Mission B 8
Contexte : Un réseau de contrebande et fraude a été pris en embuscade dans un bâtiment du village, pris en flagrant délit. Néanmoins ils opposent une résistance des plus inquiétantes qui nécessite du renfort.
Objectif Primaire : Faire une boucherie.
Objectif Secondaire (Facultatif) : Aucun innocent blessé.
Lieu : Habitat.

Yare yare, voilà que même le vice s'invite dans ces remparts de pierre et de sable, comme s'il n'avait pas fini de se terrer dans le cœur des hommes. Une fois encore, certaines personnes ne savaient pas que l'on punissait les agissements les plus frauduleux, d'autant plus lorsqu'ils faisaient preuve d'une belligérance toute particulière. Qu'avaient-ils finalement à défendre dans cet entrepôt qui en valait la peine ? Une paire de tonneaux remplis d'alcools de contrebande, une poignée de sachets bourrés de drogues diverses destinées à la vente par un réseau s'étendant sans doutes dans une partie du pays du vent ? Rien qui n'en vaille la peine, sauf peut être une valeur pécuniaire, le projet d'une vie de brigand des bas-fonds. Et c'était pour ces mêmes énergumènes qu'on l'appelait ? Suna devait vraiment être en rade de shinobis, ce qui était compréhensible en vue des récents événements qui frappaient le village. Les hauts gradés voyaient leurs missions multipliées, et de plus en plus de nerfs lâchaient. Cela résultait en une multitude de dérapages au cours des missions les plus basiques, mais aussi les plus tendues qui soient. Un danger grandissant pour chacun, un chaos naissant dont certains profitaient la venue, pensant certainement qu'il s'agissait du meilleur moment pour effectuer les pires bassesses du monde humain.

Elle se présenta alors à la paire de chuunins en charge de l'incident. Elle devait sans doutes faire partie des rares personnes à pouvoir correctement prendre en main la situation, mais elle ne leur reprocha aucunement leur façon de faire. Ce n'était pas tout les jours qu'on était confronté à pareille pression au cours d'une mission. C'était toujours ça de bon pour leur formation qui plus est, bien qu'elle n'adhérait pas à cette idéologie. L'air occupée, elle demanda alors de quoi il retournait, histoire de se mettre au parfum de ce qui se tramait dans le bâtiment face à elle. Un groupe armé, des couloirs piégés, déjà une paire de chuunins blessés dans une tentative désespérée de mettre un terme à leurs agissements, sans doutes une paire de shinobis rangés à leurs côtés, des mercenaires probablement. Elle ferma l'espace d'un instant les yeux pour mieux sonder les lieux de ses oreilles divines. Les fréquences, bien qu'affaiblies par les murs de granit, laissaient penser qu'il y avait cinq...peut être six personnes à l'intérieur. Éventuellement plus si ils avaient l'idée saugrenue de prendre quelques personnes en otage pour faire pression sur l'extérieur et espérer négocier leur extradition hors du village. Pathétique.

Elle intima alors aux jeunes de prendre leurs distances, souriant légèrement à l'un d'eux qui croisa la véhémence de son regard. Finalement, elle composa les mudras nécessaires à sa technique, puis fondit tel un éclair dans l'entrée qui s'offrait à elle, passant au travers d'une multitude de pièges tendus pour quiconque tenterait de passer. Ainsi, elle sonna la charge dans le plus grand silence, sonnant par la même occasion le glas de ses ennemis d'un temps. Pauvre de sa situation, le premier qu'elle croisa trahit ses intentions aussi facilement qu'un genin, aussi elle n'eut aucun mal à l'anticiper et à le neutraliser. Le laissant à ses coéquipiers, elle se jeta sur le suivant. Ce dernier ayant un peu plus de réflexe, elle eut à se frotter à son jeu de couteau, mais rien de bien difficile une fois qu'elle eut atteint sa jugulaire pour y déverser une dose de son chakra. Un violent courant le lancina alors, et elle n'eut qu'à réitérer l'opération pour mettre un terme aux agissements de cette bande de malfrats.

Le dernier cependant était quelqu'un d'un peu plus réfléchi, disposant de l'intellect nécessaire pour se réfugier derrière une femme frêle et sans défense. Amane ne put s'empêcher de pester à l'encontre d'une pareille lâcheté, mais c'était là sans doutes le seul recours qu'il avait pour s'en sortir. Sa vie valait-elle plus que celle de n'importe qui d'autre à ses yeux, ou le désespoir ne lui insufflait-il juste assez de lucidité pour ce dernier acte, ce même qui scellait sa place parmi les rebuts de l'humanité ? Elle l'ignorait, et désirait ardemment ne pas le savoir. Alors seulement, elle avança d'un pas, sentant le corps de l'énergumène se raidir. La confirmation de ses pensées la fit appréhender la chose avec davantage de calme, alors qu'elle avançait encore : il n'avait pas les tripes nécessaires pour mettre à exécution ses menaces. Le reste alors s'enchaîna vite, et elle se retrouvait enfin avec une femme à consoler dans les bras. Cependant, alors qu'elle se félicitait intérieurement d'avoir vu juste, une idée vint frapper son esprit, avec toute la violence que le doute pouvait procurer : et si, par le plus grande des hasard, elle s'était trompée, les choses se seraient-elles si bien déroulées...?