Le destin, si puissant, pouvait amener des situations assez intéressantes, parfois d'une ironie souriante. Il y a peu, une tête tomba à côté d'autres dizaines, mais comme si la vie d'un était plus importante qu'un autre, cette tête parmi tant d'autres dans sa déchéance allait sous peu tout changer. La hiérarchie, il n'était question que de cela, un système permettant de s'élever aux dessus des autres et d'imposer son respect, même à ceux n'acceptant pas cette position. Mais ceux ayant réussi à atteindre les sommets - qu'il mérite cela ou non, qu'il s'agisse d'opportuniste ou non - oubliaient bien trop souvent que d'autres en dessous, les yeux emplis d'ambitions ou de haines, n'attendait que le moment opportun pour agir. Prêt à les faire tomber, les enlever des hauteurs afin de les amener sous terre, là où plus aucun regard ne se poseront sur eux. Ceux oubliant cela se voyait pour sûr sombrer dans les instants qui suivaient. Mais même ceux, qui en connaissance de cause, utilisaient que leurs pouvoirs venant de leurs rangs pour punir n'importe qui, tel un paranoïaque, finiront inévitablement par rejoindre les autres aveugles. Seuls ceux ayant gravie les échelons par leurs propres moyens et ne les oubliant pas une fois aux sommets se voyait rassurer de leurs positions. Seul le destin, joueur de la vie et de la mort, un fou contrôlant notre vie, pourrait leur poser problème ... On tombe toujours sur plus fort que soit, mais rien ne dit que ce dernier en dehors de ses capacités physiques se voit être plus fort. Dès cet instant, il faudrait à l'autre d'agir convenablement pour ne pas que celui lui faisant face sache quelle est sa véritable position. Lui faire croire qu'il est inférieur, mais surtout qu'il doit se sentir inférieur quoi qu'il en soit. Pouvoir par la suite même l'utiliser, garder un œil constant sur sa personne, faire de lui l'être le plus proches, bien que le plus dangereux. Car, un jour, il finirait par se retourner contre vous, pour des raisons aussi claires que la lune, ou aussi obscure que sa face cachée. Etait-il question de cela aujourd'hui ?

Cela pouvait très bien être la réflexion de celui ayant appelé l'Hozuki à venir le voir. Cette personne n'était autre que le Mizukage. Enfin, plutôt le nouveau mizukage, il s'était dressé contre le précédent, engageant un combat contre le bras armé du chef du pouvoir, en ayant lui-même former son groupe. Un groupe qui se vit réussir sa prise de pouvoir, le chef de celui-ci ayant combattu seul à seul le mizukage, qui ne put rien n'y faire. Alors même qu'il portait l'arme légendaire, certainement la plus puissante de tous à Kiri voire même dans le monde, il se fit battre comme un débutant. Sauf si c'était l'autre qui se révélait être plus fort. A vrai dire il était difficile de la savoir, l'ancien Mizu' étant au pouvoir sans en avoir la force réel, un faible se foutant de savoir si son village valait la peine de s'élever. Mais pourtant, le blond n'ayant pas participé à cette prise du pouvoir, ne se voyant être ni pour un camp, ni pour l'autre, commençait à éprouver un certain intérêt pour celui qui à partir de maintenant serait le possesseur de l'épée à la peau de requin. Il avait même pensé se dresser contre son action, voire de quoi pouvait bien être capable celui qui voulait prendre le siège le plus important de Kirigakure. Une chose qu'il ne fit finalement pas, certainement car à ses yeux l'intérêt n'était pas assez grand. Mais à présent que l'autre - Tetsuko Haizu - se voyait être son chef hiérarchique, un chef ayant prit le pouvoir par la force et semblant donner plus d'intérêt pour le village que son prédécesseur, là il se voyait déjà en tirer quelques petites choses. Bien qu'il n'avait toujours pas réussi à se décider : Devait-il l'affronter ou bien le rejoindre ? Sachant qu'il pouvait l'affronter pour le rejoindre, comme le rejoindre pour l'affronter. En clair soit définir l'intérêt que pouvait avoir l'autre avant d'envisager de le suivre ou non, ou bien le suivre pour voir s'il en valait finalement la peine. A dire vrai, pour l'instant, c'était le second choix qui l'intéressait le plus, cela lui permettant de pouvoir profiter plus longtemps de sa position plus qu'ambigüe. Surtout que finalement, a priori, Haizu partager une vision s'apparentant à celle de Ji'.

La renaissance de la brume sanglante, celle qui avait déjà fait parler d'elle par le passé. Bien sûr, même si cette dernière avait des failles, essentiellement sur le fait que le village était contrôlé de l'extérieur, la perspective de pouvoir revoir cela et d'en faire une chose parfaite cette fois-ci faisait jubiler l'Hozuki. Lui-même portait un célèbre nom, celui portait par les plus forts des épéistes, ces derniers étant les premiers porteur de l'époque sanglante, bien qu'étant les premiers à se dresser contre cela. Une fierté se voyait tout de même porter par eux, celle d'être l'excellence du ninja, celui ne connaissant pas de limite, combattant pour son village, mais qui ne se voyait pas être un simple pantin comme ces autres shinobis. Restaurer l'ombre de cette époque, ainsi que de faire revivre les épéistes, inscrire leurs noms dans la légende, voilà donc ce qu'il devait se passer. Et Ji' comptait bien faire de cela une réalité, aujourd'hui même il allait poser la première pierre de cette majestueuse fondation. Le Kage semblant partager ces mêmes idées, bien que peut-être pas aussi extrême, allait l'aider à parvenir à son but. Sa rencontre avec son supérieur allait lui permettre de rejoindre le cercle restreint des épéistes, cette nouvelle génération qui, avec lui, surpasserait pour sûr la précédente, datant déjà de plusieurs années. Certaines lames avaient disparu, d'autres avaient été créés, mais ça allait être au manieur de prouver qu'il valait le coup ... Marchant tranquillement à l'intérieur du bunker, paille en bouche aspirant l'eau précieuse de sa gourde, ne laissant en rien transparaitre son excitation due à ses diverses réflexions : Faire vivre petit à petit ses idéologies, pouvoir jauger le nouveau Kage. Arrivant finalement à l'entrée du bureau de celui l'ayant appelé, abordant un sourire à la fois amicale, bien que pouvant également avoir l'air provocateur, s'approchant doucement, c'est au moment où il s'arrêtait que son interlocuteur prit en premier la parole. Jouant son rôle de Kage à merveille, il se devait de poser les questions " habituelle " et de sécurité, même si on pouvait bien imaginer qu'il avait tout de même une grande partie des réponses. Pour l'Hozuki, il n'allait pas s'agir de faire bonne figure, établissant des réponses mécaniques et sans la moindre sincérité, seulement afin d'obtenir ce qu'il voulait. Bien sûr, en agissant d'une manière relâchée, il prenait le risque de ne pas donner les réponses attendues ... Un risque tout à fait banal, ce dernier vivant en grande partie de cela.

« Les épées de Kiri portent le nom de légendaires, ceux pensant que ce nom est simplement synonyme de leurs puissances se trompes, ou plutôt n'y comprennent rien. Tu ne manies pas ce genre de lame comme tu manierais un simple couteau de cuisine, ce n'est pas pour rien qu'il fut dis que l'épée choisissait son possesseur et non l'inverse. Les épéistes de Kiri élève leurs maîtrises aux chefs-d'œuvre, un art à part entière, peu importe le sang que la lame goûtera. N'importe qui ne peut comprendre cet art, comme l'utiliser ... »

Il s'arrêta un instant, son regard avait quelque peu changé. Mais ce peu changeait tout, il semblait plus que sérieux, il pensait ce qu'il disait. Portant la volonté de ces prédécesseurs, ainsi que ceux des épées légendaires. C'était peut-être même une de ses failles, mais c'était surtout ce qui lui permettait d'avancer, lui qui habituellement ne montrer rien de lui, si ce n'est quelqu'un sans attache, aussi joueur que le destin.

Il suffisait d'une question pour que tout change, faire passer un allier pour un ennemi, un ami pour un traitre, un de ses soldats pour celui le plus dangereux pour soi. En tout cas c'était ce que voulait comprendre à présent le Mizukage. Essayant de lire à travers celui lui faisant face, l'identifiant à la fois comme étant un être proche, même trop proche de lui, mais en même temps n'arrivant pas à le comprendre. Une chose que trop peu étonnante, il est toujours plus difficile de se comprendre soi-même, notre personnalité ayant ses plus sombres entrailles qui nous est impossible de voir, comme s'il se caché en arrière de nos globes oculaires. Quand on fait face à une personne différente, c'était toujours plus facile de la juger, créer un vide entre nous, cela afin d'éviter de remarquer la moindre similarité, cette dernière faisant ressortir nos propres faiblesses. Même si ce comportement faisait couler le sang de tous, il fallait à tout prix nous éviter de se voir en l'autre, d'être à la fois dépendant et en même temps redoutant sa propre personnalité à travers cet agoniste. Ce dernier pouvant vite se retrouver être finalement notre Antagoniste, la face caché de notre âme, celui qui nous détruira aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Le dernier visage qu'on verra avant de tomber dans les tréfonds des ténèbres, le sien. Haizu voyait certainement ça en Ji', une personne lui ressemblant sur bien des points, mais pouvant très bien finalement être celui de la fin. Mais bizarrement, cette perspective ne semblait pas pour autant le gêner, voyant peut-être ce genre de chose comme étant un acte libérateur. Savoir que l'on va quitter ce monde en ayant fait ce qu'on pouvait et voir que ce fut le résultat de notre vie qui vint la prendre …

Mais pourtant, il n'en était rien. L'ambition de l'Hozuki n'était pas de prendre la place de son supérieur, ne se voyant encette heure pas dirigé vers ce genre de façon de vivre. Seul comptait son exaltation, pouvoir agir convenablement afin de se satisfaire lui-même. Le monde était majestueux, certainement sans limite, se renouvelant sans cesse, ce qui lui permettait de pouvoir toujours pouvoir répondre à ses envies. Pouvoir affronter, voir évoluer et monter en puissance ce qui serait pour lui de simples cibles, des personnes lui permettant de mesurer sa propre force. Bien sûr la seul force n'était pas ce qui l'attirait, chacun ayant une personnalité plus ou moins attrayant, tous ne pourrait l'intéresser et d'autres seraient dans un premier temps observé, tel une souris d'un scientifique. Pour l'instant, celui qui lui faisait face semblait assez l'intéresser, son rang en lui-même étant objet d'attraction. Mais plus que ça, ce dernier avait quelque chose d'autre, sa manière d'être, ce qu'il fit pour atteindre ce rang ainsi que ce que les perspectives qu'il avait pour le village. En réalité aucune intention personnelle ou haineuse se portait contre lui, la seule ambition qu'il avait n'était pas vraiment son poste, mais plus de pouvoir prouver son niveau face à ce dernier. Pour l'instant le Kage ne semblait pas avoir compris la personnalité du blond, ou plutôt des doutes envers celui-ci se faisait sentir, car après tout ce genre de personne se révélait bien trop instable et imprévisible.

Il ne fut donc que peu étonné d'entendre le questionnement du Kage au sujet de sa position par rapport à lui. Serait-il un allié de celui qui prit le pouvoir par la force, ou bien un de ceux n'ayant pas accepté cela et voulant donc faire tomber cet être venu de la même façon. Sauf qu'il s'en foutait éperdument, n'étant en rien classé dans de tel groupe, c'était une des raisons principales pour laquelle il n'était justement pas présent lors de l'affrontement des deux camps. Il n'apportait que peu d'importance à ce genre de choses qu'on appelait politique. Il hésita comme cela un instant avant de répondre à son frère de lieu, l'épée de la gloire qui elle se voyait face à lui à plus d'un mètre au-dessus du sol n'attendait plus que lui, mais il n'y faisait rien pour l'instant. Non pas qu'il était intimidé, bien sûr ce moment était important, ça allait être le début d'un renouveau pour le ninja au sang bleu, mais cela devait comme attendre encore quelques instants. Et cela le tempque plus que l'épée l'accepte, que celui qui venait de la libérer sache exactement ce qu'il était en train de faire. Qu'il comprenne si oui ou non il avait bien agi, que ce geste le mènerait ou non à sa perte, qu'il soit surtout sûr de bien agir pour le village. Ce dernier point étant le plus important, pour le Mizukage comme pour celui qui allait devenir l'un des nouveaux épéiste légendaire.

« Je suivrais mes idéo', même si ça signifie agir contre le pouvoir, Kiri se doit d'être tout puissant. Ma place ne dépend finalement que de toi ... »

Tout en laissant planer un certain doute, il alla au même moment que ses derniers mots raisonnaient dans la pièce tendre le bras, posant ainsi délicatement le plat de sa main, cette dernière se refermant alors, cela afin de faire de cette épée l'extension de son être. Quant à son utilisation, il ferait en sorte de faire honneur à sa puissance comme à son nom et à celui des 7 légendaires. Bien sûr, comme celui la gardant avant lui le disait, pour pouvoir l'utiliser à son aise un certain temps devait être pris. Mais il ne s'agissait pas vraiment d'être patient, cette épée plus qu'une autre se devait d'être en accord avec son possesseur, sans cela ce dernier ne pourrait avancer avec elle. Il évoluerait et cela en même temps qu'elle avec lui, plus il avancera, plus l'épée sera en phase avec lui et finira même par devenir plus forte. Tenant à présent le manche dont au bout se voyait pendre le signe de l'eau, il regardait à présent son interlocuteur qu'il avait perdu du regard pour parler, comme s'il s'il se parlait à lui-même finalement. Il avait quelque peu perdu son air sérieux, pour laisser alors place à ce qui pouvait ressembler à de la fierté, signe d'un certain accomplissement couplet à une détermination pour l'avenir. Malgré l'ambigüité de ses paroles, il savait que le Haizu l'avait compris, qu'il savait qu'il le suivrait, mais qu'il serait prêt à le tuer s'il le fallait, si finalement l'avenir les faisait changer.