"- La galère..."

Oui. La mission qui allait m'être confiée n'était pas aussi trépidante que la dernière, et encore moins facile : je devais retrouver un chat. Ça aurait dû être une mission très simple, si nous n'étions pas au village du Brouillard, en matinée. Et je peux dire qu'à ce moment-là de la journée, mon village porte très bien son nom. Ça n'allait pas être de tout repos. Je revenais à l'instant de la famille composée de nobles, qui venaient de me confier cette mission. Je pus obtenir quelques informations sur leur chat : il était tout blanc, ses oreilles étaient noires ainsi que le bout de son museau, et avait un collier rouge, sur lequel était attaché une clochette. Il était aussi assez gros. Vu les conditions de vie qu'il devait avoir, je pense que c'était normal... Je cogitais : c'était un chat de salon, qui ne quittait son domicile que très rarement. Sachant que chez lui, il était nourri et chouchouté, je ne pense pas qu'il avait quitté le quartier. Peut-être qu'il était tout simplement perché dans un arbre, et qu'il n'arrivait pas à descendre ? A cette idée, j'inspecta tous les arbres de quartier pavillonnaire. Ce fut plutôt rapide, mais cela c'était révélé d'aucune utilité. Je décida de jeter un coup d'oeil à partir des toits : j'aurais un meilleur champ de vision. Arrivé sur un toit, une vieille dame me cria dessus. Je ne répondis pas et continua mon chemin, tranquillement. Je n'allais pas m'excuser, j'avais "d'autre chats à fouetter". Soudain, je vis un mouvement de la foule plutôt étrange : on aurait dit qu'ils laissaient quelque chose passer. Ils s'écartaient tous, en rasant les murs du quartier. C'était beaucoup plus intéressant que ma rechercher, et je décida donc de m'y rendre. Je pus arriver à leur hauteur d'un bond. Un enfant, apeuré me regardait d'un air inquisiteur. Je lui demanda alors ce qu'il se passait :

"- Un-Un gros chien, là-bas. Il courrait après quelque chose !"

Quelque chose... ? Ça m’intéressait. Le gamin me montra du doigt vers où l'animal s'était dirigé, et je couru, les deux bras en arrière, à la poursuite du chien.
Je ne le rattrapa pas aussi facilement que je le pensais. Une fois la bête passée, les civils reprenaient normalement leur route. Il fallait que je garde ma vitesse constante, tout en les esquivant. Enfin, ce n'était pas la mer à boire. Quand je fus à la hauteur du chien, je pus remarquer, avec stupéfaction, qu'il courrait après une grosse boule de poil blanche. C'était le fugitif que je devais ramener ! Je mis alors un énorme coup de pied dans le flan droit dans l'animal, qui l'envoya valdinguer. Je couru après le chat, et le saisi, en bondissant au sol. J'eu énormément de chance, il n'était pas blessé. Je le blotti dans mes bras, pas pour le rassurer, mais plutôt pour ne pas qu'il s'échappe à nouveau. Sur le chemin du retour, et je ne sais comment, il réussit à s'évader une fois de plus. Malheureusement pour lui, sa fuite ne dura qu'une poignée de secondes. Arrivé chez lui, ses maîtres, ravis, me remerciaient du fond du coeur. Ma mission étant accomplie, je pouvais profiter du reste de ma journée.