Cela faisait plusieurs heures que je marchais à travers les rues sablonneuses de Suna. Le soleil avait atteint son zénith, l'air était devenu plus lourd et la chaleur faisait s'échapper du sol d'étranges rayons de vapeur. De telles températures n'étaient pas inhabituelles au pays du vent, mais pourtant lorsque j'arrivai à l’intérieur du magasin, je poussai un long soupir de soulagement et m'assis quelques minutes sur un banc. Le gérant, un vieillard aux cheveux grisonnant, comptait soigneusement ses pièces lorsqu'il remarqua enfin ma présence.

- J'ai failli attendre, dit-il, franchement les ninjas de Suna ne sont plus ce qu'ils étaient.

Le dédain qu'il avait à mon égard m'irritait un peu, mais mieux valait s'exécuter sans trop discuter devant un tel avare. J'avais bien trop peur qu'il n'aille se plaindre au bureau de mes services et qu'il refuse de payer. C'est pour cela que je le suivis en silence dans l'arrière-salle de la boutique, nous arrivâmes bientôt à l'intérieur d'une salle pleine d'armes .

- Je dois livrer toutes ces armes à un client important et j'ai peur qu'elles ne se fassent voler su le chemin, voila pourquoi j'ai besoin de vous. Sécurisez moi tout ça et sortez de mon
magasin.

J'étais maintenant au milieu de la pièce. Lui se trouvait à l'entrée et s’apprêtait à fermer la porte dans mon dos avant de dire "Je connais le nombre exact d'armes dans cette pièce, si jamais tu en voles une, je t'enverrais en prison. " La porte claqua. *Vieux débile pensais-je*. Il fallait maintenant que je réfléchissent à une méthode pour emballer solidement les colis sans pour autant attirer l'attention des voleurs. J'avais tout de suite remarqué les écriteaux bien trop gros indiquant le nom des objets transportés et la destination. Je m'attaquai donc à la première boite qui était remplie de shurikens. À coter était tranquillement posé un morceau de ruban adhésif, je le saisi et commençai à le dérouler. La qualité de ce papier était plus que déplorable. Au-delà de l'ancienneté, il était très peu solide et n'adhérait pas.

En regardant de plus près, on pouvait voir sur les cartons, les tentatives du vieillard, qui avait arraché de fines couches de carton à certains endroits. Le problème était clair, Il rechignait à s'acheter de l’adhésif de qualité. Je sortis donc de la pièce et croisai l’ancêtre derrière la porte. Il m'espionnait . Après lui avoir énoncé le problème il refusa de tout de même d'entendre mes conseils. Je me rendis en toute hâtes chez moi et récupérai dans une armoire un rouleau d’adhésif encore neuf, puis je revins au magasin.

-Ce n'est pas de l’adhésif qui empêchera des voleurs de s'attaquer à ma cargaison.

J'avais aussi réfléchi à ce problème sur le chemin, je lui donnai donc ma solution.

-Je vous suggère de ne plus écrire en gros sur vos cartons les noms des armes qu'ils transporte et des destinataires. Vous devriez réfléchir à un code afin de vous en souvenir . Comme ça les bandits n'attaqueront pas les cargaisons.

Il acquiesça et nous réfléchîmes en silence à une méthode qu'il trouva lui-même. Un code qu'il appliqua à l'aide de crayons tous aussi usés que lui. L'homme marqua les initiales de ces armes, ainsi que les premières lettres des noms et des prénoms des receveurs sur le coin de chaque boîte. Je vis à sa façon de trembler lorsqu'il marquait ses boîtes et à la grosseur de ses écriteaux qu'il avait des problèmes de vision. J'allais lui conseiller d’aller voir un médecin lorsque je décidai de ne rien dire car, ce n'était pas mes affaires.

Je m'occupai moi-même de l'emballage. Déjà fatigué de ma journée je ne voulais surement pas perdre mon temps à vérifier ce que faisait ce vieillard. J'allais vite, mes mouvements étaient précis et en quelques minutes, ils étaient tous prêts à l'envoi. Leur emballage était sobre et élégant je pouvais être fier de mon travail. L'homme me congédiât et je partis donc faire mon rapport enfin débarrassé de lui. Je rentrai tout de même chez moi afin de me reposer. Lorsque j'arrivai, ma mère et mon père étaient occupés à chercher un rouleau d’adhésif neuf qu'ils avaient acheté la veille. J'allais leur dire où il était passé, mais je décidai de d'abord aller faire ma sieste.