Naruto no Sousaku
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 Mission D - Orage de Brume

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MessageSujet: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyJeu 5 Juil - 9:16

On a toujours considéré les missions D comme des basses besognes. Le D les hiérarchisant les ont souvent qualifiés de Détestable, Désagréable, de Débile parfois. Hakkyō l'avait bien compris, et ça depuis son insertion à Kiri. De contrat en contrat il avait effectué quelques tâches qu'un quidam non initié aux arts ninjas aurait très bien pu accomplir. Il connaissait désormais la difficulté factice de ces missions-là. Pourtant, contre toute attente, le ninja membre du clan disparu des Kaguya fut convoqué par un matin plutôt frais pour la saison, pour une mission d'une importance particulière. En effet, le guerrier fut rapidement affecté dans une équipe de secours par un ninja de classe supérieure. Son objectif, malgré l'urgence de la situation, était digne d'une mission D: ramener un blessé au village, pour qu'il puisse subir quelques soins. Convoqué devant les portes du village, le manieur d'os fit brièvement connaissance avec ses coéquipiers. Le Genin ne s'attarda pas à questionner ses camarades, pour obtenir un prénom, un qualificatif, ou même une simple salutation. Il ne chercha pas non plus à les dévisager. Eux-même étaient maîtres dans ce domaine. Les gredins lançaient des flèches de dédain par leurs pupilles. Toutes vinrent se planter dans la silhouette aérienne du Kaguya. Parmi le trio de Kirijins faisant face à Hakkyō, un Chūnin lambda, à la pilosité virile. Ce dernier avait un dossier de chacun des ninjas sous son joug. Grâce à sa condition de capitaine d'équipe, le trentenaire avait pu savoir qu'en face de lui se tenait un Kaguya. Il avait fait circulé l'information à ses deux camarades, qui semblaient bien connaître le chef d'équipe.

Sans un mot, le groupe quitta Kiri, et mit le cap vers le littoral de l'île. Il fallait faire vite, raison pour laquelle n'exécuta aucun déplacement inutile. Légèrement en retrait, mis à l'écart du groupe, Hakkyō observa le groupe d'en face discuter. Tandis que les trois Kirinins sortaient de leur mutisme, le Kaguya lui fut coi tout au long du trajet. Il laissa ainsi éclater quelques railleries amicales dans le trio. L'un se jouait de l'affinité du capitaine, le Katon. De la part d'un ninja médecin, utiliser une affinité aussi brutale et barbare que le feu paraissait ironique. Pourtant, l'application du Katon paraissait tout à fait prédisposée à une combinaison éventuelle avec les arts ninjas médicaux ou Iroujutsu. Ainsi, en se servant de la chaleur autour du blessé, dans un dôme défini par un jutsu, il peut être possible de stériliser la zone de tout agent pathogène. Un aspect bien pratique du Katon lorsque la nécessité d'opérer un patient sur le terrain se fait sentir. Mais qu'importe, l'Enfant des Neiges n'avait pas son mot à dire. Sa simple condition de Kaguya fit de lui la tête de turc du groupe. Les regards plein de dédain étouffaient sa prise de parole, l'empêchant de contrer les pensées malsaines de ses collègues de travail. A dé faut de pouvoir s'attarder sur ses équipiers, le Kirijin aspirant observa les alentours. La plage n'était plus très loin. Le groupe la longeait parallèlement. De fait, la bise maritime souffla sur leur flanc droit. Portant les odeurs iodées de la mer, le vent était un murmure venu de la nature qui semblait sortir le manieur d'os de sa solitude. Parfois, le guerrier au squelette d'ivoire jetait un coup d’œil sur le bord de l'eau. Le sable fin, d'un blanc presque platine, offrait une perspective apaisante au néophyte de Kiri.

Plus loin encore, l'horizon fut troublé par l'arrivée d'un important orage. Le ciel aux teintes de charbon était à présent déchiré d'une maigre bandelette céruléenne. Cette bande n'allait pas tarder à être engloutie par les nuages de jais et le vent menaçant qui se profilait au loin. Un échiquier de fumée se dessina alors sur l'espace insulaire. Un spectacle rare, offrant le contraste déroutant entre une forêt de nuages sombres, et un océan de brouillard cotonneux. Comme une danse entre la vie et la mort, le brouillard et l'orage se côtoyaient, s'observaient à distance, mais jamais ne se croisaient. Au milieu de cette lutte des éléments naturels, il y avait des hommes. Des hommes qui arrivaient à terme de leur court voyage. Le tonnerre grondait davantage, et l'orage masquait désormais la brume, qui se mêlait à distance avec cette masse obscure venue des cieux. Toujours en retrait, Hakkyō ne risquait pas d'être le premier à voir le blessé. On lui avait ordonné derechef, au moment de poser sur le sol sablonneux, d'attendre que les premiers soins soient faits. Après quoi, il serait chargé de porter le blessé jusqu'à Kiri. Au même moment, le capitaine d'équipe mit en application la pensée du Kaguya: apposant quatre sceaux autour du blessé, il érigea un dôme de chaleur qui neutralisa toute forme de nuisance microscopique. Bactéries et virus n'eurent d'autres choix que de finir détruites sous l'air igné de ce jutsu.
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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyVen 6 Juil - 0:36

Une sunajins au milieu des terres Kiriennes, que faisait-elle là, si l'on devait parler des dix minutes avant ce moment, elle cachait le corps mi ko d'une kirijins. Celle-là allait se réveillé avec un beau mal au crâne qu'elle devrait à la dame blanche qu'elle avait eu le malheur de croiser. Bien que croiser soit un peu mal choisi, puisque tout était écrit à l'avance, même le fait que cette dernière eut pour mission de se retrouver ici.

La douce brise de Kiri berçait le visage de la sunajins, qui n'avait eu que trop rarement l'occasion de goûter à pareille fraîcheur, c'était aussi agréable qu'irritant. L'avantage toutefois, était qu'ici sa peau blanche ne souffrait pas, elle contrastait avec les tons grisâtre de la brume qui baignait la zone, c'est tranquillement allongée qu'elle attendait que la cavalerie convié arrive. La fourbe s'était elle même porté à mal pour coupler son approche, elle agissait de paire avec ses complices bien placé avec toujours un but bien précis, la raison qui faisait qu'elle était ici. Tout simplement rentrée en douce dans le village de la brume, entre autre chose, ça et le fait d'avoir quelque chose a vérifié qui concernait l'équipe choisi.

Celle-ci plutôt doué arrivée assez vite, aussitôt, l'expert en iroujutsu s’effarait à tâche, avec une méthode qui ne put que la faire sourire lorsqu'elle découvrait la similarité de leur affinité Katon et sa belle maîtrise qu'il en faisait pour stérilisé la zone. Le talent de ce dernier gagnait le respect de le médecin qu'elle était elle-même, qui était mimé dans un faux inconscient grâce à un de ces maudis jutsu. On l'aurait presque cru morte, un pouls au ralenti, une respiration quasi nul, autant d'éléments qui encouragea l'homme a lui offrir ses meilleurs iroujutsu. Il aurait beau faire, sa patiente n'avait pas besoin de soins donc, elle patientait jusqu'au moment où son "état" stabilisé confirmait le moment de rentrer pour qu'elle soit conduite à l'hôpital de Kiri.
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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyVen 6 Juil - 12:05

Les trois corbeaux Kiri tournaient autour du corps depuis bien dix minutes maintenant. Tandis que le capitaine d'équipe s'attardait à stabiliser au mieux les signes vitaux du blessé, les deux autres venaient soutenir leur supérieur. Il pouvait s'agir d'assistance physique; l'un donnait les instruments nécessaires, l'autre épongeait le front dégoulinant de sueur. Une table d'opération de fortune, destiné aux premiers soins, s'était ainsi formée sur les rivages des alentours de Kiri. Les deux Kirijins tendaient parfois à un soutien moral: ils encourageaient, motivaient leur chef à poursuivre la procédure. Parfois les deux soutiens se croisaient, donnant naissance à une tape amicale sur l'épaule pour rassurer le médecin. Le Kaguya lui, assistait à cette scène de camaraderie en retrait. Depuis son départ de la cité jusqu'ici, il n'avait pas dit un mot, et était toujours derrière ses équipiers. Cette situation semblait arranger les deux parties. Néanmoins, le guerrier aux os de platine commençait à éprouver une certaine forme de curiosité. croisement de nécessité et d'intérêt. Il en avait un peu marre, de rester dans son coin inerte. Ses muscles commençaient à s'engourdir, et son épaule ankylosée lui pressait le besoin de bouger. Devant le besoin de connaître la nature du blessé, Hakkyō se leva, et s'avança davantage vers le trio de chirurgiens du dimanche. Il pencha la tête, élevant au préalable son corps à la silhouette élancée pour observer le blessé. L'ordre de mission avait souvent de quoi mettre en erreur ses participants. Le terme de blessé désignait ainsi une demoiselle, écroulée à terre, inconsciente.

Hakkyō observa longuement cette femme. Il nota d'abord cette silhouette élégante, dévalorisée par l'état préoccupant de la donzelle. A première vue cette femme était un peu plus âgée que le Kaguya, cela n'avait pas d'importance: les humains sont égaux devant le mal. Sans trop s'attarder sur ses formes charmeuses, il focalisa son attention sur le visage de la demoiselle. La dame portait sur son faciès tout les traits d'un albinisme aisément reconnaissable. Ce fut tout d'abord une chevelure dénudée de toute coloration. Longue, aux reflets de platine, la toison d'argent de la femme fit sourire le Kaguya. Lui aussi possédait cet attribut capillaire, non pas maladif, mais simplement héréditaire. Son héritage de famille se confondait ainsi avec la maladie de la dame. Ce fut ensuite un regard de rubis qui s'ajouta au visage de l'albinos. Il ne s'agissait en réalité que de l'absence de coloration au niveau de l'iris, donnant l'illusion parfaite d'une pupille de braise. Mais cette illusion, Hakkyō ne put y assister. En effet, la demoiselle dormait dans l'inconscience, et ses iris carmins étaient recouverts de paupières de soie. Une pointe de tristesse vint se peindre sur le faciès du guerrier, devant cette femme souffrante, blessée. La sueur qui coulait de son front, à cause du dôme de chaleur à proximité, fut totalement ignorée par le quidam. Ce dernier n'avait d'yeux que pour cette femme blessée.

Une demoiselle qu'allait devoir porter le guerrier au squelette de combat. En effet, le rôle du Kaguya dans cette mission était de jouer les brancards, pour ramener le corps inerte de la dame jusqu'à destination, l'hôpital de Kiri en l'occurrence. Lorsque le capitaine d'équipe vint finir sa manœuvre médicale, il se retourna vers l'Enfant des Neiges. Étouffant son mépris pour le Kaguya dans sa barbe, il lui annonça que c'était bon: les signes vitaux de la belle étaient stables. Désormais elle pouvait sans danger venir à l'hôpital de Kiri pour subir des soins supplémentaires. Le Chūnin s'écarta à présent, ses deux camarades faisant de même. La femme, étendue au sol, n'attendait plus que son porteur. Le prince porta sa princesse, et ses témoins lui sourirent de joie ⸮ Le brancardier porta ainsi la blessée, et fut entourée des trois ninjas. Taciturnes, Hakkyō renvoya le même faciès neurasthénique à ses camarades. Dorénavant la seule part de félicité qu'il pouvait afficher, aurait été destiné à cette demoiselle évanouie. Sans chercher à comprendre la raison de cette blessée dans cet endroit hostile, il accéléra le rythme, entendant l'orage gronder au loin. Le tonnerre se faisait plus proche, plus menaçant. Il fallait faire vite, avant de se faire prendre en étau entre l'averse orageuse et la brume aveuglante.
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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyVen 6 Juil - 12:41


Que du feu, belle ironie d'utiliser cette expression quand on connaissait la suite, mais il est vrai qu'ils n'avaient rien vu de la supercherie et les voilà en route pour rentrer à Kiri. Bien installée sur le dos de son porteur, elle patienta longtemps, pour qu'enfin les trois inutiles qui avait conduit l'objet de sa visite ici, s'éloignent assez pour qu'elle puisse glisser des mots loin de l'écoute des oreilles indiscrètes. En un instant, d'un mouvement de ses doigts, de fines aiguilles se plantaient au bout de ceux-là, d'un geste toujours aussi adroit, elle glissait sa main dans son cou, tout en commençant les présentations.

" Je ne suis ici que pour toi, je vois que l'on a du mal à t'apprécié à ta juste valeur ici... Pourtant, les trois réunis ne te valent pas, as-tu idée de ta réelle compétence déjà à l'heure actuelle..?"
Lui souffla-t-elle dans un murmure.

Avant de quitter son porteur pour se porter d'elle même, elle glissa jusqu'aux lèvres de ce dernier une petite pilule, Oni avait emprunté cette chose en douce à un de ses amis, mieux même son mentor. La particularité de ce petit bout de matière était de révéler le potentiel du kekkai gekkai de celui qui l'absorbait, elle avait eu vent de la mésaventure du serpent avec la Kaguya qui l'avait empalé aussitôt le "bonbon" avalé. Aussi, avant que celui-ci ne se décide, Oni s'était décalé et c'est avec son petit air mutin qu'elle narguait désormais le chef d'équipe venu la, sauver? Encore une fois, la perspective l'amusait et comme Oni ne serait pas Oni si elle n'en profitait pas pour s'amuser, elle se faisait un plaisir d'annoncer qu'elle était sunajins dans un certain sens si on voulait, le plus important surtout, qu'elle était là dans l'idée de faire une proposition à leur Kaguya qui lui éveillait en elle une certaine fascination. Se tournant vers celui qui avait tout son intérêt aujourd'hui, elle lui expliquait rapidement le topo de la situation.

" Si tu l'avales, tu verras une partie de ta vraie puissance pour les trois prochaines minutes et eux trois réunis ne seront pas le centième de toi. Voilà à peine le début d'une vérité que je pourrais te montrer, bien sûr tu peux te demander pourquoi je le ferais. La réponse est simple, je suis une curieuse passionnée et toi tu es une oeuvre de mère nature des mieux faites, mais avec des propriétés telles que celles de ton corps, tu pourrais avoir tellement mieux... Que dirais-tu de partir à la découverte des limites ultimes de ton corps..."

Certains n'étaient pas d'avis de la laisser finir, aussitôt sa couverture partie en fumée, il ne lui restait plus qu'à attendre la réaction du jeune genin en face d'elle, avant de rapidement avisé pour les autres, bien qu'elle avait son idée de la finalité de cette rencontre. La Kitsune fixait l'enfant Kaguya, ignorant les autres qui n'avaient aucune importance, elle contemplait de près les airs mystique du représentant de ce clan qui avait presque disparu. Dire que ceux qui avaient la réputation de barbares sanguinaires étaient doté de la douceur d'un visage d'ange, le faux semblant ne les rendaient que plus intéressant encore, bien qu'il n'était qu'un détail.

- Bonbon piqué à Hebi x) Sorry >> S'il le sait ça va gueuler -
Spoiler:


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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyVen 6 Juil - 21:12

Auparavant, le Kaguya avait appris que les missions ne se limitaient pas à de basses besognes. Il avait compris que derrière les tâches ingrates que les villageois envoyaient aux ninjas de Kiri, il pouvait y avoir autre chose de plus sérieux. Pour preuve, le jeune homme devait ainsi accompagner aujourd'hui trois autres ninjas de son village à la recherche d'un blessé. Une fois sur place, le groupe stabilisa les signes vitaux de la donzelle, une albinos à la silhouette radieuse qui attira l'attention de Hakkyō. Lorsque la dame fut apte à partir, ce fut le Kaguya - envoyé pour cette mission à cet effet - qui porta la demoiselle. Le porteur fut ainsi entouré des trois shinobis qui auparavant prenaient ses distances avec lui. On aurait pu croire en apparence que l'ambiance s'était arrangé dans la totalité du groupe. Au final, le trio de Kirijins éprouvait toujours la même rancœur envers le manipulateur d'os, faisant primer la procédure et l'aspect stratégique devant leurs sentiments, l'espace d'une mission. L'illusion d'une coopération parfaite entre chaque participant de la mission fut encore une fois brisée, lorsque le tandem chargé de surveiller les arrières du Kaguya lancèrent à nouveau quelques méprisants coups d’œil au néophyte.

Rapidement, l'Enfant des Neiges put apprendre autre chose sur les missions D. Ou plutôt, sur les missions en général. Il fit cette découverte à vrai dire plutôt vite, sans avoir eu le temps de donner son avis sur la chose. Ainsi, il put apprendre à ses dépens que toute mission, aussi insignifiante soit-elle malgré son grade, comporte des risques: aujourd'hui ce risque s'appelait kunoïchi. Et cette ninja n'était nulle autre que celle qu'il tenait sur son dos. En plus de disposer d'une beauté naturelle luttant contre la maladie, la demoiselle jouissait d'une certaine dextérité. Feignant l'espace de quelques instants supplémentaires l'inconscience, l'assassine profita d'un moment d'inattention de la part du trio, parti en retrait. Le groupe avait fait une pause dans les mangroves proches de Kirigakure no satō, à proximité du rivage. Malheureusement pour les trois gredins qui avaient osé médire sur le Kaguya, Thanatos régla leur compte avec rapidité. Éliminés en un éclair - plus vif encore que ceux annoncés par le tambour de l'orage - par quelques senbons, les malheureux tombèrent à terre, alertant immédiatement le Kaguya de la situation. Il observa derechef les corps inertes criblées d'aiguilles ensanglantées. Son regard, toujours mutilé par une mèche de cheveux, chercha l'origine de cette attaque. Mais ce fut peine perdue, puisque le tireur se dénonça bien rapidement, trahissant sa tromperie par sa voix de miel.
— Je ne suis ici que pour toi, je vois que l'on a du mal à t'apprécier à ta juste valeur ici… Pourtant, les trois réunis ne te valent pas, as-tu idée de ta réelle compétence déjà à l'heure actuelle… ?
Après lui avoir susurrer ces quelques paroles étranges, la demoiselle quitta le dos du guerrier. En réalité, la gonzelle était en très bonne santé, et avait certainement du user de certaines de ses occultes capacités pour se jouer de Kiri. Le Kaguya ne savait pas réellement comment réagir à la situation. Par précaution, son instinct le poussa à sortir son sabre. Son humérus émergea alors de son épaule, armé pour répondre au sobriquet élégant de Tsubaki no Mai. Face à un ninja aussi puissant, Hakkyō préférait s'équiper d'assurance avant de tenter quoique ce soit. Mais cette tentative de défense précoce fut vaine. En effet, la kunoïchi semblait n'en vouloir qu'aux trois macchabées gisant bêtement sur le sol humide de la mangrove dense en végétaux. En ce qui concernait l'homme au regard de jade, il était plus question de curiosité que de trépas. Ainsi le jeune homme reçut entre ses lippes d'éphèbe une pilule minuscule. Un poison pour éliminer avec subtilité sa proie ? Ou bien un sédatif, pour l'éliminer avec plus de facilité ? Voire même, un somnifère, pour exercer quelques tortures d'une cruauté infernale tandis que le souffrant jongle entre Morphée et Tanathos. Au final, aucune de ces trois types de substance n'était contenue dans ce cachet aux allures de bonbon. La kunoïchi, qui sembla forte intéressée du cas de l'Enfant des Neiges, expliqua alors la nature de cette "sucrerie" : il s'agissait d'une substance aux propriétés presque magique. Le principe actif de la pilule permettait ainsi de libérer provisoirement le potentiel d'une personne. La dame à la peau de neige attesta que la puissance de son interlocuteur valait largement celles des trois idiots réunis.

Dans un premier temps, le Kaguya se sépara de son arme. Ce geste, plus symbolique qu'utile, montrait que le shinobi accordait sa confiance à la kunoïchi. Puis, il laissa la demoiselle finir son récit, avant de manquer de rire. Par bonne foi, il ne laissa que ses lèvres se plisser sous le manque de données de la dame. Elle paraissait sur-estimer un peu trop son porteur. D'autant plus qu'elle ne se doutait pas qu'en offrant cette pilule, elle n'avait pas envisagé les conséquences désastreuses que pouvaient son geste.
— Toi, une curieuse passionnée, et moi, une œuvre de Mère Nature des mieux faites ? Allons, je te lègue mon titre, tu vaux bien mieux que moi pour ça. Je ne suis guère une œuvre, ou au moins, une œuvre ratée. Je ne suis qu'une erreur de la nature, un Monstre que le mépris des hommes alimente.
Sur cette note sombre, il prit ses aises, et dégaina son briquet, pour s'allumer une clope. A présent, l'orage était loin derrière eux, et Kiri plutôt proche. Rien à craindre donc d'une éventuelle averse, qui arroserait les lieux une fois la discussion terminée. Après avoir tiré un premier coup sur son cylindre de tabac, l'Enfant des Neiges poursuivit sa tirade. Comme pour annoncer le thème de ses propos, il désigna la pilule qu'il avait précédemment retirée de l'entrée de sa bouche. Son visage le faisait apparaître comme plus confiant envers cette demoiselle qui à priori ne voulait que du bien.
— Je n'ai pas besoin de ton bonbon. Ou plutôt, je n'ai pas le droit de le manger. Certes, les propriétés de cette substance, telles que tu les as évoquées, sont surprenantes, voire impressionnantes, néanmoins, as-tu anticipé l'étendue de ton geste ? Certes, mon potentiel serait ainsi, pour l'ordre de quelques minutes, mis à nu, devant tes yeux pleins de curiosité, néanmoins, il n'y aurait pas que mes dons héréditaires qui ressortiraient… Ma Folie, ce lourd fardeau psychique que je traine, et qui s'affirme par crises violentes, s'affirmerait dès lors, avec plus de véhémence que jamais je n'en ai connue. De fait, en plus de libérer ma puissance, nous serions aussi bien toi que moi exposés à une menace des plus dangereuses.
Il laissa planer un léger zéphyr, radoucissant l'atmosphère trop tendue au goût du Kaguya. Le néophyte de Kiri permit alors à la kunoïchi de digérer l'importante tirade prononcée par sa verve lucide et septentrionale, histoire de tirer un nouveau coup sur sa cigarette. Imprégné à présent de l'odeur forte du tabac, le neurasthénique acheva son temps de parole sur une simple interrogation, nécessaire à la suite des événements. Depuis tout à l'heure, il s'était retenu de ne pas poser les questions qui pouvaient fâcher: à présent, la demoiselle avait nettement affiché ses intentions amicales envers le Kaguya.
— Qui es-tu pour connaître aussi facilement mes capacités ? Je sais que la situation est plutôt mal placée pour mais qu'importe… la coutume l'oblige… pour ma part, je m'appelle Hakkyō.
Avec un tel nom, difficile de passer à côté de la nature du mal qui affectait le garçon à la crinière argentée.
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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptySam 7 Juil - 14:53

Et la réaction de l'homme aux traits d'ange fût à la hauteur, loin d'être naïf, il démontrait que le clan sanguinaire était doué d'enfants intelligents, pour preuve, celui devant elle. Jusqu'où le mènerait la raison, en tout cas, il n'était pas du genre à perdre son temps, chose qui ne pouvait que plaire à la Kitsune, s'armant d'un amas de plantes sèches roulés dans une feuille à première vu, bien différentes de celles qu'utilisait Oni, ce dernier engagea la conversation avec naturel. Sa présentation fut brève et direct, bien qu'elle connaissait déjà son nom, l'énoncé était plus beau sorti de sa bouche, il semblait que c'était alors une invitation à le faire à son tour, c'est donc toujours avec sa mine gracieuse qu'elle se prêtait au jeu.

" Hum.. je suis Oni, si je sais autant de chose, c'est que je les ai cherché... Plus sérieusement, je viens de Suna, c'est un joyeux hasard d'une rencontre qui m'a fait avoir vent de ton existence, peu importe le pourquoi du comment, disons que je te promets de tout te dire un jour. Tu sais déjà ce que j'attends de toi, la question maintenant serait ce que tu pourrais attendre de moi... Saches, que je suis actuellement à Kiri, mais ceci est un secret que peu connaissent, aussi, je te propose de rentrer dans ton village aujourd'hui, cela pour réfléchir à la proposition que je vais te faire aujourd'hui."

Ce fut son tour de marquer le blanc, contemplant le jeune homme avec ses yeux perçants, elle suivait la fumée du regard un instant, voilà une addiction, Oni fut curieuse de connaitre les autres. Le fait qu'il semblait se ficher que ses coéquipiers soient morts, révélait la manière d'on ce stupide village avait dû le traité, il avait un point commun tout deux, celui de la différence et de ce qu'elle engendrait, mais là n'était plus la question. C'est avec un faciale devenu sérieux qu'Oni se décidait à achever ses dires, pour finir d'expliquer sa venue, il n'aurait pas plus d'explications aujourd'hui, chaque chose en son temps, se murmurait-elle dans sa tête.


" Si l'envie de rejoindre mon idée te vient, tu n'auras qu'à simplement me retrouver dans ta citée même, je redis ma pensée, pour moi tu es une oeuvre rare et pleine de mystères qui demandent à être révélé. Mon temps au village de la brume sanglante est compté, je ne compte pas m'y éternisé, le temps de ton choix l'est donc aussi, chaque chose en son temps, petit à petit, je répondrais à toutes tes questions au grès du fil de nos rencontres."
Elle affichait son sourire espiègle dans la fin de sa phrase, attendant à nouveau une réaction qu'au fond elle espérait surprenante.








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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyLun 9 Juil - 8:48

A moitié sur ses gardes, Hakkyō laissa l'inconnue aux dons de ninja répondre à son interrogation. Même si son prénom risquait de ne pas lui évoquer grand chose, il préférait se rassurer sous une identité plus ou moins réelle de la dame. Il pourrait ainsi, au lieu de la tutoyer vulgairement, s'affranchir de cette impolitesse pour l'appeler par le prénom qu'elle donna à son interlocuteur. Il était clair qu'on pouvait noter que malgré les circonstances, le Kirijin restait très courtois. Dire qu'il gardait ce comportement simplement pour donner une bonne image de lui, en opposition avec celle de son clan, aurait été faux. Même avec sa cousine Nië, le quidam avait conservé une forme de politesse qu'il ne cessait de remettre en question devant l'unique membre de sa famille qu'il avait découvert. En outre, il s'adressait également avec le même vocable soutenu aux dirigeants de Kiri, ainsi qu'à la population, qui voyaient d'un mauvais œil plein de dédain l'insertion de ce ninja d'un clan peu apprécié au village de la Brume.

Après quelques courts instants de silence, la kunoïchi s'attarda à formuler une réponse aux attentes du Genin. Ainsi la demoiselle portait l'étrange prénom d'Oni, et était originaire de Suna. Rapidement, le shinobi à la chevelure opalescente se plongea dans ses quelques souvenirs, pour en ressortir des notions de géographie. Suna était un village très éloigné de celui de Kiri, tellement éloigné qu'il en fit émerger de la gêne pour le Kaguya. Elle ? Une kunoïchi en provenance d'un lieu si éloigné venue pour lui ? Quoiqu'il en soit, elle avait du braver les tempêtes de sable de son pays, Kaze no kuni, avant de trouver le moyen de rejoindre l'archipel de Mizu no kuni. Un voyage difficile agrémentant la nécessité de retrouver le manieur d'os. Par la suite, la dénommée Oni expliqua les circonstances de sa connaissance de la personne qui l'intéressait en ces lieux, à savoir, Hakkyō. Un heureux coup du hasard selon les dires de la dame aux teintes digne d'un leucistisme élégant. Le fumeur de Kiri acheva sa cigarette, après quelques douces bouffées de fumée, et la jeta à ses pieds. Son talon éteignit la luciole de tabac incandescent, avant qu'il ne reprenne la parole.
— Oni ? Étrange prénom… tu n'as rien d'un ogre, d'un démon, ou d'une quelconque créature maléfique à priori. Je t'aurai bien emprunté ton prénom au même titre que l’appellation que tu m'as donné auparavant, il m'aurait sied bien mieux que toi. Enfin bon… je parle de démon et de folie, mais je n'en ai que l'aspect seulement lorsque la raison qui m'aurait fait constater ce changement me quitte.
Le combattant aux os de platine retira sa sandale de la cigarette compressée sous son poids. Son regard de jade se liait avec celui de grenat de l'albinos. Désormais le Kaguya était beaucoup moins sur ses gardes; preuve de cette méfiance décroissante, la présence de son sabre d'os dans les alentours. Autre preuve, le fait que le Kaguya ne se soit pas interposé à la présence d'Oni au sein de sa cité de la Brume. Au contraire, il trouvait cela arrangeant que cette kunoïchi soit à sa proximité, pour pouvoir lui donner confirmation de son "projet". Car oui, désormais, le Kaguya hésitait franchement à rester au village. Depuis son arrivée, il n'avait jamais eu droit à un accueil chaleureux, sauf exception, avec une membre de sa famille disparue. Même les dirigeants, chargés de lui donner une bonne impression de sa nouvelle terre d'habitation, n'avaient pas joué le jeu de l'amabilité. Tous adoptèrent cette attitude de mépris et de doute à l'encontre du Kaguya.

Alors le guerrier s'approcha de quelques pas de la kunoïchi. Le temps que les mots lui viennent dans une phrase des plus expressives, il s'attarda de réduire la distance avec Oni, en gage de bonne foi. Elle avait à présent gagné la confiance de son porteur. Maintenant, elle allait avoir le droit de connaître sa décision.
— Ta proposition m'intéresse à vrai dire. Pas fortement, ni légèrement, je ne sais pas encore quoi penser. Quoiqu'il en soit, je sais que ma situation vis à vis de la population locale n'évoluera pas trop, ou alors dégénérera au pire des cas. Si tu dis que j'ai du potentiel, alors autant te croire, car c'est ce que mon senseï, et ma réflexion m'ont fait comprendre.
C'était donc une sorte de oui hésitant que formula le Kaguya. Jetant un bref coup d’œil aux trois morts couverts par endroits de quelques senbons, il élabora à la va-vite un plan pour se sortir de cette situation sans éveiller les soupçons des autorités.
— Avant que nous nous séparions, j'aimerai savoir plusieurs choses. Quand le besoin de te retrouver au village se fera sentir, où te chercher précisément ? Je suis encore mal habitué à cette cité, aussi ai-je besoin d'un repère pour te trouver. Ensuite, je voudrai que… tu finisses la mission à mes côtés. Dans un premier temps je masquerai les traces de la mort de mes équipiers, et augmenterait l'intensité de leurs blessures, pour simuler à un combat. Dans mon rapport, j'écrirai que notre équipe est tombée en cours de route dans une embuscade, et que j'ai été chargé de rentrer au village par le biai d'une diversion de mes collègues. Dans un second temps, je te ramènerai à l'hôpital de Kiri, et sachant l'étendue de tes capacités, par ta prestation de tout à l'heure, je te laisserai disparaître dans l'ombre. Du moins, si tu acceptes de coopérer avec moi pour cette… mission de rang D.
Car oui, la situation était des plus absurdes: devoir masquer trois morts, et jouer le jeu d'une mission de bas étage pour deux jeunes gens. Le Kaguya s'en sentait davantage plus gêné.
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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyLun 9 Juil - 19:39

Les mots qu'il avait donner ressemblaient de très près au oui auquel elle aspirait, n'ayant pas pour habitude de cacher ses sentiments, elle ne se gêna pas d'afficher une mine légèrement triomphante. Alors qu'il avait achevé sa cigarette ici, le temps de retourner à Kiri était venu, encore une fois, il gagnait un peu plus l'intérêt de la sunajin en proposant un plan de retour des plus ingénieux, le même qu'elle avait envisagé, à quelque détails près. Voilà surement pourquoi, elle se décida de le laisser menait la danse, attentive, elle accepta d'un mouvement de la tête sa proposition et ne se tenta même pas de faire disparaître les corps, trop curieuse de voir comment son soudain acolyte allait s'en sortir. Enfin, ne lui restait plus qu'à répondre, définir ou ils pourraient se retrouver.

" Tu n'es pas du genre à perdre le nord... A Kiri même, tu pourras me retrouver directement au bureau Kage, je suis une diplomate de Suna, très peu sont au courant de ma présence ici, en revanche je ne suis pas censé faire d'escapade en dehors du village encore moins seule..." Son petit sourire en coin réapparu alors. " Enfin, qu'importe, l'hôpital, me parait être un bon lieu de retrouvailles, je m'inviterais en tant que membre du personnel ou patiente, tu n'as qu'à faire comme-ci tu venais prendre des nouvelles. Ca me laissera le temps d'établir ma base à Kiri, vois-tu, moi ici j'arrive à peine et dois donc m'installer."

Heureux veinards finalement ces trois-là, elle aurait carrément incinéré si ça tenait qu'à elle, de leur corps, il ne serait resté que poussière, pourtant, elle reconnaissait que c'était déjà assez cruel d'avoir pris leurs vies pour son caprice, alors en plus privé leurs familles de leurs corps. Il était loin le temps où elle se répugnait à ôter une vie, le temps avait un sale effet sur elle, Oni le constatait chaque jour, pourtant, bien que consciente, cela ne semblait plus la gêner, comme-ci rien de ce qu'elle faisait désormais avait de l'importance. C'est ainsi donc qu'est l’existence quand la vie devient un jeu sans fin, rien n'était pour lui déplaire, sa douce réflexion prenait fin alors qu'elle le fixait un long moment. Préparant les mudras nécessaires à sa fausse mort, enfin, inconscience du moins, elle se laissa plonger dans un sommeil parfaitement contrôler ou à nouveau, elle dosait chaque battement de son coeur, ne restait plus qu'au Kaguya a joué le jeu avec elle.

" Je te fais confiance pour la suite, tu confirmes ce que je pensais de toi, on se retrouve plus tard dans Kiri, je viendrais te rendre visite à nouveau..."

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MessageSujet: Re: Mission D - Orage de Brume   Mission D - Orage de Brume EmptyMer 11 Juil - 18:10

Maintenant que la kunoïchi avait donné son accord pour collaborer avec le Kirijin, le jeune homme en question ne tarda pas à appliquer son plan. Il fallait faire vite, car sinon sa stratégie tomberait à l'eau. Chaque minute était dès à présent importante. Tout à l'heure, le shinobi avait plus ou moins exposé son idée. Il allait d'ici peu mettre en pratique les étapes de son schéma oral. Par ailleurs, le manieur d'os prenait d'énormes risques. Il en était conscient. Il allait devoir dissimuler un triple meurtre, ainsi qu'une conversation aux allures de corruption. Une sorte de pacte avec l'inconnue fut presque signé. Sur ce coup, le guerrier au squelette de combat jouait gros. Mais qu'importe, au point où il en était. Il ne pouvait désormais plus reculer. Il avait fait à moitié son choix. Il avait avancé d'un pas vers la désertion, et s'était éloigné par cet unique et maigre pas de son village d'adoption. Une cité austère, hostile, qui le méprisait, à travers les yeux sombres de ses habitants. Au final, malgré son potentiel exploitable en tant que soldat, il ne méritait pas sa place de Kirijin. En outre, il savait que même son pouvoir avait son revers de la médaille. Faisant de lui un pion manipulé par les autorités de Kiri, il serait écarté à cause de ses dons héréditaires, politique discriminatoire héritée de l'ancien et redouté régime de la Brume Sanglante. Plus le temps passait, et plus Hakkyō se demandait s'il avait vraiment sa place à Kiri. Plus le temps s'écoulait, et plus il se sentait idiot de penser à ça, alors qu'une autre priorité urgeait.

Il jeta alors un énième coup d’œil sur le trio de cadavres. Ils ne risquaient pas de partir de si tôt, du moins tant que le Kaguya ne déciderait pas de les déplacer. En tout cas, il y aurait quelques modifications à effectuer sur leur morphologie pour maquiller leur trépas à la sauce du Kirijin. Pour le moment, le Genin avait autre chose à régler avant d'en venir là. Oni était ainsi sur le point de simuler une fois encore son coma. Avant d'en venir là, le Kaguya préféra adresser quelques mots à la demoiselle, avant que toute forme de communication paraisse impossible. Il réduisit alors de quelques pas la distance le séparant de la kunoïchi, et lui adressa ces quelques derniers mots:
— Diplomate, membre du personnel hospitalier ou patiente… tout ces rôles t'iront à merveille. Espérons que je sache te trouver dans les meilleurs délais, avant l'entracte pour finir cette pièce tragique qui résume mon bref séjour à Kiri.
L'homme au regard céladon récupéra par la suite le corps inerte de la princesse liliale. Il était maintenant seul face à cette affaire de triple homicide. Dans un premier temps, le shinobi s'assura de placer la demoiselle dans un lieu adéquat à sa condition de belle au bois dormant. Le dos posé contre le tronc d'un arbre robuste, la princesse fut cachée de la vue d'éventuels arrivants. Ils ne devaient surtout pas la voir, du moins, pas sous cette apparence apathique. Lorsque la donzelle fut mise à l'abri en toute sécurité, le guerrier aux os de combat se chargea de ses trois équipiers décédés. Par principe, il s'occupa du capitaine d'équipe. Désormais recouvert du voile de la mort, le barbu n'avait plus rien de viril. Il n'était plus qu'un misérable cadavre en proie à la putréfaction. Hakkyō pouvait constater que les hommes ne naissaient pas égaux, mais mourraient tous dans l'égalité, tous impuissants face au trépas. Sur cette note métaphysique, le Kirijin retira avec précaution chaque senbon, et se chargea d'élargir chaque plaie de la taille d'une petite tâche. Usant d'un kunaï de la sacoche du Kirijin mort, il vint agrandir les blessures, pour donner l'impression d'un combat sanglant. Entre deux entailles, le quidam alla chercher rapidement son sabre osseux, et le regrouper avec les quelques senbons entassés aux pieds du décédé.

Attentif au moindre son, le shinobi se releva au bout d'une dizaine de minutes, après avoir rassemblé les quelques aiguilles et son sabre d'os. Il se dirigea vers la mer, situé quelques minutes de marche plus loin. Il se sépara de ce fait d'Oni, du moins provisoirement. Il avait confiance en son plan; selon lui tout devait bien se passer. Une fois au bord de l'eau, le ninja veilla à ne pas s'approcher du banc de sable, trahissant sa présence sur les lieux de ses empreintes de pas. Même en les effaçant par la suite, d'autres traces démontreraient aisément qu'une personne maligne aurait perdu toute crédibilité en tentant de masquer les preuves de son déplacement. De fait, il s'avança au maximum du bord de l'eau, bondissant sur quelques rochers. De là, il fit usage de toute la force dont il disposait dans ses bras, et de la meilleure précision possible pour balancer ses projectiles dans la mer. Prenant en compte jusqu'au moindre souffle du vent pour optimiser son lancer, il se débarrassa d'autant de preuves d'un crime qui n'était pas le sien. Les senbons disparurent dans la surface de l'onde, tandis que le katana fut projeté bien plus loin encore. C'était la preuve la plus difficile à cacher, mais avec la houle agitant vers le large les objets du rivage, Hakkyō n'avait aucun soucis à se faire.

Il revint par la suite sur les lieux du crime, où il dut mettre en scène un violent combat, à la suite d'une embuscade. Embuscade à laquelle il aurait bien évidemment échappé avec la prétendue blessée sur lui. Il déplaça alors les corps, usant de plantes autour de ses mains pour ne laisser aucune trace de son corps, empreintes comme cellules mortes, sur les macchabées. Petit à petit, la scène ressembla à quelques détails prêts aux conséquences d'un lourd combat entre Kirijins et ninjas hostiles. Pour faire le Genin avait utilisé les propres projectiles des morts comme outils de mort. Il avait en outre placé les projectiles à des points vitaux autres que les senbons, avec une profondeur supérieure, pour masquer les réelles causes du décès des victimes. Inutile de poursuivre ce catalogue de tromperies, puisque pour le coup, Hakkyō avait réussi son coup. Sans être fier de son exploit, il se purgea de toutes traces compromettantes en se rinçant à l'eau de mer, avant de repartir vers Kiri. Son temps était à présent compté au sein de la cité des brumes, et il comptait l'exploiter à fond pour prendre la décision nécessaire…

De retour au village, le Kaguya se pressa de simuler son essoufflement, et fila vers le centre hospitalier. Sur son dos il portait une demoiselle méconnaissable. Elle n'était plus Nezumi no Oni, cette fière Sunajin: elle était à présent une femme lambda, entre la vie et la mort, et dont malgré tout le pronostic vital n'était pas engagé. Juste sombrant dans l'inconscience, le corps inerte et l'âme endormie. Quoiqu'il en soit, les médecins ne virent que du feu devant l'apparence trompeuse de la donzelle. Ils se hâtèrent de soigner l'inconnue, et promirent de guérir au mieux la dame devant le Kaguya. Sombrant dans le mensonge, l'Enfant des Neiges vint se soustraire du joug de l'hôpital, pour déposer un rapport trompeur sur sa mission de rang D. A l'intérieur, il affirma que son équipe, après avoir récupéré la demoiselle, et stabilisé ses signes vitaux, tomba dans une embuscade. Seul le Kaguya et la blessée ressortirent de cette embuscade. Hakkyō nota dans son texte qu'il ne se rappelait pas de l'identité des assaillants, et qu'il avait fait de son mieux pour rentrer au plus vite au village. Une fois son document rédigé, le néophyte rentra dans l'établissement de sa cousine et passa une sombre nuit. Cette journée avait été éprouvante pour lui.
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