Qui aurait pu me dire qu'un jour, je retournerai sur les bancs de l'Académie Ninja ? Personne et moi-même le premier. Comment en suis-je arrivé à ce stade aussi impensable que grotesque ? Il y a un peu plus d'une décennie, moi Cho Kaiga j'ai déposé les armes. Il était temps que je passe le flambeau aux générations suivantes. Cette retraite anticipée m'a permis de rencontrer la femme qui me donna un enfant. La paternité fut sans doute la plus belle chose qui me soit arrivée. Mais voilà que le monde retombe dans ses travers passés. Si je veux que mon fils et ma femme vivent dans une société fleurissante et prospère, je me dois de reprendre les armes et de livrer de nouvelles batailles. Ces années où je ne fais que pêcher et élever mon fils m'ont rendu aussi faible qu'un simple Genin sortant tout juste de l'Académie. Je n'ai pas d'autre choix que de réapprendre ce que j'ai oublié si je veux retrouver la force qui était mienne auparavant. Maintenant, vous savez pourquoi je me trouve dans cette Académie.

Heureusement pour moi, ce passage en ce lieu fut de très courte durée, même si je n'ai plus combattu pendant dix ans je connaissais encore les techniques de base. Et puis je suis bien content de toujours les connaître, car j'aurai été le sujet de moquerie d'enfant haut comme trois pommes qui eux les maîtrisaient. Le titre de Genin en poche, je décidais de me balader dans les ruelles éclairées de cette belle cité qu'est Konoha. Les gens avaient l'air heureux, comme s'ils ne remarquaient pas que le monde qui les entoure était en train de sombrer dans une ère sombre où la haine et la peur seront dans le coeur de tout homme et de toute femme. Ce bien triste tableau me rappelait de biens mauvais souvenirs que j'ai essayé de faire disparaître de ma mémoire, mais en vain. Ces blessures que je n'ai jamais réussies à cautériser torturaient mon âme toutes les nuits quand mon esprit s'envolait pour le monde des songes. Je revoyais mes frères d'armes tomber comme de lourdes masses sur les champs boueux que nous servaient de lieu de bataille.

Ces idées noires furent chassées lorsque j'arrivais dans un petit jardin où les ondes positives se faisaient ressentir. Je respirais à plein poumon cet air pur qui me faisait oublier les horreurs de la guerre que j'ai pu voir. Je m'asseyais sur un banc où se trouvaient une femme et son enfant. Je regardais ce petit chérubin qui me rappelait mon fils quand il avait deux ans. Mais la femme n'était pas tranquille, elle me regarda avec des yeux que je ne connaissais que trop bien, ceux de la peur. Elle ne savait pas qui j'étais et de plus la tenue que j'arborais n'aidait pas étant donné que ma capuche me masquait à moitié le visage, seule ma barbe brune était visible. La mère voulant protéger son enfant attrapa ce dernier et s'en alla comme si le diable la pourchassait. Je baissais la tête d'un air abattu. L'attitude qu'elle avait eu me fit ouvrir les yeux sur ma situation. J'ai toujours désiré rester dans l'ombre quand j'étais un Ninja, je n'ai jamais cherché la gloire ni la reconnaissance des autres. Maintenant, personne ne sait qui je suis, quand on me voit on pense tout de suite que je suis un homme malintentionné. Cette vie dans l'ombre des autres je l'ai choisi, je ne dois pas renier les choix que j'aie fait auparavant même si cela me fait mal.

Je joignais mes mains entre elles, mes lèvres se mirent à bouger, je priais pour les hommes et les femmes de ce village.