Les missions étaient d’une importance capitale pour le village, bien que je ne puisse normalement que m’occuper de tâches diverses et ingrates à cause de mon statut de genin… Cette fois-ci, c’était différent, je devais faire équipe avec deux supérieurs pour une mission hors du pays, ce qui serait pour moi une initiation plus qu’une mission à proprement parler. D’après le briefing de mission, je devais rejoindre mes équipiers à la frontière d’Ame au pays du vent. Ame était un lieu stratégique important, prit entre tous les grands pays, il était finalement normal d’y faire une mission à un moment ou un autre, le plus tôt serait sans doute le mieux. Après m’être équipé convenablement et avoir pris des rations pour la traversée du désert, je partais donc vers la frontière, avec un peu d’avance, mais il s’agissait de ma première vraie mission officielle importante, je ne risquais rien à être quelques heures en avance au point de rendez-vous, tant que je me montrais discret.

Comme d’hab, la traversée se montrait assez éreintante, il fallait dire que le désert n’était pas connu pour sa douceur printanière et candide. Mieux valait savoir quand faire des pauses… Ainsi en fin de journée, j’arrêtais ma traversée pour prendre du repos, qui m’était semble-t-il mérité. Buvant quelques gorgé d’eau et mangeant un Manju que j’avais préparé avant de venir. Je souriais en regardant le ciel devenir sombre.

« Une mission en équipe hein… Va falloir faire des efforts pour pas les ralentir. Je suppose que tout le monde passe par là… Et voilà que j’parle tout seul.. Le soleil a dû me taper sur la tête… Allez Ryubei, en route… »

Je tapais sur mes cuisse avant de sourire légèrement mais pourtant gêné, les monologues, j’en faisais souvent ces temps-ci, mais c’était assez gênant quand on se rendait compte qu’on parlait à des grains de sable. Oubliant ce petit détail, je recommençais donc mon avancée dans les sables, qui n’étaient plus vraiment ardent avec la nuit dominante, mais tous les fils du sable apprenaient que le désert était bien plus dangereux de nuit que de jour.. Ce qui faisait que je ne perdais pas de temps.

Ce fut assez long, mais j’arrivais finalement au point de rendez-vous, en premier visiblement, je souriais faiblement avant de m’allonger dos à une dune, restant prudent certes, mais préférant me reposer tant que c’était possible, après tout, qui pouvait dire avec prévision quand allaient arriver mes supérieurs et équipiers. Rester debout à se tourner les pouces ne serait pas vraiment utile. Les bras croisé derrière la tête, j’attendais patiemment, en me demandant quel genre d’équipier j’allais avoir, finalement après quelques temps, je finissais par me redresser, mes équipiers n’allaient surement pas tarder et nous ne mettrions pas longtemps avant de traverser la frontière pour accomplir notre mission. Parès un court instant

« Deux sur trois alors à ce que je vois.. Je suis Kiyomasa Ryubei, ravis de te rencontrer, j’espère qu’on va bien s’entendre, c’est plus facile comme ça. »

Souriant et clignant un œil, je tendais un poignet de main amicale, pour saluer la personne qui venait d’arriver. Surement le troisième n’était pas bien loin et allait nous conduire au travers de la frontière. S’il n’y était pas déjà du moins. Avec un léger sourire toujours affiché je demandais finalement :

« Et donc, comment on va procéder ? Je suppose qu’on ne va pas juste se pointer dans le pays de la pluie comme si de rien. »

Spoiler:

Travailler en équipe était une chose naturelle chez les ninjas. Non pas qu'ils soient faibles au point de dépendre des autres, mais plutôt que la confiance qu'ils placent en leurs compagnons faisaient partie intégrante de leur force. Ils sont plus que des camarades de promotion ou des shinobis, ils sont l'unité, le bras armé de leur village. Et leur union n'est que la force de ce bras, ils combattent sous une même bannière, pour un même but, avec néanmoins des visions parfois hétéroclites de la chose. Mais les différences font que ce monde est si riche en surprises, n'est-ce pas ?

Amane somnolait paisiblement, profitant d'une paire de jours de congé suite à sa mission à Yuki. Le voyage, la faisant passer par une poignée de pays aux climats tous différents des autres, l'avait éreinter au point de l'affaiblir physiquement. Sans doutes un chaud et froid, rien de bien grave selon le médecin, mais sans pour autant lui faciliter la tâche dans un monde aussi cruel. Cependant, ce n'était pas pour autant qu'elle n'était pas disposée à accepter quelques missions, à condition cependant qu'elle se ménage pendant ces dernières. Elle pouvait toujours faire preuve de magnanimité envers sa propre personne, ce n'était pas une raison pour abandonner son village et ses habitants. Encore que, parfois elle se surprenait à se demander si tout cela en valait bien la peine, expression sans fin d'une mélancolie des jours passés. Que voulait-elle finalement ? Elle qui avait été si sûre d'elle lors de son passage au pays des neiges, elle trouvait que son manque de volonté la rongeait peu à peu, preuve de sa faiblesse. Était-ce l'arrogance qui l'avait poussée à parler en ces termes, ou le pensait-elle vraiment ?

On frappa à la porte du modeste appartement dans lequel elle logeait, quelque part dans les plus hautes tours de Suna. Un courrier était venu à sa rencontre pour la mettre au courant de sa prochaine mission. En premier lieu, il la rassura quant à la dangerosité de la chose, c'était une mission simple et elle ne serait sans doutes pas seule. On lui dépêché un genin et un chuunin, et il était apparemment de son devoir de les former sur le tas. Rien de bien passionnant en soi, mais c'était une chose qu'elle se devait d'accomplir en tant que gradée du village caché des sables. Peu soucieuse de cacher sa motivation à son interlocuteur, elle soupira avec force et dépit avant de vaguement se souvenir desdits compagnons. Un dingue de basket et quelqu'un sans grande importance en somme. Ceci dit, elle espéra qu'ils ne soient pas trop longs à la détente, sans quoi elle se verrait sans doutes dans l'obligation de leur enseigner « à la dure », une méthode qu'elle avait pourtant proscrite après quelques mauvaises aventures. C'était sans doutes pour ça qu'elle ne faisait pas partie de ceux qui se voyaient confier la charge d'une paire de bambins... Sans trop tarder car sachant qu'elle serait sans doutes en retard sur les deux autres, elle prépara alors son barda et déploya ses forces pour avaler les distances. Ame n'était après tout pas aussi loin que ça avec un bon rythme...

Elle arriva enfin à Ame après une journée harassante, peinant à reprendre son souffle à seulement une centaine de mètres de ce qu'elle vit vaguement comme deux personnes en attendant une troisième. Elle alla donc les rejoindre d'un pas nettement plus détendu, écoutant par la même occasion une parie du discours des deux énergumènes. Eux cependant, ne pouvaient le savoir, d'une part parce que ses capacités restaient partiellement secrètes, d'autre part parce qu'elle avait pris la précaution de mettre un magnifique bonnet de laine blanche qui lui recouvrait les oreilles. Elle se présenta alors à ses camarades, évitant de les juger trop précipitamment. Cependant, elle perçut nettement quelque chose : une naïveté touchante chez le basketteur, comme on en voyait rarement. Elle ne put alors s'empêcher d'adopter un air légèrement dépité, trahissant par la même occasion son opinion sur la chose : cela n'allait pas être une partie de plaisir si cela s'avérait d'autant plus vrai que c'était ostentatoire. Ceci dit, elle pourrait toujours prétendre avoir fait un voyage fastidieux, au cas où venait à lui poser la question... Alors, l'un d'eux se plaignit de ne pas pouvoir répéter ses explications, rajoutant par la même occasion presque autant de paroles qu'auparavant. Ses craintes se voyaient justifiées...

« C'est pas grave, je suis déjà au courant de tout. Appelez moi Amane, je serai là surtout pour vous encadrer, donc n'hésitez pas à poser des questions, ce genre de trucs... J'espère que tu comptes planquer ton sac Aomine. Ça fait pas spécialement discret pour une mission de repérage. Cependant, je suis d'accord pour un bon repas. Je vous suis !  »

L’homme devant se nommait don Aomine, il avait une bonne poigne, un allié de confiance sans doute. La troisième personne n’était pas encore arrivé, mais elle n’allait sans doute pas mettre des cycles pour ça, ça me laissait le temps d’écouter l’homme devant moi qui semblait bien plus expérimenté que je ne l’étais, il fallait dire que depuis toutes ses années, je m’étais contenté de faire des tâches ingrates et faciles pour le village, sans viser à devenir plus fort ou important, tant que j’aidais ça me suffisais, Aomine semblait différent et bien plus fort. Il commençait donc à me lancer une longue explication :

« Il n'y a pas de poste de garde au sein des frontières figures toi, ils sont plutôt axés vers la ville où demeure le Daimyo, une autre partie au creux de leur village caché, le reste de la contrée sera basique dans son gardiennage, laissant une simple police de sûreté. Il est courant d'y voir circuler des étrangers venant un peu partout dans chaque pays. Bloquer les frontières à tous, reviendrait à s'isoler et s'enfermer sur soit-même, une chose qui peut coûter la vie d'un pays en se voyant refuser les importations et exportations. Ame n'aurait rien à y gagner à cela, bien au contraire, ils ne seraient pas en mesure de refuser la venue de ninja d'un village si populaire et renommé.. »

Je hochais la tête, ils avaient donc une garde compacte… Et une ouverture mondiale afin de garantir leur économie, certes cela rendait l’entrée plus facile, mais il était peu probable qu’ils ne fassent pas attentions aux mouvements des autres pays dans le leur, ils ne devaient pas être idiot au point de fermer les yeux à longueur de temps. Mais les paroles d’Aomine me rassuraient en partie, nous n’allions pas devoir traverser tempêtes et océans pour cette mission au moins. C’était parfait, je n’étais pas trouillard, mais apprendre à connaitre ses frères d’armes était bien plus facile sans devoir survivre en premier lieu. Finalement je n’avais pas le temps de trop réfléchir puisqu’il repartait directement sur une discours encore plus long ce qui me faisait sourire.

« Donc il va falloir trouver un point stratégique dans cette contrée pour nos hommes, en respectant plusieurs conditions : leurs couvertures ne doivent pas être découvertes, les zones sous surveillances, réputées ou mouvementées sont donc à éviter. Ils faut que cela reste proche des frontières, de sorte à ce qu'ils soient ravitaillés sans que les convoies ne se dévoilent trop parmi les contrées, en outre plus le camps s'éloigne, plus la route au sein d'Ame est longue et donc risquer que les allées-retours soient vu comme étranges, voir intrigants, évitons les soupçons. Si ils sont découvert, le camps doit être capable de battre en retraite, une zone emplie d'obstacle est donc requise dans le périmètre, comme une forêt, une zone montagneuse ou encore, une ville dense. Et enfin, tout en suivant le principe de la première idée, ils doivent être capable d'établir et déployer le campement à l'abri des regards, ce n'est pas une mince affaire en raison que cela peut parfois prendre la surface de deux habitations, donc il faudrait localiser un souterrain, un sous-sol, un bâtiment, ou même un entrepôt abandonné.. »

Une zone qui n’était pas surveillée ou souvent empruntée, en effet c’était le mieux, c’était aussi ce que voulait le sens logique, pourtant ce n’était pas dans les endroits les moins commun que les autres pays iraient aussi chercher ? Je pensais à ça lorsqu’il parlait des frontières, en pensant à ce point, en effet il était peu probable que d’autres pays n’approchent des zones près de la nôtre. Comme je le pensais, cet homme était bien plus expérimenté que moi, je souriais nerveusement mais buvant ses paroles, une fois les informations bien assimilées je m’étirais en hochant la tête positivement.

« Je vois en effet… J’ai poussé le raisonnement trop loin, je suis visiblement tombé sur un bon équipier ahah ! Avec quelqu’un d’aussi sérieux je suis certain que cette mission sera un franc succès, non pas que je ne sois pas sérieux tu me diras… Mais l’expérience du terrain me manque, enfin il faut bien commencer quelque part. »

Je riais légèrement avant de voir la troisième personne arriver, une jeune femme, belle de surcroît, bien que je retenais mon sifflement par respect hiérarchique, Aomine lui lançait quelques mots, visiblement il revenait de loin. Après ce court échange, la jeune femme nous déclarait simplement :

« C'est pas grave, je suis déjà au courant de tout. Appelez moi Amane, je serai là surtout pour vous encadrer, donc n'hésitez pas à poser des questions, ce genre de trucs... J'espère que tu comptes planquer ton sac Aomine. Ça fait pas spécialement discret pour une mission de repérage. Cependant, je suis d'accord pour un bon repas. Je vous suis ! »

Quoi de mieux qu’un repas chaud et un verre bien désaltérant. En poussant un léger « Woo-hoo » je marchais tranquillement, puisque visiblement il n’y avait aucuns soucis avec le passage frontalier. Mon regard balayait l’endroit, ça changeait du pays du vent, je n’étais jamais sortie des frontières auparavant, à part la géographie, je n’avais jamais eu l’occasion de voir et d’étudier les autres pays. J’étais totalement dans mes songes et marchais avant de me rendre compte d’un détail qui était assez important en fin de compte.

« Espérons que l’auberge ne soit pas loin alors, vous m’avez donné faim en parlant de repas… Faut dire que dans le désert, difficile de se faire un barbecue au bœuf.. Encore que ça cuirait surement bien sur un rocher. Autrement, je suis content de rencontrer des confrères et consœurs de Suna, moi qui ai l’habitude de faire des tâches seul. »

Je racontais un peu ma vie, certes, mais je n’aimais pas vraiment le silence dans un groupe comme celui-ci, c’était assez perturbant pour ne pas dire complètement grisant. Je marchais le long de la route en regardant partout, curieux de découvrir ce paysage nouveau, même si aux yeux des deux personnes plus expérimentées d groupe, je devais avoir l’air idiot. En parlant d’yeux, les miens finissaient par voir ce qui était une bâtisse, visiblement une auberge vu son placement… Enfin plutôt une halte pour les voyageurs en fait. Je sifflais une légère mélodie avant de sourire largement.

« On dirait qu’on va pouvoir faire taire l’appel de la faim, au moins ça a le mérite d’être placé par trop loin, une personne maligne ma foi. Je dirais bien, le dernier arrivé un vers de sable, mais je passerai pour un idiot et je perdrai surement la course ahaha. »

Je disais des âneries, mais je n’oubliais pas la mission, mais je savais parfaitement que paraître décontracté, sans forcément l’être en vrai, était une chose primordial lors d’une mission de ce type, quelqu’un de tendu et de nerveux se faisait aisément repérer, et je ne voulais pas être un fardeau pour mes équipiers, malgré mon inexpérience. C’est donc souriant et au naturel que j’avançais vers le bâtisse.