Solitaire, voilà ce que j'étais depuis ma tendre enfance, un gamin marchant seul, rarement en compagnie, ayant banni le mot "ami" de son vocabulaire. Mais désormais tout était remis en question avec cette nouvelle que je venais de recevoir, une petite lettre avait été placé en dessous de ma porte. La lisant silencieusement, avec une certaine concentration, elle eut l'effet d'un choc. En effet celle-ci m'annonçait que j'allais devoir faire équipe avec un certain Keiji Keisei pour une mission de rang C. Moi qui avait pour habitude de les faire seul, cette fois-ci j'allais être accompagné, néanmoins la rencontre ne se ferait pas dans les rues de Kiri, mais tout d'abord au bureau du Mizukage, celui-ci avait surement besoin de nous fournir quelques explications. Me préparant physiquement, ainsi que mentalement, j'étais angoissé, cherchant à savoir quelle allait bien être cette mission, même si j'avais bien une idée la dessus. Effectivement, j'étais toujours affecté pour les missions d'assassinats, de meurtres, du fait de mes prédispositions en terme de combat. Mais alors pourquoi me mettre avec quelqu'un? Il ne serait qu'une gêne pour moi, je ne pourrai même pas me battre comme je le désire si une personne est proche de moi. Cependant je ne pouvais rien y faire, je devais me contenter d'écouter le Mizukage.

Quittant ma demeure je me dirigeais ainsi vers le Bunker du Mizukage, ce bâtiment si imposant, qui en faisait frémir plus d'un rien qu'à sa vue. Contrairement à la pluplart des shinobis je n'espérai pas devenir le chef du village, je trouvais ça trop commun, banal et d'un ennuie totale, surtout que je ne possédais pas les défauts requis pour pouvoir y prétendre. Comme le mensonge, le vice, la haine, toutes ces choses qui font un bon chef du village. Non j'avais un tout autre objectif, devenir le dirigeant des épéistes, un groupe d'hommes et de femmes prêt à se battre pour leur village, des machines de guerres, ne vivant que pour le combat, tout comme j'avais été formé à mon grand regret. Cependant je voulais faire perdurer cette tradition, car c'était celle du village, et malgré toute la haine que j'éprouvais pour notre communauté je voulais avant tout protéger ses habitants. Ces personnes qui n'avaient rien demandé et qui payaient de leurs vies durant les guerres, cette population avait besoin de nous, de moi. Le regard perdu dans le vide c'est avec ces pensées que je me dirigeais vers le bureau du chef du village caché de la brume, j'espérai qu'il ne passe pas un savon où joue au paternel avec moi, comme il l'avait fait depuis ma tendre enfance. J'étais comme son fils et celui-ci était comme mon père.

" Enfin là foutus minus, tu es en retard ! Attrape ce rouleau, c'est ta mission avec le genin, il ne vas pas tarder à arriver. "

Voici les premiers mots qu'il avait prononcé lorsque j'avais pénétré dans le bureau, toujours aussi accueillant à ce que je vois. Cependant je pouvais percevoir ce sourire qu'il avait aux lèvres, ce qui signifiait qu'il rigolait avec moi, depuis tout petit il avait toujours cette même expression, avec des rides en plus désormais. C'était comme si il avait toujours essayé de m'arracher un sourire, mais en vain, il n'avait que des réponses brèves, des gestes de confirmations de la tête. Je ne me souviens même pas avoir ri depuis un bout de temps, à vrai dire il n'y a qu'en compagnie de ma mère que je redeviens moi-même, sa douceur m'apaise et ainsi je peux m'ouvrir à elle. Ouvrant ainsi le rouleau de la mission, je pouvais y découvrir l'objectif principale ainsi que le secondaire. Dans un premier temps nous devrions arrêter des voleurs ayant arrachés des documents à Kiri, ces derniers ont d'ailleurs trouvés bon de les vendre au marché noir, autant dire que ce n'était pas très discret. Le second objectif était plus intéressant, l'élimination de ces hommes, mon cœur se mis à battre d'un seul coup, j'allais encore devoir tuer.

Une fois de plus j'étais utilisé pour une mission avec meurtre, une fois de plus on m'utilisait. Certes mes capacités en combat étaient intéressantes et me permettaient de tels actes, mais avais-je vraiment envie de voir le sang coulé une fois? Ainsi que toutes ces supplications, ces gémissements incessants, résonnant sans cesse dans ma tête, tel un bourdonnement. Soupirant légèrement de déception, je ne pouvais rien y changer, c'était la mission qui m'était attribué et je ne pouvais la refuser, mère avait vraiment besoin d'argent, et vite. Regardant brièvement le Mizukage je lui faisais signe de la tête, lui faisant comprendre que j'acceptais la mission néanmoins quelque chose attira une fois de plus mon regard, tous ces objets positionnés derrière sa chaise, je pouvais nettement y observer des sabres de toutes sortes. Intrigué je me demandais si il s'agissait des épées légendaires, oui j'aurai aimé que mes missions soit récompensées par l'obtention d'une de ces épées, mais à vrai dire c'était peu probable. Soudain, je pus entendre des pas, quelqu'un venait à nous, non il n'était pas encore dans le bureau, mais je pouvais déjà l'entendre, une des capacités des ninjas de Kiri, du moins pour l'élite...

L'homme pénétrait ainsi dans le bureau, le regardant brièvement du coin de l'oeil, je le décrivais très vite, d'une taille élancée, les cheveux courts et noirs, une légère cicatrice sur la joue gauche, un sourire aux lèvres, une combinaison noire. Un léger armement, de quoi ne pas faire trembler qui que ce soit, j'en concluais très vite qu'il maîtrisait soit l'art du Ninjutsu ou du Genjutsu. Me reconcentrant sur mon objectif je pouvais constater que le Kage lui remis à lui aussi un rouleau, ainsi il y pouvait lire les objectifs de missions, il avait l'air surpris, du moins perdu entre toutes ces lignes. Sourire aux lèvres je me revoyais avec toute l'insoucience que j'avais lorsque que j'avais son grade. Je fus alors transporté, pris dans un torrent de mélancolie, me revoyant gamin, voulant devenir le plus grand des épéiste, encore non conscient de ce qui allait m'arriver dans cette vie, n'ayant encore jamais vus le sang couler. C'était la bonne époque, où mes jouets étaient mes plus fidèles amis, que me restait-il désormais? Rien. Reprenant mes esprits il était désormais tant pour nous de quitter les lieux, notre mission allait se dérouler dans les rues de Kiri, là où la chasse allait commencer, la recherche de ces hommes ayant osé prendre des informations à Kiri, ils allaient le regretter.

Quittant le bureau, nous arrivions très vite parmi les Kiri, la marche était silencieuse, pas un seul mot ne s'étaient échappés entre lui et moi, c'était comme si nous hésitions, mais n'osions pas, et à vrai dire je ne voyais pas ce que je pouvais dire. Je n'étais pas très doué pour les discussions, plutôt renfermé sur moi-même j'adorais ma solitude et pour rien au monde j'aurai aimé qu'on ne me l'enlève. Et puis pour l'instant nous n'avions pas le temps de nous attarder sur des broutilles, il nous fallait rester concentrer, notre recherche allait surement durer toute la journée, il nous fallait commencer par les commerçants, savoir si ils n'avaient rien remarquer de louches, après tout, ce sont les oreilles de Kiri, au moindre ragot colporté tout Kiri pouvait être au courant grâce à ses marchands. Regardant aussi la foule qui nous entourait, je cherchais le moindre détail pouvant être important pour notre mission, le comportement des habitants, leurs manières d'agir, essayer de remarquer si il n'y avait pas de nouvelles têtes. Les rues de Kiri étaient une bonne source d'information, on y trouvait de tout. Continuant notre marche, je me devais de parler à mon coéquipier, tout d'abord c'était le rôle que je devais avoir, surtout que ça devait être sa première mission de rang C

" Bon eu Kenji? Peux-tu aller demander aux commerçants si ils n'ont rien remarqué d'étranges? Sois discret l'affaire ne doit pas s'ébruiter, en attendant je vais allez faire une ronde dans tout Kiri, on se rejoint sur les toits dans une heure."

J'avais dis sur un ton hésitant, cela se voyait parfaitement que je n'avais pas l'habitude de donner des ordres, moi qui préférai tellement me débrouiller seul. C'était d'ailleurs pour ça que je l'avais envoyé questionner de vulgaires commerçants, je voulais avoir le champ libre l'espace d'une petite heure. Un petit moment de répits, un petit moment dans une vie, marchant parmi la foule j'essayais tant bien que mal de repérer des choses louches, et même si cela était à peine remarquable. Mes yeux scrutaient chaque mouvements, chaque gestes, chaque détails, j'étais en pleine concentration et rien n'aurait pus me faire perdre mon attention. Rien ne m'échappais, et surtout pas ce petit groupe d'hommes, rassemblés en cercle, parlant à voix basse capuche sur la tête, oui j'aurai pus leur sauté dessus comme tout bon ninja débutant l'aurait fait, mais ce n'était pas le but, il fallait que je les observe avant ça, que je les prenne en flagrant délit. Faisant mine de continuer ma route, je pris directement la prochaine à droite et grimpa sur un toit, cela allait me permettre d'avoir une vus d'ensemble sur l'attroupement de ces hommes.

Les observant j'étais tel un prédateur attendant sa proie, prêt à bondir à chaque instants, il m'aurait fallut d'un seul assaut pour tous les exterminer, qu'il n'en reste plus qu'une flaque de sang dans une ruelle si peuplée. Mais un meurtre tel que celui-là ne pouvait se faire en plein jour, je devais attendre, patienter jusqu'à la nuit tombée, là où les ombres s’entremêlent et les cauchemars deviennent réalité. Je restais donc là patiemment, tel un assassin dans la pénombre, du fait de mon expérience je ne me faisais même pas remarquer, en fait j'avais appris à camoufler ma présence, hormis à des senseurs qui étaient bien trop précis pour moi. Soudain je fus plongée dans mes pensées, je me demandais si il fallait vraiment que je les tue, même si ils avaient dérobé des parchemins de Kiri ces hommes méritaient-ils la mort? Ne pouvons pas les mettre en prison? Pourquoi le village caché de la brume est si cruel? Pourquoi tant de haines, violences, machiavélismes? Un peu de douceur dans ce monde de brute n'aurait pas fait de mal. Je sortais alors de mes réflexions à la vue de Kensei qui comme moi avait sans doute remarquer le groupe d'hommes, du tout je lui envoyais un petit shuriken sur sa jambe, discret et très furtif pour qu'il comprenne que j'étais sur les toits, je voulais qu'il me rejoigne. Désormais la patience allait être notre plus grande compagnie.