« Je crois en la nuit. »

Qu'était l'obscurité au final ? Un endroit où rien n'existait. Il s'agissait du néant total, c'était une chose qu'on ne pouvait toucher, elle était tout ce qui ne pouvait exister, tous ce qui n'a d'apparence, tout ce qui ne peut être éclairé ou être représenté, elle était une absence de toute chose, comme un vide infini. Cette chose était capable d'engloutir le monde dans une vision noirâtre, camoufler aux yeux des êtres, tout ce qu'ils puissent voir jusqu'à ce jour. En outre, c'est ce qu'à appeler ceux-ci : la terreur. Un monde où plus rien ne peut-être perçu, où l'homme ne peut admirer sa vie, son existence, ses objectifs, il n'y a plus aucune raison d'y laisser son âme ni même de chance de pouvoir en rencontrer une autre. L'obscurité représentait la réciproque de ce qu'admirer l'être humain. Lors du couché du soleil, celle-ci pouvait arriver à son apogée, parcourant la moindre parcelle existante, de sa fâcheuse et terrifiante ombre. Quelle genre d'individu pouvait osé s'aventurer dans ces endroits glauques, dépourvus de toute vie, de tout sens ? Personne. Nul n'oserait affronter ce qu'il ne peut voir et toucher. Et pourtant, il y avait cette femme, qu'on surnommait la « Princesse de l'Obscurité », arborant sa démarche parmi celle-ci, elle était la seule personne, avoir était capable de subjuguer sa peur pour ne faire qu'un avec la chose. La demoiselle régnait sur l'ombre, tout comme l'ombre régnait sur elle, une seule et même personne. Une seule et même peur. On comparait souvent cette dernière aux ténèbres eux-même, la matérialisation du néant, quelqu'un sans le moindre sentiment, sans la moindre once d'humanité, la pitié était un mot inconnu à son ouïe. Mais ils étaient tous loin de la fastidieuse réalité. L'homme avait le dont de renier tout ce qui ne lui ressemblait pas, rabaisser tout ce qui n'était pas de son niveau, une chose frêle et têtu, voulant sans cesse s'octroyer le droit d'acquisition sur tout ce qui ne leur appartenait pas. Ce surnom venait de ce manque de jugeote dont ils faisaient preuve, ce manque de perspicacité, de réalisme, de savoir accepter ses faiblesses et savoir accepter la force d'autrui. Il semblait nait dans un égo démesurait, ne vivant que pour son profit et sa supériorité. Notre demoiselle connaissait très bien ceux-ci, en ayant goûtée les frais, elle même rejetée de sa propre famille pour avoir eu l'objectif de se rabaisser soit-disant. Elle n'osait imaginait la réaction de son père si ce dernière pouvait contempler de ses iris , l'infâmité qui entourait sa fille, cette chose obscène et effrayante. Dans la plus logique des choses, suivre l'intelligence de l'être humain serait sûrement sa première pensée : repousser, voir tuer, ce qui n'est pas comme lui. La peur d'être manger par une plus grande puissance, le principe de la logique du requin, éliminer tout ce qui puisse nuir à son propre égoïsme. Mais la noirceur ne peut-être saisie, on ne peut s'en débarrasser aussi facilement, elle est en chacun de nous, elle nous suit partout, omniprésente. La nuit, on ne pouvait la contredire, qu'on le veuille ou non, elle restait maîtresse de ses lieux. La lumière n'était qu'une chose partielle qui amoindrissait son champs d'action durant une durée limitée, qu'adviendrait-il de l'homme si un jour, il venait à être privée de cette source luminescente, la haut, dans le ciel ? Panique, effrois, terreur. Voilà ce qu'était le réel pouvoir de notre Kunoichi et nul n'en réchappera.

« La rédemption. Croyez en la nuit, soyez lui fidèle et celle-ci vous épargneras. Sans quoi, attendez vous à connaître son plus grand châtiment et vos peurs devenir réalités. »

D'un geste furtif de sa main parmi atmosphère, une nuée de fumée obscure pourchassa les malheureux qui essayaient de s'octroyer le droit de se divertir durant la nuit. Les engloutissant dans ce quoi il pensait être un jeu. Hime ne pardonnait pas ceux qui se permettait d'imposer sa loi : le vol, le viole, la méchanceté, elle mordrait jusqu'à corrompre totalement ces individus et les faire taire de leurs corruptions. « Vous souhaitez utiliser l'obscurité pour assouvir vos besoin personnels, mais celle-ci n'a nul besoin de se corrompre à vos futilités. Laissons donc au Diable, ce qui lui appartient. Ce dernier n'aura de pitié à celui qui ose intervenir dans son devoir. » et ainsi, elle porta le surnom de « Princesse de l'Obscurité » vue comme le bras de Satan, elle était le lien entre lui-même et ce monde, affligeant la punition aux égarés qui y vivait. Son maître avait bien d'autres chats à fouetter que de s'occuper de ces pitoyables individus de ce genre. C'était ainsi son rôle. Nous parlions ainsi d'un point de vue intérieur de Hime mais qu'en était-il d'un point de vue extérieur ? Elle semblait agir au nom de cette divinité, dont on a jamais vu le visage ni même la manifestation, semblant bien que celle-ci lui voue une profonde servitude. Kurayami avait comme la certitude que son pouvoir n'était pas le fruit du hasard, mais bien du démon, contrairement à ce que certains pensaient, son rôle n'était pas de répandre le mal et la peste. Non, il ne faisait que profiter du mal des personnes et cette demoiselle avait pour but de les envoyer droit à celui-ci et non de corrompre le monde à la servitude de sa Majesté, laissant cela aux autres divinité qui l'arpentait. « Amène moi l'âme des égarés qui n'ont su comprendre ce monde » c'était là sa façon d'opérer. Que ces derniers sombre dans l'obscurité pour en ressortir bénis et sain, qu'il sache tomber pour mieux s'en relever, on ne peut craindre la peur seulement en y ayant goûté.

« Je crois en la nuit, en la sérénité de celle-ci. Personne ne viendra perturber son règne. »

Le village fut ainsi, petit à petit dé-paysager du malfrat, cet air malsain semblait s'effacer peu à peu. L'obscurité en était plus pur, plus sereine, jusqu'à ce que celle-ci se retire finalement en vue du soleil, se redressant petit à petit pour redonner vie au paysage noirâtre. Il était temps pour notre princesse de rejoindre désormais ses draps, sa mission actuelle était achevée et n'hésiterait sûrement pas à poursuivre son œuvre si cela s'avérer nécessaire. On peut effacer la nuit, mais pas notre ombre.