Tendant un bras vers son réveil, Saito l'éteignit avant qu'il ne commence à sonner. Le bruit que produisait cet appareil l'effrayait chaque matin un peu plus. N'aimant pourtant pas faire la grasse matinée, il aimait encore moins se faire réveiller. Lorsqu'il émergeait tout seul de son sommeil tout allait bien, mais dès que quelqu'un ou quelque chose interférait, son humeur changeait du tout au tout. Assis sur son lit, la tête entre les mains, il se demanda que faire de cette journée. Levant un peu la tête, son regard se posa sur sa table à manger où étaient posés deux malheureuses petites tranches de pains. Remarquant qu'il avait une faim de loup, il se dirigea vers le frigo et constata avec une tristesse incommensurable que celui-ci était vide. Or, niveau argent, il ne lui restait plus grand chose. C'était donc décidé, il allait faire une mission afin de s'enrichir un peu plus. Attrapant ses katanas, il fixa leurs fourreaux autour de sa taille avant de faire de même au niveau de sa jambe droite avec sa sacoche ninja. Finissant par entourer son front de son bandeau ninja, il fonça dehors et se dirigea vers le bureau du Raikage.

Dernièrement, lors de l'attaque d'un membre de la nouvelle Akatsuki, Saito avait appris la nouvelle : Le Raikage était mort. Son bureau actuellement vide, personne ne possédait réellement le contrôle du village. A la place d'être envoyées directement chez leur destinataire, les missions étaient affichées sur un tableau, commun à tous les ninja qui se situait en face du bureau du Raikage. Mais avant, il fallait qu'il mange un morceau ! Récemment, une coéquipière lui avait présenté un restaurant de Ramen délicieux. Pensant à passer devant, il prit au passage un bol et le mangea rapidement avant de continuer sur sa route.

Le bâtiment du Raikage était immense ; Pouvant se vanter sans problème d'être un des édifices les plus grands de ce monde, on aurait dit qu'il atteignait les nuages et qu'il se prolongeait encore plus haut. Souriant à la vue du ciel, gris comme à son habitude, Saito sentit quelques souvenirs remonter à la surface. Même s'il n'avait pas connu le Raikage plus que ça, il avait toujours trouvé que cet homme était bon. Un air mélancolique sur son visage, il se dirigea doucement vers le bureau de son ancien chef. Le Raikage, littéralement « Ombre de la foudre » était l'homme qui dirigeait le village, autant sur le niveau politique qu'offensif. Devant le tableau des missions, l'une d'elles attira son attention. Un professeur s'était absenté, il fallait le remplacer. N'étant pas passé par l'académie ninja, une pointe de curiosité l'envahit alors, le forçant à s'y rendre. Et c'est le coeur embaumé de tristesse qu'il alla dans ce fameux lieu culte où régnait l'harmonie et le calme. Enfin c'est ce qu'il pensait.


Dans la classe, un brouhaha pas possible empêchait notre cher professeur de se concentrer. Cette classe avait l'air bien plus turbulente que tout ce qu'on lui avait raconté jusqu'à présent. Certains enfants jouaient aux cartes, d'autres à la marelles, et d'autres encore se battaient. Voyant que personne ne l'écoutait, Saito dégaina son premier Katana et frappa avec le plat de l'arme sur les pieds en métal de son bureau. Aussitôt un bruit métallique résonna dans toute la pièce, ce qui accapara l'attention des petits morpions. Leurs têtes tournée vers le dernier descendant du clan Raiken, celui-ci prit alors la parole.


Le gamin qui venait de parler s'était avancé. Un peu plus grand que le reste de sa classe, il portait une casquette à l'envers. Tendant un bras, il espérait que Saito lui remette une de ses deux armes. En même temps, se dit-il, s'il arrivait quoi que ce soit aux élèves, il était là pour palier à n'importe quel problème. Avec une petite hésitation, celui-ci posa les deux katanas sur son bureau, les lames étant orientées vers le tableau.


Saito se mit alors à fouiller un peu partout à la recherche d'un placard. Celui-ci se trouvait en fait sous le bureau. Ouvrant les deux battants, notre professeur découvrit un vrai arsenal. Des épées, des shurikens, des senbons. Mais tout cet attirail était composé de bois. Sortant alors deux katanas, il en tendit un à l'élève et prit le second en main.


Ayant rapidement compris, à peine Saito eut-il finit sa phrase que le premier enfant lui sauta dessus. Esquivant aisément le coup, il se contenta de toucher du bout de son arme en bois l'omoplate du gamin.


Ainsi, durant au moins deux heures, les enfants s'amusèrent en essayant de le toucher du bout de leurs armes. Usant d'esquives toutes plus farfelues que les autres, notre professeur ne se fit pas toucher une seule fois. C'est pourquoi il permit ensuite aux élèves de l'attaquer deux par deux, puis trois par trois. Néanmoins la donne ne changea aucunement : Personne n'arrivait à le toucher. Levant sa montre devant ses yeux, il vit alors qu'il ne lui restait que sept minutes avant que la sonnerie ne retentisse. La plupart de ses élèves étaient essoufflés. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres et Saito leva son arme, pointe dirigée vers la foule d'enfants.


Devant l'air dubitatif des élèves, Saito eut un léger mouvement de la main, les incitant à venir. Aussitôt il vit arriver une quinzaine d'élèves. C'est donc à travers des hurlements de guerres tonitruants que notre professeur esquiva tant bien que mal chaque coup que lui portaient les élèves. Pourtant, à un moment donné, il se sentit perdre l'équilibre. A force de reculer face aux assauts, il en était parvenu à oublier de regarder derrière lui. Un morpion était situé juste derrière lui à quatre pattes. Trébuchant alors sur le gamin, Saito s'étala de tout son long et sentit le poids des quinze élèves déferler sur lui.


Réajustant sa tenue afin de paraître un minimum decent, Saito tendit ses armes aux élèves. Ceux-ci ne devaient pas approcher leurs armes de leurs camarades et, chacun leur tours, ils tentèrent de frapper des menaces invisibles avec celles-ci. La sonnerie retentit alors et c'est dans des protestations unanimes que Saito rangea ses katanas dans leur fourreau et fit un signe aux élèves avant de s'en aller.