C’est parce que les tâches confiées aux jeunes Shinobi étaient la plupart du temps rébarbatives ou des plus ennuyeuses que Sainan s’était vu obligé de retrouver l’animal de compagnie d’une femme dont il n’avait par ailleurs jamais entendu le nom. Il n’est pas nécessaire de détailler combien l’ordre de mission l’enchanta, d’autant que parvenir à mettre la main sur un chat perdu dans un village équivalait à chercher une aiguille dans une botte de foin.

Le jeune homme alla d’abord repérer l’endroit où se situait la maison de la Dame, pour avoir un point de départ logique, et accessoirement se faire une idée des endroits où la bestiole avait pu aller ou être attirée. La rue était commerçante, assez bondée et bien connue de la plupart des Kumojin. La tributaire du contrat disposait d’une assez belle demeure. Associé au fait qu’elle avait assez d’argent pour se payer les services d’un Ninja pour retrouver son chat, il était aisé d’en déduire qu’elle devait disposer d’un beau patrimoine.

Sainan observa un moment les lieux, du haut d’un toit. A Kumo, comme dans tous les villages cachés, plus personne ne s’étonnait, pas même les civils, de voir des individus rôder sur les toitures. Elles servaient en fait plus ou moins de routes pour la plupart des Shinobi sentinelles qui virevoltaient ci et là au gré des changements de postes. La foule et le bruit restaient assez pénibles, mais il fallait bien que le garçon retrouve le chat.

Un détail attira soudain son attention en amont de la rue, où une poissonnerie toute récemment ouverte faisait un peu sensation auprès de la communauté de Kumo. Beaucoup de monde semblait s’y presser, y compris plusieurs félidés qui, depuis maintenant deux heures que Sainan guettait de son toit, semblaient apprécier tout particulièrement les vides ordures de l’arrière boutique, desquels foisonnaient surement des quantités de restes de poissons.

Serait-ce trop beau pour être vrai ? Il suffisait d’aller voir. L’ordre de mission faisait mention d’un chat d’un beau poil blanc, et portant un collier que certains citoyens ne pourraient même pas s’offrir pour eux-mêmes. Sainan sautilla de toit en toit, jusqu’à arriver à un promontoire au-dessus de l’arrière cour de la poissonnerie. Il venait de faire mouche. Le chat était là, manifestement en train de rattraper les repas qu’il avait pu louper durant toute son animale existence. Avec un certain empressement, le garçon descendit le chercher, puis remonta calmement la rue pour se présenter à la maîtresse du glouton qu’il portait entre ses bras.

[Sainan] « Bonjour Madame, il me semble que ce chat vous appartient. La poissonnerie qui vient d’ouvrir l’a rendu gourmand, il n’était pas bien loin. Par contre, je pense qu’il sera difficile de supporter l’odeur plus longtemps, il a mérité une toilette.

- Je vous remercie. C’est pour ça que je fais toujours appel aux Shinobi. Il faut mettre le prix, mais je sais que ce que je souhaite est toujours accompli. J’aurais du me douter que Gukiro était là-bas, il est toujours le premier à se jeter sur la nourriture.»

Sur ces derniers mots, Sainan put apercevoir dans la grande maison une vingtaine d’autres chats qui faisaient leur vie dans les appartements. En remerciant à son tour la Dame, le garçon prit congés et alla faire son rapport, positif encore une fois, auprès du Bureau des Missions. Il n’espérait simplement plus qu’une chose, ne pas avoir la prochaine fois à partir en quête d’une énième bestiole.