L'obscurité. Il s'agissait d'une chose qu'on ne pouvait toucher, quelque chose qu'on ne peut voir, car elle même n'était rien, une absence de couleur, une absence physique : le néant. Plonger ses mains au creux de celle-ci était comme le faire au creux d'un verre d'acide, on en toucherait jamais le fond. Une chose immatérielle, sans apparence, capable de réveiller en l'être humain, ses plus grandes peurs, attiser son plus grand effroi, s'engouffrer dans sa solitude. Omniprésente, vous la rencontrez dans chaque coin, même les jours où la lumière du soleil vous frappe de son apogée, elle était juste là, non pas à vos côtés mais derrière vous. Chaque pas que vous puissiez faire, soit celle-ci s'agrandissez, soit elle se rapprochez de vous, nul ne pouvez s'en débarrasser, ni même la combattre ou alors au risque de passer pour un imbécile.. Mais lorsque la nuit tombée, elle devient alors tout ce qui vous entoure, capable de matérialiser vos visions, vos plus sombres cauchemars, venant vous caresser le teint de votre peau durant votre plus profond sommeil. Éloignes toi s'en et elle t'approcheras. Approches toi s'en et elle s'éloignera. A qui tente bien de l'apprivoiser ou même bien de se l'approprier, pourrez très vite finir dans la réciproque. On ne peut obtenir que ce que l'on est capable de toucher, de voir, d'entendre, mesurez vous la globalité de sa grandeur lorsque vous réalisez qu'aucune de ces choses n'est possible avec celle-ci mais qu'elle, puisse le faire comme bon lui semble ?

« Qu'adviendrait-il alors de l'équilibre de ce monde.. Si une personne parvenait à en acquérir les moyens.. de la percevoir.. de l'ouïr.. de la toucher ? ... Que le Diable en personne.. puisse alors lui même bénir l'être humain.. capable d'apprivoiser ce qu'il pu créer pour terroriser ceux-ci.. L'obscurité. »

Hime était extrêmement pensive, admirant cette sorte de fumée noirâtre qui se dégageait de ses mains, c'était à son goût, à la fois terrorisant par le fait de posséder cette faculté, mais également une curiosité : jusqu'où pouvait elle s'en attrayer le partenariat ? Jusqu'où était elle capable de pousser la chose ? Est-ce que le pouvoir de l'obscurité était tout aussi infini que là où pouvait se porter l'iris lorsqu'on l'observait ? Des questions, tout aussi attrayante les unes que les autres. Elle semblait prendre goût petit à petit à la maîtrise de celle-ci. Il était même ironique, qu'elle puisse se sentir enfin utile, importante et vivante alors que ce qui en était la cause, était dénudée de tout cela ? Puis un bruit survint alors parmi la noirceur des lieux, ce fut sous le clair de la lune matinale qu'elle pu reconnaître un jeune homme, qui semblait s'être égaré, se trouvant ainsi tout deux au pied de cette grande falaise qui ornait le visage des héros de ce village. La kunoichi, n'ayant encore fréquentée personne jusqu'à aujourd'hui du à sa récente venue parmi eux, rompu aussitôt ses activités pour laisser place à la parole.

« Que viens-tu faire ici ? Te serais-tu égaré parmi la pénombre ? .. Celle-ci peut être vicieuse parfois avec nous et vite nous faire perdre l'usage de bon sens. »