Cette nuit, quelque chose n'allait pas. Tout était trop calme. D'ordinaire plutôt agitée, on entendait plus rien de Konoha. Etait-ce tout simplement l'imagination de Shirotsuki qui lui jouait des tours ? Le stress des derniers évènements l'avait empêché de dormir correctement. Debout, face à la fenêtre, il observait attentivement les étoiles qui parsemaient le ciel comme s'il espérait obtenir l'illumination et découvrir subitement la logique de l'univers. Mais rien n'y fit. Soupirant, las de ne pas avoir réussi à sombrer dans les ténèbres d'un sommeil profond, il s'approcha de sa table principale où trônait une cafetière. Sur le point de se verser une autre tasse, quelqu'un toqua soudainement à la porte. Ouvrant alors cette dernière en oubliant qu'il était torse nu, Shiro s'en rendit vite compte lorsqu'un courant d'air le fit frissonner.

« Hyûga Shirotsuki ?
-C'est bien moi.
- Missive expresse.
- Merci ! »

Acceptant avec joie la lettre qui lui avait été donnée, Shirotsuki déplia celle-ci dès que le garde fut reparti. Une mission concernant un certain empoisonnement par innhalation lui avait été attribuée. D'après les indications données, il lui fallait l'accomplir dans les quelques heures qui suivaient. N'enfilant alors qu'une chemise par manque de temps, le jeune Genin sortit à la va-vite de son appartement, oubliant par la même occasion sa sacoche d'armement.

Dehors, tout était bien plus calme que la journée. Aucune animation, ni même le bruit des enfants chahutant en plein air. Seuls les grillons se faisaient entendre. Se rendant rapidement sur les lieu du crime, Shirotsuki commença tout d'abord par interroger les personnes malades. Dans sa tête, chacune des informations qui lui avaient été données était entreposée. Peu à peu, l'énigme se solvait ; mais il manquait quand même une pièce du puzzle. Les circonstances étaient claires : Quelqu'un ou quelque chose empoisonnait l'air ambiant de Konoha Ouest sur un rayon d'environ un kilomètre et demi. Shiro avait aussi pu décrire les symptômes comme étant des vomissements, des maux de têtes et des douleurs aux articulations. Bien qu'une vieillarde avait aussi des coliques, l'isolement de son cas lui avait fait dire que ce n'était pas forcément du à l'empoisonnement. Une énigme subsistait pourtant : Qu'en était la cause ? Faisant les cent pas en pleine ruelle, il s'étonna lui-même de ne pas être déjà tombé malade. Un éclair lui traversa alors l'esprit : Tout les gens n'avaient pas été infectés ! Même si toutes les personnes habitants dans la zone respiraient, tous n'étaient pas tombés malades. Comment cela se faisait-il ? En y réflechissant de plus près, un point liait tout les contaminés : C'était tous des femmes ! Seulement, à quoi était-ce du ?

Tout en accomplissant toujours les cent pas, Shirotsuki leva alors la tête vers le ciel, comme il le faisait toujours lorsqu'il réflechissait intensément. Dégainant alors un plan de Konoha de sa poche, il entoura mentalement la zone touchée pour en délimiter le centre. Appuyant avec son doigt sur la zone qu'il imaginait, il se retourna alors promptement pour vérifier ce qu'il savait déjà : Les spores provenaient d'une ancienne mine fermée par le temps. S'approchant alors du panneau délimitant l'accès à la zone restreinte, il l'ignora complètement et pénétra dans les plus profondeurs de la grotte. L'obscurité et la noirceure ambiantes ne durèrent pas longtemps puisque des lanternes dessinaient ensuite un chemin imaginaire. Quelqu'un était la cause de tout ceci, il en était persuadé !

S'engouffrant alors dans une salle un peu moins sombres que les autres, un énorme sceau était dessiné par terre. En plein centre de celui-ci, un homme canalisait son chakra via un mûdra et avait les yeux fermés. Ne l'avait-il pas entendu entrer ? Songeant alors à un plan d'action, son regard fut attiré par la lampe qui se situait juste au dessus de son adversaire.

« Ainsi donc c'est vous le fauteur de troubles ... »

Bien que surpris par sa présence, l'homme d'un certain âge ne se déconcentra pas pour autant, continuant de méditer.

« Pourquoi faîtes-vous ça ? »

Shirotsuki put alors découvrir la couleur des yeux de l'homme. Ils étaient grisés, signe qu'il était en proie à une cécité. Ce devait être la raison pour laquelle il ne l'avait pas non plus vu entrer.

« Tu ne comprendrais pas ...
- Non, effectivement, je ne comprends pas comment un homme normalement constitué peut faire du mal à autant d'innocents ! Hurla le jeune Génin.
- Lorsque ton coeur a été brisé, le monde entier devient fautif gamin. »

Après la déclaration de son interlocuteur, Shirotsuki vit un peu plus clair dans les agissements de ce dernier. Il n'avait infecté que les femmes car une d'entre elles venait de rompre avec cet homme. Tendant alors une main vers sa sacoche afin d'en sortir un kunaï, le Hyûga écarquilla les yeux lorsqu'il remarqua l'absence de celle-ci. Mais après tout, que risquait-il face à un aveugle ? Attrapant alors le col de son ennemi, Shirotsuki le souleva à sa hauteur de manière à ce qu'il puisse tenir sur ses jambes.

« Vous allez me suivre : quelques jours au trou de vous fera pas de mal !
- Lâche moi !
- Vous tenez vraiment à ce que je vous coupe les ligaments ?
- ... non, non ... ça .. ça ira. »

Traînant alors le vieil homme jusqu'à la prison de Konoha, Shirotsuki avait été on ne peut plus fier de son coup de bluff. Il est vrai que si l'homme ne s'était pas laissé faire, il lui aurait été un peu plus difficile de le convaincre autrement.