Etat d’alerte, véritable panique tout à coup au centre de détention, depuis la tour de garde, Diao plutôt que se penchait, se terra tapis dans l’ombre d’un poteau, ainsi, la belle passait inaperçu aux yeux du troupeau d’agités qui lui passait tout prêt. Certes tous étaient habillés en uniforme, néanmoins, il n’avait rien de très orthodoxe, ne serait-ce rien qu’à leur démarche ou leur attitude douteuse, des futés qui voulaient prendre la poudre d’escampette ?

La question, pourquoi s’être cachée, simple, les pas de loin l’avaient alerté, un instinct qui sait, elle avait ainsi des automatismes qu’elle ne pouvait contrôler, plus fort qu’elle, mais jusque-là, ça ne lui avait jamais causé du tort. Certes, là, il serait simple, enfin vite dit, mais bon, de les attraper et les renvoyer en cellules, seulement, perplexe, Diao-chan trouvait tout cela un poil trop organisé. C’est fou, tout semblait écrit comme dans une scène et elle en voulait le metteur en scène pour dire vrai, les artistes, ne sont d’après tout que figurant sur des planches. Qu’est ce qui lui avait mis la puce à l’oreille nous dirons-nous, tout, les gardes, enfin, certains d’entre eux, leur attitude, curieux choix que de laisser deux bandes rivales, les pires des quartiers de détention se croisaient, alors que jusque-là, cela n’était pas arrivé et comme par hasard, la belle excuse, cela le jour où un genin était assigné. Le son « Bouc émissaire » résonnait dans sa tête et il n’était pas question de l’être et comme l’on n’est jamais mieux servi que par sois même, elle emboita leurs pas discrètement.

En suivant le groupe, très vite, Diao se retrouvait loin du village, pas une fois dans cette nuit noire, ils ne s’étaient arrêtés et s’il l’avait repéré, le doute la prit soudainement, aussi, de belles lucioles vertes entouraient le lieu désormais. C’était beau et intriguant à la fois, une femme les rejoignait alors, elle fut la première à faire la remarque sur ce magnifique spectacle, celui-là même qui captiva leur attention un court instant, celui de trop, elles les avaient encerclé.

« Un nid de luciole en accueil, c’est un bon présage, elles viennent fêter votre liberté ! C’est beau dommage que l’on ne puisse en profiter..» Faisait cette femme étrange.

Les mots arrivaient vers Diao, infidèle, osait parler de présage des dieux célestes ainsi, comme-ci, ils cautionneraient pareil acte, avaient-ils eux en face d’elle, conscience d’un sang que leur égoïsme avait fait coulé. Impardonnable, les lucioles transmettaient son cri de mécontentement dans ce silence religieux qui s’était fait. Leur magnifique ballet avait poussé certaines d’entre elles à se rapprochait des fuyards et le moment où la main de l’effrontée s’approcha d’elles déclencha tout. De sa position, Diao-chan garda en mémoire le sourire joyeux de la femme, car bientôt, il allait disparaître à jamais. Les choses les plus jolies, inoffensives, sont les plus traitresses, elle se souvenait des vers d’une chanson de son enfance, où ils raisonnaient :

« ~ La rose était belle, elle attirait les autres par ses belles couleurs et son doux parfum et comme tout le monde l’adorait, son rosier continuait à pousser ~
Bientôt il était haut dans le ciel et la fleur au milieu des nuages, son doux parfum caressait les narines divines ~
La belle fleur que voilà, un des immortel si pencha, joyeux il ferma les yeux ~
Oh non, qu’as-tu maudite rose ~
Tu as tué le plus gentil des dieux ~
Les mots raisonnaient sans cesse depuis la terre et les cieux ~
La rose alors, sentit le long de son corps, un liquide chaud, elle qui était blanche pure, se trouvait rouge du sang de celui qui l’avait aimé le plus ~
Comment, comment, en était-on arrivé là ~
La flatterie l’avait perdue, la douce rose, s’était laissé abusé depuis la profondeur de la terre ~
Un maudis démon, lui avait fait à outrance, poussait, poussait des ailes, pour l’élever vers les cieux ~
La rose n’avait pas compris et le fourbe profitant de son échelle qu’elle lui donnait, avait rejoint son dieu pour le tuer, pendant que les yeux il avait fermé ~
Maudite, soit cette fleur, maudite soit son erreur ~
Sur cette tige, où le sang glissait encore, sa colère se porta et des épines se formèrent ~
Oh, la douce fleur, deux vies en quelque instant, le démon s’y piqua, de tout en haut il tomba, plus bas que la terre, au plus profond des enfers, mais avec lui, il attrapa la racine de celle qui maudit ~
La rose rouge, était triste, les larmes glissaient de ses pétales alors qu’elle rapetissait ~
En ce maudis matin, comme tous les matins, la rose rouge pleur, elle pleure son erreur ~
Prend garde au parfum, à sa belle couleur, à ses maudites épines, car si elles te piquent, même-ci cela parait rien, mal soigner de la terrible, ta main aurait un panaris demain ~
Jamais rien n’est anodin ~
… »

Sans trop s’en rendre compte, elle l’avait chanté et son dernier vers voyait emporter la vie de la femme à terre, sous chacun de ses mots qui la consolait pour les vies qu’elle allait ôter, son action prenait son effet. Les lucioles s’étaient rassemblé, une explosion directe en avait suivi, la femme au cœur de la fournaise n’avait rien vu venir, pas plus que le reste du groupe, la sentence fut sans appel. Alors que la plus part était à terre, un tenta la fuite, en vain, trop blessé pour y parvenir, le kunai que la kunoichi avait lancé atteignait le cœur de sa victime, complice, il payait son acte de sa vie. Tout comme la femme pour tout dire à qui Diao attendit de finir sa chanson pour la libérer de sa vie. Cinq morts en ce petit matin où l’aube arrivait à peine, seul deux survivaient, empalés au sol pour les kunai de la belle. Un fut inconscient bien vite quant à l’autre, il eut l’occasion de voir le regard brillant d’une enfant qui ôtait la vie pour la première fois, son regard sur elle était indescriptible, il l’écoutait ses prières en regardant ses gestes incohérents. Tuer et ensuite demandait le salut de l’âme, c’était ainsi qu’était faite cette étrange créature qu’était Diao, la belle déferlante de flamme n’étant pas passé inaperçu, très vite la patrouille de recherche les avait retrouvé, mais la femme n’eut qu’une seule chose à dire « Je suis fatiguée », n’ayant que faire de ses félicitations qu’elle trouvait déplacer.

Premier vie ôtée, début du chemin de la rédemption ~