Finalement, cette journée ayant commencée d'une piètre manière ne semblait pas aussi merdique qu'elle en avait l'air en fin de compte. Isseï put finalement trouver un point d'ombre pour s'allonger et se prélasser sans que le bruit ne vienne foutre son coin de paradis en pagaille. Mais voilà... En général, le repos n'est pas de mise pour les Genin qui sont comptés comme des bêtes enchaînées devant se coltiner constamment des missions toutes plus pourries les unes que les autres mais bien sur comme les "confrères" Chuunin étaient chargés d'effectuer des actions plus intéressantes, les corvées étaient distribuées équitablement cela va de soi aux moins gradées. Je vous dis ça car à peine quelques minutes après la fin de sa mission, un autre de ces "confrères" dont je vous parlais vint lui remettre un second parchemin... Et c'était donc reparti pour un tour. Fatigué les paupières lourdes, Issei se força tant bien que mal d'ouvrir le rouleau et devinez ? Il devait se charger d'encourager les gamins de l'académie qui perdaient vraisemblablement la foie. Après s'être occupé de la vieille, il fallait qu'il se charge de ces foutus garnement qui n'étaient bons qu'à courir dans tous les sens. Bref, il devait s'y coller. Ainsi notre jeune blond dut quitter son petit coin de rêve à l'abri du bruit pour aller à l'école des nuages, l'académie vers laquelle se rendaient toutes les jeunes recrues du village de la foudre, il s'y était lui même rendu pendant son enfance mais à l'instar de certains, il n'était pas du tout enthousiaste à l'idée de revoir cet établissement qui lui rappelait des souvenirs plus qu'ennuyants. Les pas du jeune blonde devinrent subitement nettement plus rapides, il escaladait à vive allure l'espèce de petite montagne sur laquelle se perchait l'académie ninja de son village, quelques minutes lui suffirent pour en atteindre le sommet. La première chose qu'il put voir c'est qu'en cinq ans, rien n'avait strictement changé, aussi il se rappela immédiatement d'une imposante porte qui se dressait devant lui. Il entra l'air dégoûté et dépourvu d'envie de frôler le sol de cette foutue académie qui empestait le vomi et l'odeur insupportable des enfants sur-actifs. Il prit tout d'abord permission à l'un des enseignants qui avait l'air abattu, probablement par la difficulté de remonter le moral à la jeune génération. Issei devait s'armer de patience bien au delà de sa limite habituelle car être confronté à une quarantaine de petits nabots surexcités risquait de lui faire perdre la tête.

Quelques secondes de marche lui suffirent pour atteindre la salle qu'il devait gérer. Il se retrouva nez à nez à plusieurs gamins en pleurs, mais il n'était une nounou merde ! Pourquoi fallait-il qu'il s'occupe de ce genre d'emmerdes... Bref, le bruit était tel qu'aucun élève ne remarqua sa présence et il s'installa sur la table du professeur attendant patiemment que les morveux veuillent finalement s'arrêter mais rien... Bien, aux grands maux les grands remèdes comme on dit. Il joignit ses mains et suite à deux petits signes de main de l'électricité noirâtre se mit à s'échapper de tout son corps, il bougea de son poste pour passer devant le tableau, un sourire sournois. Il lui suffit de plaquer la paume de sa main sur le tableau noir pour que plusieurs étincelles se mirent à émaner de celui-ci qui explosa en plusieurs débris de bois, le tout dissimulé sous un épais amas de poussière de craie.

Tous les élèves sans exception se tournèrent vers Issei suite à l'explosion. Certains ne purent ne serait-ce qu'exprimer leur stupéfaction, restèrent alors bouche bée, les yeux exorbités. D'autres effrayés, retinrent leur morve de couler en l'aspirant (sisi) et pire encore en s'en délectant... Un spectacle à en vomir son repas de midi. Issei quand à lui s'empêchait tant bien que mal d'étouffer de rire tellement la scène lui semblait amusante. Tous les gosses le regardaient avec leurs regards de chatons affamés avec pas un cri, pas le son d'une respiration, c'était nauséabond mais agréable à voir en même temps. Le simple fait de lire la peur sur leurs visages aplatis de garnements pourris gâtés procurait au Kuroraï une extase sans pareille. Le jeune homme attendit que la poussière de la craie se soit totalement dissipée pour qu'il puisse prendre la parole et refaire la morale comme ce matin.

« Ecoutez sales garnements, je suis pas ici pour jouer à la nounou avec vous, je juste là pour que vous arrêtiez de geindre. Bon, arrêtez de vous démoraliser, vous n'êtes que des gosses, vous avez encore l'avenir qui se tient devant vous allez cessez de faire comme si vous alliez mourir ou que vos parents vont crever. Il y a, effectivement, des blessés mais l'assaillant du village est mort ! Il a été tué, y'a plus de menace qui pèse sur le village. En plus de ça, nous autres shinobis sommes là pour assurer votre survie. Autre chose, si vous restez là à vous lamenter sur votre sort vous risquez d'être la honte du village de la foudre, c'est ce que vous voulez ? »

Il marqua une pause pour leur donner un avant-goût tout léger de la puissance que l'on pouvait acquérir de l'entrainement et de l'acharnement. Il serra le poignet de son bras droit par la main gauche puis quelques étincelles s'en échappèrent. Quelques instants plus tard, une couche d'électricité noire se mit à émaner de sa main qu'il dirigea vers la fenêtre de la salle... Et en l'espace d'une fraction de seconde un important laser de foudre noire alla éclater la fenêtre en question et créant littéralement une trois dans le mur, le laser continua sa course vers les cieux, s'amincissant petit à petit jusqu'à ne plus être qu'un fin filet de foudre pour finir par disparaître. Les élèves n'en pouvaient plus, leurs yeux allaient presque sortir de leurs orbites, c'était pour eux une première de fois une technique offensive en direct. Il reprit la parole tout en se dirigeant vers la sortie.

« Vous voulez apprendre des techniques aussi puissantes que ça ? »Il fallait tout de même préciser que cette technique était assez faible mais bon... « Et bien, ce n'est pas en pleurnichant que vous y arriverez sales mioches. Videz votre esprit de ces sottises sentimentales et focalisez toute votre énergie dans l'entrainement au lieu de la gaspiller dans votre pleurnicherie. »

Et il partit. De loin il put discerner parmi les cris d’au revoir un "Arigatô Onii-chan" qui le fit monter aux nuages... Il ne voulait pas se retourner pour ne pas leur montrer sa face de mongol tout joyeux. Ca faisait longtemps qu'il ne s'était plus senti aussi "cool".