au travers des échoppes jusqu'à arriver au quartier en question où les derniers agissements étaient signalés. Sur place, je ne remarqua rien de véritablement suspect, quelques bruissements du vent s'engouffrant dans vêtements, ou encore un chien hurlant au loin. Déambulant, je restais sur mes gardes, concentrant un maximum mes sens pour me permettre d'intervenir le plus rapidement possible et éviter un tapage nocturne qui serait regrettable pour ma future carrière.

"Ha Ha Ha Ha !! Bouffe-toi ça la vieille !!"

Le cri est assez proche et d'après l'intonation, on comprenait de suite que c'était une nouvelle fois les emmerdeurs qui faisaient parler d'eux en envoyant sur une vitre des projectiles s'apparentant à des œufs. Le groupuscule était composé de trois individus au gabarit correspondant bien à ce que mes "indics" avaient décrits, l'un des trois paraissait être le meneur, il restait en retrait et proférait des insultes en tout genre aux victimes. Serrant les poings j’accélérai l'amplitude de mes foulées pour atteindre une vitesse de course optimale pour ne leur laisser aucun temps de réaction suffisant, signalons tout de même que je fais partie du clan Cho et que mes déplacements sont assez silencieux malgré la masse que je représente. Arrivé à mi-hauteur, je prends une voix rude et attrape le meneur par le col si fermement que je sens le tissu s'effilochait entre mes doigts. Le visage apeuré, des larmes perlent le coin de ses yeux tandis que je m’adresse à ses camarades.

"Hey les mioches, la morve au nez, vous portez encore des couches culottes et vous osez déranger les membres de ce village par des conneries, qui plus est vous agissez la nuit par peur d'être reconnu, vous n'assumez en rien vos méfaits, quelle honte... Si vos parents étaient au courant, que penseraient-ils de votre comportement ? De l'éducation qu'ils se sont acharnés à vous faire suivre ? Je suis sur que vous faites tous partie de l'académie des ninjas ? Au lieu de vous reposer dans votre chambre, vous errez à la recherche d'une activité idiote pour passer le temps ? L'Hokage m'a mandé ici rien que pour vos poires dans le but de vous arrêtez et le recours à la force n'est pas facultatif donc je ne vous laisse qu'une seule option :qui s'avère être une obligation : Nettoyez vos crasses, présentez de véritables excuses à ces pauvres innocents et trouvez le chemin de votre logis sans vous retourner, je ne veux plus vous reprendre à arpenter ce quartier, ni même à avoir une once de ressentiment. Allez-y, je vous surveille..."

Je n'allais pas employer du Taijutsu sur des enfants bien que l'envie me pris lorsque l'un d'eux me jeta un regard plein de colère avant de se rendre dans la demeure victime des jets d’œufs, la première partie se déroula sans encombres, j'avais une fois de plus disparu de la lumière mais avait pris place à quelques mètres non loin de là et observai les trois compères trimant d'arrache-pied pour enlever les moindres particules résidant sur le vasistas, l'opération dura une dizaine de minutes et enfin ils réapparurent clairement à ma vue en molestant gravement sur ma personne, ces derniers pensaient que je m'étais volatilisé jusqu'à ce que le même chef proposa aux deux autres de réitérer leurs frasques un peu plus loin. Voyez comme la bêtise humaine est poussée dans une situation de la sorte, l'épée de Damoclès flotte si près de leur crâne qu'ils peuvent sentir le métal froid entrer en contact avec leur épiderme mais ces derniers poussent un peu plus le bouchon. Une piqure de rappel s'impose et cette fois-là, la parole est d'or mais l'action est primordiale tout comme mon instructeur clamait à chaque instant : "Action - Réaction !" J'accélérai le pas pour me retrouver derrière eux avant de parler d'une voix claironnante et bien distincte.

"Je vous ai entendu... On reprend les mêmes et on continue à faire les mêmes erreurs... Je vous avais pourtant prévenus de ne pas vous en prendre au quartier mais vous n'avez rien écouté. Que diriez-vous d'une démonstration de Taijutsu pour débuter puis nous passerons au Ninjutsu pour terminer par le Genjutsu afin que tout s'inscrive pour de bon ?! Non, vraiment, disparaissez de ma vue, DÉFINITIVEMENT."

En appuyant sur le dernier terme, j’assénai un coup sec sur le thorax du gosse, ce dernier porta vivement ses mains à son torse avant de prendre ses jambes à son cou, laissant même ses sbires sur place. La peur enfantine s'était bel et bien matérialisée sur son visage, j'étais désormais persuadé qu'il n'y aurait plus de soucis de la sorte dans les alentours. Levant la tête sur Lune, je l'observais intensément, ma respiration reprit un rythme normal, les battements de mon cœur s'apaisèrent et confiant, je repris ma ronde sans autres incidents de la sorte. Une nouvelle expérience qui s'inscrit en moi-même, elle est mineure certes, mais je suis certain que toutes ces petits épisodes forge mon caractère et ma personne.