La perte de ceux que l’on aime, une des plus grandes faiblesses de l’humanité, l’attache capable d’être portée à ses pairs, ce sentiment doux et enivrant poussant à la bêtise ultime, illusion ultime qu’est « L’amour ». Capable de tout nous donné mais aussi tout détruire, nous poussait au summum ou nous enterrait dix mille sous terre, pourtant, tout être humain y aspire au fond de lui, la loi de perpétuité, quelle explication autre pourrait-il y avoir ?

Voilà pourquoi, plutôt ce qui expliquait aujourd’hui l’état de cette âme en peine, refusant de sortir, de se nourrir, de continuer ce chemin douloureux qu’est celui de vivre. Attitude un peu lâche certes, mais tous n’étaient pas égaux face à la douleur malheureusement, aussi, Diao, jouait le rôle de l’ange venu éclairé la voie dans ce triste endroit. Volets fermés, cadavre de bouteille vide et le son des larmes, pour entrer, elle avait déjà forcé la porte, se retrouvant en dehors de sa place, elle était un intrus qui n’avait rien à faire ici. Pourtant, sa mission aussi mal placée soit-elle, était de se mêler de cette histoire, faire ce que les autres n’étaient pas capable eux qui étaient ses proches, elle restait persuader qu’ils préféraient plutôt ne rien faire au fond.

Face à lui que faire, sans ménagement, elle se faisait congédier, choix qu’elle ne pouvait accepter, alors, elle fit entrer la lumière en ces lieux, commençant par tout ouvrir. Vision d’horreur que celle qui était la sienne, un dépotoir, pire, un homme sale, empestant, désespéré se laissant totalement aller depuis la mort de sa bien-aimée. Il ne tarda pas à s’écrouler de fatigue sous l’effet de ce liquide farouche qu’est l’alcool, le laissant sur place à même le sol, Diao-chan n’aurait pas la force de le soulever en attendant son réveil, elle s’appliqua sur toute autre chose, remettre en ordre tout ici. Le jour s’effaçait bientôt, n’ayant plus rien à faire, elle s’appliqua à faire un brin de toilette à cet homme, le couvrant ensuite comme un enfant. Le temps qu’il se réveille, un plat avait mijoté, un verre d’un jus de citron amère l’attendait et avec lui la jeune femme assise à terre, quand il ouvrit un œil se fut pour être grognon et reprendre son refrain…

« Oyé, oubliez l’idée de me faire partir, savez-vous qui a payé ma mission ? Qui m’a mandaté ici ? »

« Des Abruitis ! » lui dit-il sèchement.

« Alors pourquoi pleurez-vous une abruitie ? »

Toutes réactions de l’homme se stoppèrent il hésitait entre la giflait ou ne pas relever, pas sûr d’avoir bien compris ce qu’elle venait de dire. C’est sûr, pour qui se prenait-elle en parlant ainsi, mais ne disait-elle pas après tout la vérité ?

« Votre femme vous avez, tout autant que vous souffrez de l’avoir perdu, elle souffrait à l’idée qu’après sa mort vous soyez perdu. Sa dernière volonté eut été que l’on prenne soin de vous, ne pas vous laissez sombrer tel que vous le faites en ce moment. Est-ce un crime de respecter son dernier souhait? Voilà pourquoi je suis là aujourd’hui, vous rappelez le vœux que celle qui vous aimez à fait, celui qui vous restiez vivant pour elle, heureux pour elle, qu’elle vive encore longtemps à travers vous, qui mieux que personne ne pourrez l’oublier. »

Tout était dit, le laissant sur cette note, la jeune femme n’insisterait pas plus, sa décision, la suite, elle n’appartenait qu’à lui, personne n’avait à décider à sa place, voilà pourquoi elle quittait la demeure enfin, se retournant une dernière fois, elle vit un homme qui pleurait certes, mais qui avait un sourire collé au visage qui en disait long.

Parfois, il suffit simplement de se rappeler des bases ~