Curieuse après-midi qui se présentait à Diao-chan aujourd’hui, son ordre de mission en main, elle avançait perplexe vers l’académie, son rôle cette fois, était de jouer les pseudos professeurs pour combler le vide d’une absence exceptionnelle. Curieux de confier cela à une simple genin, elle-même était certes sortie il y a longtemps diplômé de cette dernière, néanmoins, elle ne voyait toujours pas l’étoffe pour tenir une classe d’apprentis, que pouvait-elle bien leur apprendre ?

Qu’importe, il n’y avait pas à chercher à comprendre au fond, passant le portail des lieux, elle fut prise d’une certaine nostalgie, voilà si longtemps qu’elle n’avait plus mise les pieds ici, dire que la première fois, elle avait catégoriquement refusé d’y entrer. Amusée, elle souriait gaiment, se surprenant elle-même, de petits flash-back lui traversaient l’esprit, revoyant certain point clef, le banc où elle aimait se poser sereine entre deux cours, l’arbre qui lui servait de trône, pendant qu’elle observait ses curieux personnages qui étaient ses camarades. Elle se sentait identique et changer à la fois, désormais dans un long couloir, Diao s’interrogeait alors, était-elle devenue vraiment plus sociable ou continuait-elle de voir les autres comme des êtres à part, après tout, elle qui était étrangère ici, avait eu beaucoup de mal à se familiarisé avec les coutumes locales. Affligé devant son manque de tolérance passé envers ceux qui l’avaient recueilli, la jeune femme arrivait devant la porte du moment fatidique, sa salle de classe pour aujourd’hui.

Passant le pas, sa main se dressa aussitôt au-dessus de sa tête pour attraper l’objet de la farce qui lui était réservé, souriante à souhait, elle poursuivait sa route sans réagir, jusque devant la place dite du professeur. Puis s’asseyant sur la table, elle fit un salut de sa main à cette assemblée d’enfant silencieux comme des carpes, étaient-ils déçus que la farce est raté ou il s’attendait à autre chose, cassant le calme, Diao prit la parole pour expliquer leurs futures heures ensemble.

« Ohayo jeunes gens, je suis Diao-chan, aujourd’hui c’est avec moi que vous passerez l’après-midi, cependant nous avons un souci ! » Elle finissait sa phrase posant son doigt devant sa bouche avec un air de réflexion, les yeux fermés pour le coup.

Toute la classe s’agitait soudainement, débattant de ce que pouvez être l’éventuel problème, mais aucun ne posant la question directement, espiègle, Diao rouvrit un œil pour observer la scène, on peut dire qu’elle avait gagné leur attention à tous, curiosité quand tu nous tiens alors !

« Nous n’avons aucun professeur dans cette salle et pourtant nous avons cours, c’est embêtant… » Son deuxième œil s’ouvrit à son tour lui aussi, son doigt tapota plusieurs fois, sa bouche souriante, tandis qu’elle observait les apprentis aussi surprit que prit au dépourvu. « Je ne vois qu’une seule solution à notre problème commun ! »

Sur ces belles paroles énigmatiques, elle rejoignait les bancs des élèves, priant le premier de se lever, sa tête en disait long, le pauvre, elle lui pinça la joue avec un clin d’œil, avant de lui refaire signe d’avancer. Le gamin se retrouva à la place du professeur toujours sans savoir pourquoi, finalement, Diao s’était prise au jeu, tout cela l’amusait.

« Bonne idée, à nous tous, nous sommes le meilleur des enseignants, alors chacun son tour, donnons un cour sur notre spécialité, quinze minutes chacun, qu’en dites-vous ? »

L’idée eut l’air de plaire, bien que le premier fut timide devant sa démonstration de taijutsu, il se sentit très vite à l’aise aux premières questions admirative que Diao bien sûr ouvraient, si bien, qu’ils en devenaient tous impatient de passer. La journée se solda par la comparaison de leur talent, débattant sur l’efficacité ou non, la méthode de chacun dans leur art similaire ou totalement opposé, mais au final, les heures filèrent comme des minutes, bien trop vite même. Un long au revoir allongeait sur vingt bonne minutes fallut à Diao pour quitter le lieu, sur le chemin du retour, elle riait bêtement toute seule, repensant à l’épique démonstration d’un petit garçon blond et de son clone catastrophique…

~ Les jours les plus simples sont les meilleurs, la preuve ~