La tête dans les nuages.

La nature de l'homme, d'aussi longtemps que l'on puisse remonter est extrêmement sauvage, sauvage dans le sens ou tout est permis si l'on fait abstraction de la conscience. Le temps est sûrement celui qui à vu mourir les plus d'êtres mais aussi qui en a vu naître, faisant évoluer le monde contre son gré, car si les instincts meurtriers de certains ont eu raison des plus braves d'autres choisissent une voie plus honorifique et se battent pour familles et foyers. Qu'elle que put être la motivation de chacun, tous avaient un but bien précis mais comment avoir un plan lorsque la seule personne que l'on connaît n'est autre que soi même ?


Saya, jeune femme sauvage, sûrement née dans une belle famille avait eu droit à une renaissance, pas la meilleure hélas car son nouveau père portait le nom de massacre et sa nouvelle mère se prénommait solitude. Dans l’ordre des chose, un jour, un enfant quitte ses parents, biologiques ou adoptifs, ça n'a pas d'importance et ce fut le moment pour la gamine sauvage de se trouver un autre objectif que ne pas en avoir. La jeune femme parti donc munie uniquement d'une carte de la région et d'un ninjato, son choix de destination fut assez bref, bien qu'elle ne puisse pas lire, sur la carte était dessiné le symbole de chaque village caché et elle choisi Kumo, pays de la foudre mais surtout village caché des nuages.

Cela faisait bien deux semaines que Saya avait commencé son périple, suivant les petites routes très peu fréquentées, dormant dans les bras rugueux des arbres, se nourrissant des animaux les plus faible afin de s'économiser un maximum. La gamine continua encore et encore, effaçant les plaines, campagnes et autres étendues de terrain mais c'est au détour d'une montagne que se aventure prit une tournure différente car une fois au sommet de celle ci se dressa enfin le portrait du pays de la foudre, qui au détour d'un pic parmi les montagne laissait échapper des rivières. Le sommet fut son dernier arrêt, en effet l'horizon ne laissait apercevoir d'arbre et dormir à même le sol serait comme une offrande au plus féroce des fauves, hélas une surprise allait mettre à mal ses plans.

Une journée que Saito pensait comme les autres débutait. Depuis le Sommet, il avait décidé de sévir un peu, autant au sein de son village qu'en dehors. Les nerfs à vifs, il ne fallait pas que quelqu'un ne vienne attiser son ire, pour une quelconque raison. Tranquillement posé dans son bureau, essuyant sa lame en combinant un chiffon et des mouvements de va et viens continus, Saito se demandait ce qui serait le mieux à faire pour Kumo. Déjà, il fallait instaurer un périmètre de sécurité. Deux cents mètres suffiraient, en théorie. Des bulles de chakra pouvant détecter la présence des inconnus, autant dans le ciel que sous terre, voilà ce qu'il lui fallait. Ayant crée un conseil, supervisé par divers anciens ninjas à la retraîte, celui-ci servirait notamment à prendre des décisions lors de l'absence de leur supérieur, jusqu'à ce que celui-ci nomme un bras droit.

Rangeant alors ses sabres dans leur fourreau, Saito se permit enfin un peu de repos en s'adossant allègrement sur son siège. Il réfléchissait aux postes tant convoités par les ninjas, surtout concernant l'escouade Oi-nin et celle des Kinkaku. Fixant le plafond, aucune idée ne lui vint à l'esprit. Tout était noir. Ou plutôt blanc. Enfin bon, tout ça pour dire que la solution n'était pas prête de lui apparaître. Un bruit sourd se fit alors entendre et Saito enleva ses jambes de son bureau pour les cacher sous sa chaise et opter pour une position plus sobre.

« Entrez.
- Raikage-sama, rapport de ronde. Rien à signaler dans les alentours.
- Êtes vous passé partout ?
- Euh oui ...
- Pourquoi une réponse si hésitante ?
- C'est que ... nous ne sommes pas allé aux falaises du tonnerre.
- Quelle en est la raison ?
- Et bien l'un de nous deux s'est soudainement sentit malade. Excusez moi Raikage-sama, nous allons tout de suite y retourner !
- Laissez laissez, j'irai moi-même. On ne sera jamais mieux servi que par soi-même ..
- Très bien. Merci Raikage-sama !
- Ouai ouai. »

D'un signe de la main, Saito fit signe au messager de s'en aller. Choppant sa tunique et ses sabres au passage, il décida qu'une petite balade, sans sortir de l'enceinte de Kumo - tout du moins pas de beaucoup - lui ferait le plus grand bien. D'un pas décidé, il se dirigea alors vers un des plateaux situés sur la montagne principale. Très haut perché, celui-ci offrait une vue sublime sur le village. Un endroit où il allait souvent se reposer étant plus jeune. Soudainement ébloui par l'arrivée in extremis du soleil, il posa sa main au dessus de ses yeux en guise de visière jusqu'à s'habituer à la luminosité ambiante. Une ombre noire attira alors son attention. Dans un geste inconscient, il posa sa main sur son Katana le plus haut et approcha doucement de l'endroit. L'ombre venait tout juste de descendre de l'arbre. Le soleil venant de se levé, Saito eut tout d'abord du mal à apercevoir ce qui se situait à la place de cette ombre. Le souffle coupé, il s'approcha alors un peu plus près pour mieux observer la jeune fille qui faisait les yeux ronds. Que faisait un si jeune enfant dans un tel endroit ? Avait-elle passé la nuit dehors ?

le soleil avait récupéré sa place temporaire de maître du ciel et commençait à diffuser sa chaleur sur le sol, il sonna aussi l'heure du réveil pour la jeune Saya, ainsi que la fin du périple et le début d'une nouvelle aventure. La gamine sauta de son perchoir, elle avait préparé la veille de quoi faire un feu et attaché aux branches de l'arbre un gros lapin bien gras qui lui servit de petit déjeuner, elle mangea sans hésitations un fois l'animal cuit, la jeune fille pouvait maintenant partir le ventre plein. Le paysage qui s'offrait à elle était magnifique, la terre et le ciel semblaient n’être qu'un à Kumo et c'était ça la vrai raison du choix de sa destination.

Saya entreprit son périple lorsque tout à coup elle entendit un bruit de branche cassée, il ne lui fallu pas plus d'une seconde pour se retourner et faire face à un buisson assez touffu pour se cacher derrière. Saya par méfiance se mit à grogner pour faire fuir un éventuel animal mais en vain, la jeune fille pouvait tout de même sentir une présence, comme s'il y avait un malaise malgré le calme total. La gamine se rua donc vers le buisson, griffes en avant et sauta dedans de façon vive et acharnée bien qu'elle ne sache pas ce qui se cachait.

Certains instincts peuvent parfois prendre le dessus sur les autres dans certaines situation spécifiques, c'est ce qui arrivait souvent à Saya, laissant sa violence déborder quand la peur la prenait, la jeune fille vivait seule jusqu'à présent donc aucune restriction à faire déborder ses sentiments, hélas si elle voulait se joindre àune communauté, elle devrait faire un effort sur ses façon de faire, bien que certaines ne seraient pas refoulables.

Accroupis, planqué dans un buisson, Saito observait la jeune fille. Pas plus grand qu'une fille de son âge, âge qu'il supposait bien sûr, elle n'avait pas l'air civilisée. Très autonome, elle s'était contenter de capturer des animaux simple d'accès afin de les manger. Cette méthode n'était employée que par les gens qui voulaient survivre tout en fuyant. Mais vers où s'enfuyait-elle ? Kumo, à portée de main, ne pourrait pas l'accueillir si facilement. Il fallait qu'elle ait une identité, mais au vu de son comportement elle n'avait sûrement jamais approché de près ou de loin un quelconque village.

Toujours bien caché, Saito observait la dexterité avec laquelle cette jeune fille se déplaçait. Tel un animal, elle ressentait ce qui l'entourait. Sa façon d'observer la nature était bien différente d'un humain normal. Chacun de ses sens était en éveil : C'est d'ailleurs de cette façon qu'elle put entendre le Raikage. Ayant marché sur un branche, celui-ci avait provoqué un léger bruit, normalement imperceptible. Mais tel un fauve aux aguets, la fille s'était retourner vers le buisson, émettant tout d'abord un grognement. Que cherchait-elle à faire ? Effrayer le jeune Kage avec un grognement qui n'aurait même pas fait fuir une poule ? Non, elle ne savait pas qui se cachait dans ce buisson. Le prenait-elle pour un lapin ? Les griffes en avant, ce fut avec un rictus de peur mélangé à de la colère qu'elle lui fondit dessus.

Bondissant sur Saito, toutes griffes dehors, Saya voulait le tuer. Ses instincts ayant pris le dessus, elle ne cherchait qu'à l'égorger. Néanmoins, vu son agilité de poulpe, elle ne risquait pas de le toucher. Attrapant alors chacune de ses mains, celui-ci se contenta de la soulever devant lui. Son nombril devant ses yeux, il la tenait fermement afin qu'elle ne bouge plus. Il ne lui voulait aucun mal, juste tenter de lui parler.

« Doucement jeune fille, je ne te veux aucun mal. Je te lâche si tu m'expliques pourquoi tu traînes dans les environs. »

Tentant de sympathiser, peut-être en vain, il ne voulait ni lui faire peur ni la blesser.

Tout était paisible à Kumo, si ce n'est le combat plein de rage qui s'y déroulait, enfin presque, car cet affrontement était inégal et d'ailleurs seul un des protagoniste était en combat. Suite à l'assaut du buisson, Saya se retrouva en très mauvaise posture, bien que très agile pour le commun des mortels, elle faisait face maintenant à un adversaire d'une autre catégorie. La jeune fille se retrouva aux mains de sa cible, un jeune homme assez grand, des cheveux longs et violets, suffisamment fort pour soulever Saya à bout de bras. La jeune fille ne se calmerai pas de cette façon, si bien qu'elle dirigea ses dents affutées vers les poignets de son adversaire, le mordre suffirait surement à le faire lâcher, surpris par la sauvagerie mais elle assénait également des coups de pieds dans le ventre de Saito

Alors que le jeune Kage communiqua avec la sauvageonne, cela n'eut aucun effet sur l'humeur de celle ci, qui en guise de réponse ou de protestation aboya, laissant échapper de larges filets de bave. Le visage de Saya semblait transpirer d'une violence sans fin, mais la différence de niveau entre elle et le Raikage était flagrante, comme si une fourmi s'attaquait à un tigre, mais quelle fourmi. La jeune fille semblait, malgré un semblant d'effort, allergique à toute présence humaine, surement un moyen de protection préventif mais Saito réussirai peut être tôt ou tard à canaliser la bête, qui avait jusqu'à présent vécu seule dans une nature hostile. Tout allait changer pour Saya, quelle direction allait prendre sa vie ?

Debout, tenant la jeune fille entre ses bras, Saito ne savait que faire. L'état dans laquelle elle était lui était inconnu. Immobilisant ses bras, il ne pensait pas devoir la violenter ; son jeune âge et sa faible constitution en plus de son état apparent le dissuadèrent de la frapper, bien que son coup de crocs alla dans l'autre sens. Que lui avait-il fait pour qu'elle réagisse ainsi ? Le fait de faire face à un humain le rendait-elle aussi agressive ou était-ce uniquement Saito qui lui faisait dégager une telle rage ? Ce fut la première question qu'il se posa. Le poignet en sang, il ne voulait pas se décider à la lâcher. Si elle se comportait d'une telle façon envers un civile, elle pourrait le tuer.

« Comment es-tu arrivée ici ? »

Cette question fut totalement rhétorique, il avait remarqué depuis un moment qu'elle n'était pas douée de la parole, ou dans le meilleur des cas ne voulait pas s'adresser à lui. De peur de lui faire mal, il n'avait pas d'autre choix que de l'emmener à Kumo. Agitée comme elle l'était, il aurait bien du mal à la prendre avec lui sans qu'elle ne le gêne. Un chef devait savoir prendre des décisions, même si elles étaient difficiles. Son poignet lui faisait de plus en plus mal, il devait faire vite. L'emmener à l'hôpital, vu son état, devait être la meilleure solution. Lâchant rapidement ses poignets, avant même qu'elle ne touche le sol il réussit à dégainer à moitié un de ses katanas, enfonçant la garde au niveau du foie de la petite fille. La douleur, étant donné son niveau, ne devrait pas être énorme puisqu'elle allait s'évanouir. Et cela ne rata pas. Inanimée, il la rattrapa avant qu'elle ne se fracasse la tête par terre. Gisant sous son bras comme un vulgaire sac de pommes de terres, un détail attira fortement son attention : Un tatouage au niveau du creux de ses reins. Ce signe, il le connaissait très bien. Comme le bon dirigeant de Kumo qu'il était, il connaissait chacun des clans existant ou ayant existé par coeur. Pris néanmoins d'un doute, il fallait qu'il le vérifie.

Mais le moment n'étais pas à ce genre d'hypothèses. Il souleva le corps inerte de la jeune fille un peu plus haut et le posa sur ses épaules. Petite comme elle l'était, son poids ne dépassait pas le quart de celui du Raikage. Il fut d'ailleurs très rapidement à l'hôpital.

« J'ai trouvé cette fille près des montagnes, je veux un bilan complet, psychologique y compris.
- Très bien Raikage-sama.
- Ah et encore une chose !
- Oui ?
- .. Elle peut mordre, faîtes attention. »

Passant une main autour de son poignet, il sourit à la vue de la trace de morsure. Le sang avait coagulé, mais il faudrait un jour ou l'autre qu'il aille faire soigner ça.

Le temps avait un peu passé mais le soleil maintenait son assaut sur le village de Kumo, tout le monde s'affairait à sa tache, comme une vrai fourmilière. Saya était à l’hôpital, dans un lit, chose qu'elle n'avait jamais vu du moins dans ses souvenirs, la jeune fille était allongée, dans un était d'inconscience très faible, son esprit était martelé par les bruits de pas et autres activités bruyante qui se déroulaient autour d'elle. La gamine commença à ouvrir les yeux, elle était encore bien groggy, un léger goût de sang dans la bouche, le blanc et la luminosité de la pièce lui perçaient les yeux de mille aiguilles, c'est lorsque qu'elle voulu se les frotter qu'elle d’aperçu qu'elle était enchaînée, sûrement par sécurité.

Les infirmières et médecins se relayaient dans la chambre de Saya, mais aucun ne lui avait adressée la parole, la fillette restait de marbre à cause des tranquillisants qui lui étaient administrés. La journée passait, tandis que d'autres docteurs, cette fois ci un peu plus intéressés, se pointaient en essayant de converser, mais toutes les question restèrent sans réponses, après tout Saya se retrouvait attachée dans un endroit inconnu et ne savait pas non plus comment elle y était arrivée. La jeune fille eût tout de même le droit à un repas et ce fut toute une expérience, de nouvelles saveur envahissaient sa bouche, les condiments avaient la lourde tache d'embellir la cuisine et la môme apprécia leur travail.

Les médecins semblaient maintenant résignés, leur patiente ne donnait aucun signe de présence, il devraient attendre l'autorisation d'un supérieur s'ils voulaient utiliser du genjutsu pour pouvoir pénétrer l’âme de la gamine, mais cette opération n'est pas sans risque. C'est toute de blanc vêtue, propre et dans une chambre blanche que Saya attendait la chose qui ferait changer la situation, peut être reverrait elle le charmant jeune homme qui l'avait apparemment mise dans ce pétrin, ce que l'on peut dire c'est que son premier contact avec ses semblable ne fut pas des plus commun.

Devant sa fenêtre, Saito regardait son village avec un air un peu inquiet. Il trouvait les derniers évènements très bizarres, notamment l'arrivée de cette gamine. Peu de choses sortaient de sa compréhension, mais cette fille, aussi sauvage fut-elle, était très différente des gens normaux. Etait-ce pour autant une mauvaise chose ? Saito était effectivement passé par les archives de la bibliothèque et les doutes qu'il avait concernant l'identité de l'inconnue s'étaient avérés justes. Les bras derrière le dos, il ne savait pas comment l'aborder. Frêle comme toutes les filles de son âge, elle s'était ardemment défendue comme une vraie combattante. D'un côté ou d'une autre, le côté naturel de sa personne faisait sa force. Il était maintenant temps qu'il aille lui rendre visite, le soleil étant sur le point de se coucher elle devait maintenant être pleinement consciente.

Le chemin jusqu'à l'hôpital fut très bref. Non accompagné, Saito avait jugé inutile qu'un garde du corps le suive dans son propre village. Il voulait converser avec elle et non pas la torturer. Faisant face à la porte de sa chambre, il ne savait pas s'il devait toquer avant d'entrer ou pas. Sûrement ne connaissait-elle pas les coutumes et la politesse qui régissaient le pays. Se contentant d'ouvrir la porte, Saito se retrouva nez à nez avec un ninja qui fixait la nouvelle arrivante, toujours enchaînée à son lit.

« Pourquoi est-elle enchaînée ?
- Raikage-sama, vous nous avez dit qu'elle mordait et ..
- Et rien du tout. Détachez-là.
- Très bien, Raikage-sama. »

Se dirigeant vers le lit, l'homme avec le bandeau de Kumo sur le front détacha les sangles qui maintenaient Saya contre le lit.

« Voulez vous que j'appelle l'équipe spécialisée en pénétration d'esprit ?
- Pas du tout. Sortez de cette pièce immédiatement.
- Mais, Raikage-sama ..
- Vous lui faîtes peur. Sortez d'ici. »

La tête baissée, Saito put entendre le ninja murmurer quelques mots avant de quitter la pièce. L'heure n'était pas aux plaisanteries, il ne savait pas à qui il avait à faire. S'asseyant sur le coin du lit, le Raiken resta silencieux quelques secondes. Pouvait-il au moins communiquer avec la jeune fille ?

« Salut, moi c'est Saito. Est-ce que tu comprends ce que je dis ? »

La tranquillité qui animait Saya au moment des faits était inhabituelle et surtout causée par un traitement ardemment administré, mais la jeune fille avait pleinement conscience des événements. Allongée ou plutôt ligotée à son lit d’hôpital, la gamine semblait revivre la même scène depuis des heures, n'avaient-ils pas d'autres chat à fouetter ? La fillette regardait inlassablement ce défilé de blouses blanches attendant la chose qui viendrait perturber tout ça, ce fut à ce moment que Saya senti un parfum familier, comme si le goût quelle sentait encore à peine sur ses papilles revenait en puissance. Un homme fit son apparition, chassant le vide qui avait pris place dans le cadre de porte, c'était lui, son ennemi, il avait cependant le visage très apaisé, quoi que bloqué sur la fin. Saito entra dans la pièce et ses paroles ne furent pas tendre, bienheureusement pour Saya, elle étaient adressées à un autre ninja.

Suite à ce premier échange de mots, le ninja s'approcha de lit pour défaire les liens qui entravaient la jeune patiente, s'en suivit une autre effusion de paroles et de la sortie du subordonné qui avait l'air de ne pas apprécier les quelques mots de son supérieur. Le kage s'était assis sur le lit, bien trop grand vu la faible taille de la jeune fille, il la fixa quelques secondes sans pour autant la dévisager, puis brisa le silence qui avait élu domicile dans la pièce en se présentant et demandant si elle le comprenait. La réponse de la jeune fille fut très brève, d'un « Mmmh » d’affirmation combiné à un léger hochement de tête, mais le silence repris sa place. Saya était impressionnée par la personne qui lui faisait face, comme si elle pouvait ressentir son importance hiérarchique. Le visage de la jeune fille s'était apaisé depuis que Saito avait fait son apparition, ses yeux étaient légèrement dissimulés derrière ses cheveux désormais propres et d'un blond très pur, elle frottait ses poignets qui avaient subit la dureté des liens qui la retenaient.

Comment la jeune fille, au plus grand de tous les hasard s'était elle retrouvée la, dans le village caché de Kumo, qui n'avait pas l'air si inconnu à ses yeux, du moins cette atmosphère si légère semblait vouloir prendre Saya dans ses bras, comme le ferait un parent avec son enfant. La vie dans la nature ne lui manquait pas, enfin pas pour le moment, mais le sentiment de captivité avait disparu très vite dans cet environnement calme.

Toujours assis sur le lit de Saya, Saito demeurait dans un silence très profond. Que devait-il dire dans un moment pareil ? Apparemment, cette fille comprenait ce qu'il disait, mais était-ce grâce à l'intonation de sa voix ou pouvait-elle parler ? Se contentant d'émettre un bruit, elle n'avait pas franchement répondu par une phrase. En même temps, au vu de son état elle avait du rester sauvage pendant un long moment. Souriant à la jeune fille, Saito tentait de lui paraître le plus familier possible. Il s'en doutait, ce devait être difficile pour elle de rester enfermer dans une chambre blanche, entourée d'inconnus qui la piquaient et la droguaient à longueur de temps. Mais il fallait qu'il découvre ce qu'elle faisait ici. Maintenant qu'il avait la preuve de son identité, il voulait aussi savoir si elle-même savait d'où elle venait. D'après son physique, elle était très jeune et ne devait pas excéder les 14 ans. Éloignant de son propre chef ses mains de ses katanas, Saito les posa sur un de ses propres genoux l'une sur l'autre afin d'indiquer qu'il ne comptait pas faire quoi que ce soit à la jeune fille.

« Si tu me comprends, ça veut dire que tu sais parler, non ? »

Cette question visait à savoir si la jeune fille était douée de la parole ou si elle ne faisait que comprendre. Peut être était-elle sourde et muette ? Non, elle l'avait entendu lorsqu'il avait marché sur une branche, dans le buisson. Ou alors l'avait-elle capté grâce aux vibrations qu'il avait produit.

« Tant que je serai ici, tu n'as pas à avoir peur. Tant que je serai ici, personne ne te fera de mal. »

Prenant sa voix la plus douce, Saito tentait de la réconforter. A son âge, vivre seul était un calvaire, et c'était d'ailleurs le Raiken le mieux qualifier pour le savoir.

« Est-ce que tu as un nom ? Sais-tu d'où tu viens et ce que tu faisais ici ? »

C'était beaucoup de question pour une fille sûrement morte de peur et fatiguée, mais il devait en apprendre plus pour le bien du village et de celle-ci. Si on découvrait qui elle était avant même qu'il ait pu prendre les mesures nécessaires, certaines catastrophes pourraient être amenées à se produire, il en était persuadé.

Saya avait maintenant fais le plus gros pour se mêler à la civilisation, mais la suite serait certainement bien plus dure, car s'intégrer dans un nouvel environnement est déjà compliqué quand on à une vie normale. La jeune fille faisait face à Saito déjà depuis quelques longues minutes, son plus grand échange social depuis longtemps, elle n'était pas impressionnée par le Kage, plutôt curieuse de sa curiosité, s’intéressait il vraiment a chaque personne qu'il trouvait au hasard d'une ballade ?

Le Raikage semblait tout mettre en œuvre pour rassurer la gamine et ne lui montrer aucun signe d'hostilité, étant le plus doux possible, il posait une série de question mais toutes ces interrogations semblaient troubler la jeune fille dont les yeux commencèrent à briller. Saya regardait le kage bien dans les yeux avec un air timide, elle comprenait toutes les questions mais ne semblait pas pouvoir y répondre, elle essaya tout de même laissant échapper qu'une seule lettre “ O...”, le reste de la réponse fut effacée, comme si la jeune fille n'avait plus de voix, une légère atrophie des cordes vocales.

La gamine voulait de tout cœur répondre à Saito, mais son incapacité à le faire commençait à la rendre triste, les yeux désormais détrempés, l'enfant se les frotta et se leva promptement. La jeune fille était vêtue d'une robe d’hôpital, certainement confortable, mais très désagréable pour elle et se mit donc a faire des signes montrant son accoutrement, la fillette faisait maintenant preuve d'une énergie débordante. Debout et « libre » elle se dirigea vers la fenêtre, scrutant chaque détail de la ville qui s'offrait à ses yeux, la première fois qu'elle voyait ça, les gens las du travail, les bambins heureux de jouer dans la rue, tout ce nouveau monde ne demandait qu'à être exploré, elle fit des signes montrant l’extérieur pour demander à Saito de sortir.

Bien que la jeune fille faisait preuve de fougue, il fallait y aller en douceur, mais elle avait tout de même de vêtement neufs autre qu'une chemise terne d’hôpital, elle pourrait même peut être loger ailleurs que dans cette chambre morose. Toutes les émotions se mélangeaient, comme si au contact des autres humains, elle avait appris à ressentir toute une nouvelle gamme de sentiments, mais ce qu'elle voulait vraiment à ce moment, c'est sentir la chaleur de soleil sur sa peau et la faible brise du vent la caresser.

Ains donc la jeune fille n'était pas douée de la parole. Le visage de Saito exprima alors un profond regret. Très réceptif aux émotions des autres, il plaignait la pauvre Saya qui ne pouvait pas parler. De plus, elle ne savait à son avis pas écrire non plus. La regardant fixement, il tentait de deviner ce que tout ses mouvements voulaient dire. Un peu comme une charade humaine, il fallait qu'il devine le moindre de ses sentiments. Elle attira d'abord le regard du Raikage sur sa tenue, trop peu vêtue même pour une malade. Tendant un bras vers l'étagère, il se permit d'ouvrir les portes de celle-ci afin d'indiquer où Saya pouvait trouver de nouveaux habits. le Raiken s'était permis d'ordonner à un ninja de refaire complètement la garde robe de la jeune fille. D'un côté se situaient donc des habits de tous types et de l'autre ses anciens accoutrements.

Toujours face à la fenêtre, Saya montra cette fois les étendues de civils qui se prolongeaient à perte de vue. Cette fois aussi ce fut facile à deviner : Elle voulait retourner dehors. Libre à elle de partir, ce n'était pas à lui de la retenir et de décider de ce qu'elle devait faire. Pour lui prouver sa bonne foi, Saito ouvrit alors la porte qui devait la mener vers la sortie. De son bras droit il lui indiqua alors le couloir donnant tout droit sur le village. N'aurait-elle pas trop peur, une fois plongée dans la civilisation ? Néanmoins certain qu'elle le comprenait, il se rapprocha à côté d'elle, en face de la fenêtre en pointant du doigt une maison brûne que l'on pouvait aperçevoir.

« Si jamais je ne suis pas à mon bureau, c'est là-bas que tu pourras me trouver. N'hésite pas si tu veux quoi que ce soit. »

Estimant qu'elle avait largement l'âge pour visiter toute seule les alentours, Saito décida de la laisser tranquille jusqu'à la recroiser.

« Visite un peu les alentours et reviens me voir si les alentours te plaisent. Mais si tu veux retourner dans la nature, je ne te retiens pas ! »

Souriant, Saito venait de tendre une perche à Saya. Il ne restait plus qu'à attendre la prochaine fois qu'il la verrai.